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La décision de la CUB de se retirer du projet Valorizon de la Lyonnaise de Eaux pour éliminer les boues de ses stations d’épuration est une bonne nouvelle pour l’environnement.
En effet ce projet que nous dénonçons avec constance, détermination et arguments à l’appui n’avait d’autre but que de transformer les boues en une rente financière pour 30 ans au seul profit de la Lyonnaise. Ceci au détriment des règles de proximité, d’efficacité, de précaution avec pour principale justification, « les risques éventuels de pollutions ou de non-conformité des boues empêchent de préconiser des solutions de valorisation agronomique ». Ceci, alors même qu’en 2004 toutes les boues des stations de la CUB ont été conforment, dixit le rapport 2004 de la Lyonnaise. Le principe proposé par la Lyonnaise pourrait être assimilé à un service d’urgence hospitalier plus important que le l’hôpital lui-même.
Au détriment de la volonté des citoyens et des riverains, en dépit des règles de développement durable et du plan départemental des déchets qui préconisent la priorité à la valorisation agronomique, c’est-à-dire rendre à la nature ce qui lui revient à chaque fois que c’est possible, en dépit d’une mobilisation citoyenne et associative sans précédent et contre l’avis des socio professionnels, des viticulteurs, des maires limitrophes, jusqu’ au Ministre de l’agriculture qui a donné un avis défavorable au projet, la Lyonnaise des Eaux n’ a jamais cédé un pouce de terrain, elle est toujours restée sûre de son faite et de sa toute puissance.
Il a été démontré à plusieurs reprises, notamment lors de l’enquête publique, que la CUB avait les moyens de mettre en œuvre une politique d’élimination des boues soucieuse de l’environnement d’ici 2015, avec ses propres installations, en les équipant, comme le font la plupart des collectivités de France. Cependant, la Lyonnaise à toujours défendu ce projet irréversible, qui visait à capter le marché régional des boues en s’appuyant sur le gisement de la CUB afin de casser à terme les projets naissant des autres collectivités et d’obtenir un monopole de fait.
Si la décision du bureau de la CUB est une bonne nouvelle pour l’environnement, elle l’est aussi à plusieurs titres, elle s’inscrit dans le « code génétique » des combats éco-citoyen :
c’est le fruit d’un travail collectif des associations qui se sont nourries les unes aux autres, qu’elles soient des associations de riverains ou des associations de défense de l’environnement, tout le monde était présent et fortement mobilisé, chacun sur ses compétences et ses convictions ;
c’est la démonstration de l’utilité des élus écologistes dans les exécutifs, en effet la présence des élus Verts à permis de donner une tribune supplémentaire au projet, que ce soit à la CUB ou au conseil départemental des déchets ; il est plus efficace d’être à l’intérieur des institutions pour défendre et relayer les dossiers à caractère écologiques ;
il est rare de gagner sur de tel projet, la décision ne s’est pas faite sur un fait de justice après un recours au tribunal ou sur une décision administrative mais par une décision politique après expertise, c’est un fait majeur qui symbolise une prise de conscience nouvelle sur les problématiques environnementales.
cette décision constitue un marqueur qui est à mettre à l’actif de l’ensemble des acteurs mais également du nouvel exécutif de la CUB et à sa détermination. Après le projet des écluses de Bacalan, après la remise en cause salutaire de l’ APS sur le tramway, après le plan d’urgence sur le logement, cette décision vient confirmer un esprit de décision et une méthode.
C’est un combat difficile gagner face à une multi nationale, la Lyonnaise des Eaux qui dispose de moyens financiers et d’un expertise de premier plan, mais l’autisme de cette société sur un tel dossier n’honore pas sa réputation, la confiance envers ce groupe est pour longtemps rompue.