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Appel à la responsabilité des écologistes

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Paris, 9 octobre 2015 Communiqué de presse
 
Vous trouverez ci-joint le texte « Appel à la responsabilité des écologistes », texte porté par les animateurs de l’initiative EUROPA (Ecologie-Unité-Responsabilité-Ouverture-Participation-Ambition), présentée lors des journées d’été d'EELV à Lille.
Dans la période actuelle, il nous semblait essentiel d’affirmer une ligne stratégique claire pour Europe-Ecologie-Les-Verts, de dissiper certaines ambiguïtés. La dynamique très forte autour de ce texte, avec plusieurs centaines de signatures en quelques jours, montre que le mouvement souhaitait cette clarification autour des principes de l’autonomie contractuelle.
Ce texte affirme ainsi :
-L'urgence de l'affirmation du projet écologiste à quelques semaines de la conférence sur le climat à Paris et en réponse aux crises que nous affrontons ;
-Notre mobilisation prioritaire sur la réussite des listes autonomes écologistes aux élections régionales, réussite essentielle pour peser sur les orientations de politiques publiques ;
-Notre dénonciation de la stratégie de ceux qui croient que des accords de gouvernement sont possibles sans rapport de force, de l’impasse dans laquelle se fourvoient ceux qui s’alignent aujourd’hui sur les initiatives du parti socialiste ;
-Notre refus de la constitution d’un cartel des gauches radicales, notre inscription dans un renforcement de la construction européenne et notre volonté de combattre résolument les souverainismes de droite et de gauche ;
-Notre disponibilité permanente pour une discussion au sein de la gauche de gouvernement, sur la base de nos exigences sur le fond ;
-Notre refus de nous engager dès aujourd’hui dans le débat sur l’élection présidentielle, dont le contexte nous est encore largement inconnu.

Ce texte se veut donc cohérent et sans ambiguïté sur la stratégie que nous devons suivre, permettant un large rassemblement au sein d’Europe-Ecologie-Les Verts.
La liste jointe témoigne de la représentativité et de la diversité des signataires de cet Appel avec huit parlementaires (Ronan Dantec – - Yannick Jadot –- Laurence Abeille - Brigitte Allain - Danielle Auroi - Esther Benbassa - Cécile Duflot - André Gattolin),  quatre têtes de liste aux régionales (Sandrine Bélier, Sophie Bringuy, Françoise Coutand, René Louail), ainsi que des élus et militants de toutes les régions françaises.
Nous restons à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.
Cordialement,

Ronan Dantec, Sénateur de Loire-Atlantique

Les animateurs d’EUROPA à l’origine de ce texte : Ronan Dantec – - Yannick Jadot –- Laurence Abeille –- Henri Arévalo - – Sandrine Bélier - –David Belliard - Célia Blauel – - Delphine Bonnet – - Sophie Bringuy –- Gérard Chausset - Françoise Diehlmann - –Nicolas Dubourg - Pierre Hémon –- Catherine Hervieu - –Philippe Hervieu - Mickaël Marie – - Christophe Najdovski

 
Appel à la responsabilité des écologistes
 
L'arrivée massive de réfugié-e-s et l'asphyxie politique et sociale de la Grèce menaçant l’Europe de désintégration, la négociation climatique à Paris en décembre où se jouera en partie l’avenir de l'humanité, le risque de légitimation par les urnes du péril xénophobe en France…. les crises que nous connaissons, d’une gravité exceptionnelle, appellent à la mobilisation, à l’affirmation d’un projet écologiste qui seul apporte de réelles réponses.
Dans cette période décisive, il est aberrant que le message écologiste soit occulté par des conflits nés de stratégies personnelles, de postures stratégiques exacerbant les divisions.
 
Cela maintenant suffit ! L’écologie politique a une histoire collective qui ne peut être confisquée par la surexposition médiatique de quelques-uns.  L’écologie politique n’existe que par l’investissement de celles et ceux qui la portent au quotidien et ils sont des milliers : militants en première ligne des luttes de terrain, artisans de la construction d’alternatives concrètes, élu-es aux bilans souvent remarquables. Cette force vive de l’écologie politique doit être respectée, elle est l’ossature sur laquelle repose la crédibilité du message des écologistes.
 
Cet appel à la responsabilité se veut à la fois ferme et porteur de sérénité : ferme dans notre refus de  l’ affaiblissement d’Europe Ecologie les Verts et, de ce fait, des comportements qui nourrissent cette fragilisation et participent à l’exacerbation des conflits internes ; serein pour contribuer encore et toujours à apaiser un mouvement qui n’est fort que quand il réussit à faire travailler ensemble des militants aux cultures diverses, à faire débattre collectivement pour forger des positions partagées sur les grands débats qui nous traversent.
 
Nous appelons au rassemblement et à l'unité de toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans le projet fondateur d’Europe Ecologie Les Verts, qui ne se résignent pas à l’affaiblissement de l’écologie politique au moment où notre société en a un besoin vital et, nous en sommes convaincus, un désir profond. Tous les jours, nous constatons les multiples révolutions du quotidien qui irriguent la société et participent à la rendre plus solidaire et plus écologique. Plus que jamais, nous devons continuer à aller à la rencontre de ces énergies positives, et faire liens et alliances avec elles.
 
Nos grands principes, nous les connaissons. Ils fondent un projet original qui doit s’appuyer sur une grande formation de l’écologie politique :
- Un programme qui s'inscrit, et nous sommes toujours les seuls à le proposer, dans le cadre d'un monde aux ressources limitées, ce que refusent d'envisager les apôtres de la croissance illimitée et du productivisme. Ceci explique d'ailleurs leur incapacité à répondre aux défis environnementaux dont ceux du dérèglement climatique, de l'érosion grave de la biodiversité et de la surexploitation des ressources naturelles.
- La poursuite de la  construction européenne, seule à même d’imposer les cadres de régulation dont le monde a besoin. Celle-ci doit aboutir indéniablement à une véritable Europe Politique, objectif qui  nous engage avec l'ensemble des partis Verts européens pour ce siècle. Il ne s’agit pas d’être béatement européen, mais face aux risques de replis nationalistes, face au renforcement de souverainismes de droite ou de gauche que nous devons combattre résolument, nous redisons l’urgence de cet engagement européen.
- L'exigence de mettre constamment les droits humains et la défense des plus fragiles au cœur de l’action publique, ici et là-bas : les écologistes ont toujours été à la pointe des combats, sur le terrain et par des propositions de loi pour l’accueil des migrants, les politiques de logement, la défense de la protection sociale, la redistribution des richesses, l’égalité des droits et l’émancipation des minorités culturelles et sexuelles etc... C'est un des socles de notre identité collective.
Même si sur tel ou tel sujet, des débats peuvent exister, il n’est pas envisageable que celles et ceux qui se reconnaissent dans ce triptyque se dispersent dans une mosaïque de micro-partis… Ce serait se condamner à ne peser sur rien et à décevoir des électeurs dont nous sommes convaincus qu’ils ont toujours un profond désir d’écologie. Ce serait rater le rendez-vous historique auquel l'écologie politique est conviée.
Plus que sur les sujets de fond, depuis trente ans, c’est davantage sur les débats stratégiques, et notamment autour des rapports au parti socialiste, que s’exacerbent nos tensions et nos divisions. Coincé dans un système électoral qui tend au bipartisme et empêche toute juste représentation de la diversité politique, notre parti est régulièrement contraint à des débats sur les alliances à nouer, débats nourris aujourd’hui par les déceptions fortes sur l’action gouvernementale, ou les approches désespérément politiciennes du PS.  
Nous sommes clairs en rappelant notre socle commun, autour de ce que nous appelons collectivement « autonomie contractuelle », c'est-à-dire notre capacité à affirmer nos propositions, à peser dans les urnes et à transformer ce rapport de force en coalitions de projets et en contrats de majorité, à la condition qu’ils soient à la hauteur des enjeux et influent en profondeur sur les nécessaires réorientations de l’action publique. Nos bilans dans nombre de régions où nous avons réellement engagé la transition écologique montrent d’ailleurs la pertinence de cette démarche. L’autonomie contractuelle, c’est accepter d’exercer pleinement le pouvoir sur la base de projets clairs.
 
Aujourd’hui les débats autour des choix stratégiques à opérer s’éloignent de cette culture commune de l’autonomie contractuelle, que nous avions patiemment forgée, notamment dans les territoires.
Nous écartons sans ambiguïté la stratégie de ceux, par ailleurs très minoritaires, qui croient que des accords de gouvernement sont possibles sans rapport de force. L’actuel alignement de quelques-uns  sur les initiatives du PS, la disparition de leur part de toute critique de l’action gouvernementale montrent l’impasse dans laquelle ils se fourvoient. En même temps, il y a les affirmations parfois tout aussi péremptoires de ceux qui écartent par principe toute nouvelle discussion de fond au sein de la gauche de gouvernement. Notre avenir ne s’inscrit pas dans un cartel des gauches qualifiées de radicales.
Dans un monde en évolution très rapide, c’est au présent que doivent se penser nos stratégies. Nos électeurs et sympathisants savent à la fois le temps long du changement et la nécessité de l’action immédiate. Alors face aux urgences environnementales et sociales, ils exigent un engagement de tous les instants. Nous refusons dès lors les dogmes stratégiques. Pour nous, disponibilité permanente pour la discussion et exigences constamment réaffirmées sur le fond sont nos principes politiques.
La réussite des élections régionales est la priorité absolue. D’autres  échéances, notamment l’élection présidentielle dont le contexte est encore largement inconnu, ne doivent pas nous distraire de cet objectif. Les territoires sont les espaces privilégiés de reconquête démocratique et de démonstration de la pertinence de nos solutions et de la cohérence du projet écologiste. Nos campagnes électorales doivent donc traduire, par la constitution de nos listes le lien avec celles et ceux qui font bouger la société au quotidien dans les territoires. Elles doivent détailler les propositions  pour répondre aux défis actuels et permettre d'enrayer la montée des extrémismes populistes et du repli sur soi qu’incarne  l’extrême droite.
Dans la période où nous vivons, où l’accumulation des crises incitent au repli sur soi, à l'abstention ou au vote extrême, notre responsabilité est immense. C'est à nous que revient de montrer qu'une voie existe, à travers notre projet, pour une société plus apaisée, démocratique, solidaire et écologique. Nous ne pouvons donc décevoir.
Les signataires de cet appel s’engagent aujourd’hui pour que l’écologie politique se réaffirme sur ces bases.
 

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Commentaires

entièrement en accord avec ce

Commentaire: 
entièrement en accord avec ce texte. nous devons proposer un changement radical et responsable de notre société, celui-ci ne peut se faire sans l'approche écologiste.

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