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L’arrêté préfectoral publié (enfin) ce jour concernant les restrictions d’eau potable en Gironde entre en vigueur immédiatement.
Il met en avant des restrictions de l’usage de l’eau potable notamment (voir l’arrêté et de nombreuses restrictions pour l’agriculture) :
de 8h à 20h00 : l'arrosage de pelouses, espaces verts et terrains de sport publics, et privés, jardins potagers, le remplissage des piscines privées,
le lavage des véhicules hors des stations de lavage haute pression,
le nettoyage des façades, toitures et autres surfaces imperméabilisées sauf s'il est réalisé par une collectivité ou une entreprise spécialisée ;
l'alimentation des fontaines fonctionnant en circuit ouvert.
Je ferai deux remarques sur cet arrêté. En premier lieu, alors que nous sommes dans une période de sécheresse très critique avec des canicules récurrentes, pourquoi avoir attendu le 12 août pour mettre en avant ces restrictions notamment en milieu urbain ?
On aurait pu penser que la situation globale en Gironde justifiait des mesures anticipées et progressives qui ont aussi des vertus pédagogiques utiles sans attendre des seuils d’alertes ou une injonction ministérielle.
Second point, on peut s’étonner que la rédaction de l’arrêté préfectoral exempte les stations de lavages à haute pression pour le lavage des voitures alors que très peu utilisent de l’eau recyclée !
Pourquoi ne pas interdire tout simplement le lavage des voitures et la fermeture temporaire des stations de lavage sur tout le département? La situation économique de ce secteur ne me semble pas exiger une telle indulgence.
Si on peut comprendre que les services de l’État soient très sollicités actuellement par la crise de cet été, la situation écologique dramatique actuelle, sécheresse, canicule, incendies, nécessite tout de même plus de réactivité quand aux usages de l’eau. Attendre la veille du 15 Août pour publier cet arrêté semble très tardif au regard de la situation et de la crise que nous vivons.
Gérard CHAUSSET
Conseiller Communautaire de Bordeaux Métropole et membre de la Commission Locale de l’Eau du SAGE Nappe Profondes de Gironde
Entretien publié dans Soud Ouest Dimanche du 14 aout 2022
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Canicule en Gironde : des restrictions sur l’eau potable « un peu tardives, au cœur de l’été »
Par Propos recueillis par Clémence Drotz
Publié le 13/08/2022 à 14h35
Mis à jour le 13/08/2022 à 17h59
Vendredi 12 août, la préfecture de la Gironde a interdit pour la première fois certains usages de l’eau potable, du fait de la sécheresse dans le département
La préfecture de la Gironde a pris ce vendredi 12 août un arrêté qui renforce les restrictions sur les usages de l’eau dans le département. Pour Gérard Chausset, conseiller communautaire de Bordeaux Métropole et membre de la Commission locale de l’eau et du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux des nappes profondes de Gironde, l’arrêté arrive un peu tard.
Les préfets doivent veiller à ce que les maires observent « une application stricte des dispositions réglementaires » encadrant les feux d’artifice
Que reprochez-vous à cet arrêté ?
Je souhaite rester relativement mesuré car nous sommes dans une période difficile. Les services de l’État sont sollicités à cause des incendies et subissent une pression un peu forte. Mais je trouve que cet arrêté, qui tombe au cœur de l’été, est un peu tardif. Les gens ont conscience qu’il y a des difficultés car la sécheresse est visible partout. Il me semble qu’on aurait pu prendre des dispositions en amont avec des mesures progressives. Beaucoup de gens pensaient d’ailleurs qu’il y avait déjà des restrictions. Je m’interroge également sur le fait que les stations de lavage avec des systèmes à haute pression soient exemptées de restrictions. Je pense qu’il faudrait tout simplement interdire le lavage des voitures.
Les gens se rendent-ils compte du manque d’eau ?
Les gens ne savent pas forcément qu’on ne boit pas l’eau de la Garonne à Bordeaux ou en Gironde en général. On a un système d’alimentation en eau qui est assez protégé : ce sont les nappes profondes. Elles sont moins soumises à des effets immédiats mais elles souffrent quand même. Et c’est moins visible car on ne les voit pas se tarir. On a peut-être ce sentiment d’être moins touchés…
Que préconisez-vous ?
Lorsque cette période de crise sera terminée, il faudra faire un point sur la gestion écologique de l’eau et voir comment mieux associer professionnels, associatifs et collectivités. Peut-être qu’il faudrait une sorte de « Parlement de l’eau » pour mettre en place des mesures par anticipation, incitatives et pédagogiques. Il faut instaurer une culture de l’économie de l’eau et de la maîtrise de sa consommation.
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