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Tram sur pneus, polémiques et réponses

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Suite à l'article de Sud Ouest du 30 Février http://www.sudouest.fr/2014/02/04/le-pneu-et-son-orniere-1450569-2780.php

Tous les tramways à pneus ne se ressemblent pas

Suite à l'article de presse du Journal Sud Ouest de ce jour, Monsieur Rolland, président de l'association « Vivement le tram ! » n'a pas du tout intégré les innovations technologiques proposées par certains constructeurs. Tous les tramways à pneus ne se ressemblent pas : le président de « Vivement le tram ! » ne maîtrise manifestement pas bien son sujet et doit actualiser ses sources.

Il convient d'insister sur ce point : le Tramway sur pneus auquel fait référence le président de l'association « Vivement le tram ! » ne correspond nullement au système proposé pour la liaison Bordeaux - Le Haillan - Saint-Médard-en-Jalles. Ce nouveau modèle de tramways sur pneus, regardé attentivement par la Communauté urbaine, est en effet aujourd'hui opérationnel à Clermont-Ferrand, Padoue ou sur la ligne 5 de la RATP (bientôt la 6). Développé par le groupe LOHR, ce système a notamment convaincu les services de la RATP de sa fiabilité. Il s'agit bien d'un tramway, car le véhicule est guidé tout au long de son parcours par un rail central. Ce véhicule est de surcroît modulable, plusieurs compartiments pouvant être racccordés ensemble.

L' exemple de tramway sur pneus cité par M. Roland a effectivement été mis en œuvre à Caen et Nancy. Développé par le groupe BOMBARDIER il n'a  jamais véritablement fait ses preuves. En l'occurrence, il s’agissait plus d’un trolley bus, bénéficiant d'un guidage dans la partie centrale de la ville. Ce système n'a pas fonctionné, d'autant que le véhicule était limité à une longueur de 25 mètres.

Sur la question du site propre, M. Rolland est enfin emporté par sa passion. Bien sûr qu'un tramway circule exclusivement en site propre ! Mais parfois aussi en site banalisé, en fonction des contraintes d‘espace : il cohabite alors - ce qui limite ses performances - avec les véhicules automobiles qui sont amenés à emprunter la plateforme. C’est notamment le cas des rues Frantz Despagnet ou Claveau, à Bordeaux.

Une mise en concurrence BHNS / Tramway sur pneus

Ce que propose aujourd'hui la majorité emmenée par Vincent Feltesse, c’est une mise en concurrence entre le BHNS et le tramway sur pneus. Sur la liaison à destination de Saint-Médard-en-Jalles, il n’y a pas aujourd’hui le potentiel de voyageurs pour construire un tramway lourd, mais il y a un réel intérêt à mettre à l'étude un tramway léger, modulable et capable d'améliorer ses performances dans le temps.

Le Bus à Haut Niveau de Service constitue ainsi une alternative intéressante, bien que ce système impose de réserver une emprise au sol de 7 m (puisque le véhicule n’est pas guidé). Cela revient à dire que seulement 50 % du tracé reliant Bordeaux à Saint Médard. pourrait être aménagé en site propre.

A l'opposé, le tramway sur pneus auquel nous faisons référence propose une largeur réduite à 5 m 20, ce qui permet une insertion en site propre sur plus de 80 à 90 % du tracé Bordeaux - Saint-Médard-en-Jalles. Autre précision, comme il s'agit d'un tramway léger, ce système requiert la réalisation d'une plateforme de 25 cm d’épaisseur, contre 70 cm pour un tramway classique. Enfin, des modèles légers, à une seule cabine et dotés de la possibilité de se retourner, sont actuellement à l’étude, ce qui  permettrait là-aussi de diminuer fortement les coûts.

Bref, les caractéristiques du nouveau tramway sur pneus, méritent de regarder cette option à deux fois. Elles permettent, tout à la fois, d'augmenter les performances du service, d'éviter de nombreuses expropriations foncières, de réduire au maximum les déviations de réseaux et, enfin, de diminuer, de façon drastique, les coûts d'investissement et de fonctionnement.

Gérard CHAUSSET

Article de Sud Ouest

Le pneu et son ornière

L’association Vivement le tram ! conteste l’intérêt du tram sur pneus évoqué par Vincent Feltesse et Gérard Chausset.

 

À Caen (14), le tramway sur pneus connaît moult déboires depuis sa mise en circulation, en 2002. © Photo

Président de l'association Vivement le tram !, initiée en 1997 afin de soutenir la création du réseau de transports collectifs sur l'agglomération, Dominique Rolland est aussi président d'une association similaire, sise à Gradignan. Cette dernière milite pour une ligne de tramway reliant le CHU Pellegrin à la sortie sud-ouest de l'agglomération, en passant par Talence-Thouars. L'association Prendre le Tram à Gradignan existe depuis 2010. Entre février 2010 et février 2011, elle a recueilli rien moins que 10 428 signatures sur une pétition destinée aux élus de la Communauté urbaine de Bordeaux. Passion transports M. Rolland, ingénieur de profession, s'est toujours passionné pour les...

Président de l'association Vivement le tram !, initiée en 1997 afin de soutenir la création du réseau de transports collectifs sur l'agglomération, Dominique Rolland est aussi président d'une association similaire, sise à Gradignan. Cette dernière milite pour une ligne de tramway reliant le CHU Pellegrin à la sortie sud-ouest de l'agglomération, en passant par Talence-Thouars.

L'association Prendre le Tram à Gradignan existe depuis 2010. Entre février 2010 et février 2011, elle a recueilli rien moins que 10 428 signatures sur une pétition destinée aux élus de la Communauté urbaine de Bordeaux.

Passion transports

M. Rolland, ingénieur de profession, s'est toujours passionné pour les transports collectifs. Il rappelle que Vivement le tram ! avait participé à convaincre de la nécessité d'un réseau de tramway sur l'agglomération. « Nos deux associations interviennent toujours pour proposer des idées. »

À ce titre, en marge d'une réunion publique tenue à Gradignan, Vivement le tram ! s'étonne du projet « de Vincent Feltesse et Gérard Chausset, qui ont annoncé un tramway sur pneus pour l'axe Bordeaux Saint-Médard-en-Jalles » (« Sud Ouest » du 30 janvier).

« Nous sommes en campagne électorale ; les promesses fleurissent », estime M. Rolland. Et il s'applique à « démonter » ce que sont, selon lui, les pseudo-avantages techniques et financiers du « pneu » : « Le projet annoncé fait appel à un tram léger, sans rail, guidé au centre par une gouttière et avec fils aériens. Cette ‘‘ gouttière '' est en fait un vrai rail d'un profil spécial, dans lequel vient se loger un galet de guidage solidaire de la rame. Le génie civil comprend donc bien la pose d'un rail (et pas de deux). »

« Tram avec roulis »

« Mais, ajoute-t-il, la présence de ce rail de guidage a deux conséquences : le tram doit être à 100 % en site propre (pas à 90 %) et le guidage central influe sur le confort du véhicule, dégradé par des mouvements de roulis. »

« Ce tram serait deux fois moins cher qu'un tram classique, nous dit-on. Deux exemples : à Caen, le projet a coûté de l'ordre de 20 millions d'euros du km. Certes moins cher que le tramway de Bordeaux, mais au niveau de prix des tramways actuels (Le Mans, Angers, Tours, Le Havre). Et le système de Caen est d'une fiabilité déplorable, au point que les élus ont pris la décision de construire deux lignes de vrai tramway », ajoute-t-il.

Les coûts d'entretien

M. Rolland cite aussi à Paris, « la ligne T5, ouverte depuis peu entre Saint-Denis et Garges, qui a coûté selon le site de la RATP 162 millions d'euros d'infrastructures et 52 millions d'euros de matériel roulant. » Pour une ligne de 6,6 km, on arrive à un coût de 32,5 millions d'euros du km !

« De plus, même si les rames ont une durée de vie de 30 ans, l'infrastructure présente rapidement des phénomènes d'orniérage et doit être renouvelée beaucoup plus souvent qu'une voie de tramway classique. » D'où des coûts d'entretien pouvant être trois à quatre fois supérieurs !

« Si le tramway sur pneus était si performant, comment se fait-il que seules quatre villes en France l'ont adopté (dont Nancy et Caen qui remettent en cause ce système) alors que 32 villes ont adopté le tramway sur fer ? À part trois ou quatre projets dans le monde, pourquoi y a-t-il dans des centaines d'agglos des tramways sur fer et non pas sur pneus ? »

Sa conclusion est simple : « Le tramway sur rails est un système performant et doit être mieux déployé sur les quatre axes définis au schéma directeur : Gradignan, les boulevards, l'aéroport et Saint-Médard.

 

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