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Les pesticides bannis des espaces publics! Mérignac pionnière pour le zéro pesticide sur l'espace public et les parcs. Dossier de Presse et article de Sud Ouest

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Vous trouverez ci-joint l'article de Sud Ouest concernant l'interdiction des pesticides dans l'espacepublic en vigueur depuis le 01 Janvier. En effet cet article illustre le caractère pionnier de l'engagement de la ville sur ce sujet. La ville de Mérignac a été dès 2009 la première ville du Grand Sud Ouest a éco certifier ces parcs. Depuis 2005 sous mon impulsion et avec le plein soutien de la municipalité, la ville de Mérignac s’est engagée dans une démarche écologique pour la gestion de l’espace public, les parcs et bois de la ville (270 ha) ainsi que les serres municipales de production.

Depuis 2009 les parcs sont éco certifiés et le zéro phyto en vigueur depuis 2012 sur l’espace public de la voirie. Ainsi, ni désherbants ni engrais chimique ou de synthèse sont utilsiés. Il reste encore aujourd’hui  20 litres de désherbant utilisé au  cimetière. Sa conception, ouverture par l’avant des tombes rend plus difficile des solutions enherbées, mais une réflexion est en cours.

Vous trouverez ci-dessous le déroulé technique. Ce projet a été mené dans la discrétion et aussi avec le temps,  moyens constants (personnel et budgétaire).

 

Objet : Passage au zéro pesticide en 2017 sur la commune de Mérignac

 

LES ETAPES VERS UNE GESTION ECOLOGIQUE :

Conformément à la réglementation en vigueur concernant l’utilisation des produits phytosanitaires et dans le cadre de plans nationaux Ecophyto et Santé-Environnement, de l’Agenda 21 de la Ville de Mérignac et du Code Vert du Centre Technique de l’Environnement (CTE), depuis 2007, le CTE s’est engagé dans une démarche « zéro phyto ».

L’objectif de cette démarche est de supprimer l’utilisation des produits phytosanitaires compte-tenu de leurs toxicités pour l’homme et l’environnement, tout en maintenant un niveau de qualité d’entretien des espaces mais un aspect différent de celui obtenu avec l’utilisation de désherbants chimiques.

 

Pour atteindre une gestion écologique de ses espaces verts et de son espace public, l’évolution de la gestion s’est faite en plusieurs étapes sur la ville de Mérignac :

  • 2005 : mise en place d’une gestion de l’eau pour préserver cette ressource. Création d’un poste à temps complet dédié à cette gestion, suivi des consommations, résorption des fuites. Les principaux choix techniques permettant de limiter les consommations d’eau d’arrosage portent sur : le choix de plantes moins consommatrices, le paillage des massifs pour diminuer l’évaporation, le réglage plus fin des temps d’arrosage en fonction des besoins, des pluviomètres couplés à l’arrosage. Travail mené en parallèle sur les bâtiments pour réduire également les consommations d’eau.

 

  • 2005 : réalisation du plan de gestion différenciée des espaces verts de la ville et formation des agents.

Classification des espaces verts en fonction de leurs usages et de leur entretien. De nouvelles pratiques plus respectueuses de l’environnement sont mises en place, par exemple : adaptation des fréquences et des hauteurs de tontes à l’usage, réduction de l’arrosage, paillage des massifs, réduction des pesticides, choix de végétaux plus adaptés. Favoriser les engrais organiques aux engrais minéraux.

L’ensemble de ces pratiques favorise la biodiversité.

  • Ce plan s’accompagne depuis d’une sensibilisation du public : guides et plaquettes d’information (jardin écologique, les orchidées de Mérignac…), les petites expo des herbes folles, les portes ouvertes du CTE…

 

  • 2005 : mise en place de la Protection Biologique Intégrée (PBI) dans les serres de production horticole

La PBI se substitue à l’utilisation des pesticides. Elle utilise les auxiliaires des cultures pour limiter les ravageurs.  Par exemple des lâchers de larves de coccinelles permettent de limiter les pucerons. La PBI est complétée par l’utilisation de produits agréés en agriculture bio (savon biologique par exemple).

Le passage à la PBI est une petite révolution dans le système de production, et un grand confort pour les agents qui travaillent dans les serres, ceux-ci n’ayant plus à enfiler de combinaisons et masques pour travailler.

 

  • 2007 : arrêt des pesticides dans les parcs de la ville.

Mise en place et essai de méthodes alternatives, préventives et curatives : paillages minéral et organique, fleurissement, maintien de la flore spontanée, piétinement, désherbage manuel, désherbage mécanique (rotofil, balayeuse, brosse de désherbage, réciprocateur, etc.), désherbage thermique gaz, désherbage thermique mousse chaude, désherbage chimique avec des produits autorisés en Agriculture Biologique, etc.

Changement de méthode accompagnée par de la sensibilisation du public.

 

  • 2008-2009 : première labellisation de 7 parcs selon le label EVE (Ecocert), renouvelé en 2010 et 2011

La labellisation est une démarche d’amélioration continue qui couvre les pratiques de gestion mais aussi la formation des agents et l’information du public.

 

  • 2012 : arrêt du désherbage chimique sur l’ensemble des trottoirs après une diminution progressive engagée depuis 2007.

Les interventions pour maintenir la propreté de la ville se font en désherbage manuel ou au débroussailleur ce qui nécessite plus de main d’œuvre et plusieurs passages par an.

 

  • 2012 : labellisation de 8 parcs sur la base Ecojardin (changement de référentiel)

 

  • 2016 : obtention du renouvellement du label Ecojardin sur 8 parcs de la ville pour une durée de 3 ans.

 

LA PARTICULARITE DES CIMETIERES ET TERRAINS SPORTIFS

La loi « Labbé » ne cite pas les cimetières et les terrains sportifs comme espaces où l’utilisation des pesticides est interdite au 1er janvier 2017.

Le cimetière de Mérignac est très minéralisé. L’unique arrêt des produits chimiques et l’utilisation de méthodes alternatives ne permettraient pas d’obtenir un résultat acceptable pour les usagers. Entre 2007 et 2016 une réduction de l’utilisation des pesticides de 43 % a été possible grâce à une amélioration du matériel et un ajustement des traitements. L’étape suivante vers l’arrêt total des pesticides nécessite des réaménagements donc des investissements plus importants ainsi qu’un important travail d’accompagnement et d’information des usagers pour une meilleure acceptation de la flore spontanée qui sera présente.

 

Sur les terrains sportifs, le résultat attendu croisé avec une forte fréquentation et forte sollicitation rend plus technique l’arrêt des pesticides sans garantie des résultats.

 

 

EN QUELQUES CHIFFRES :

 

Évolution des surfaces de trottoirs désherbés chimiquement.

2007

2008

2009

2010

2011

2012

58ha désherbés chimiquement

48ha désherbés chimiquement

30ha désherbés chimiquement

9ha  désherbés chimiquement

9ha  désherbés chimiquement

0ha désherbés chimiquement

 

 

 

 

 

Évolution des consommations de Glyphosate :

Espaces verts et domaine public (CTE): 2007 : 155 L de glyphosates utilisé ; 2012 : 0L

Cimetière : 2007 : 35 L de glyphosate utilisés, 2016 :  20L

 

LA SUITE :

L’aménagement : Après l’évolution de la gestion de l’espace public, c’est à la partie conception et aménagement de l’espace public qu’il faut intégrer les éléments de zéro pesticide. Un cimetière paysager est plus adapté à l’arrêt des herbicides plutôt qu’un cimetière minéralisé. Des trottoirs en grave seront systématiquement recolonisés par la végétation, autant les concevoir dès le départ comme des surfaces végétalisées ou si cela est nécessaire des surfaces en matériaux inertes qui ne nécessitent pas de désherbage.

L’information de la population. Tout changement de pratique doit s’expliquer, s’accompagner pour être comprise par la population qui constate les changements sur le terrain sans en comprendre systématiquement le pourquoi.

La participation de la population : le zéro pesticide doit s’étendre aux jardins des particuliers, le changement de pratiques dans les espaces verts de la ville doit pouvoir se retrouver dans tous les jardins.

Article de Sud Ouest du13 Janvier 2017

Les pesticides bannis des espaces publics

 

Depuis le 1er janvier, les produits de synthèse ne sont plus utilisés par les communes dans les espaces ouverts au public. À Mérignac, en Gironde, on était prêt.

Jean-Denis renard

Elle a atterri à la nouvelle année, bien rangée dans le paquet cadeau de « tout ce qui change en 2017 ». L’interdiction des produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, fongicides) dans les espaces verts et les promenades de l’État, des communes et des établissements publics n’est pas une surprise. Elle est programmée depuis le vote de la loi de transition énergétique, adoptée en août 2015. Cette disposition est venue durcir un premier texte, la loi Labbé (du nom du sénateur EELV du Morbihan, Joël Labbé), qui prévoyait le bannissement des pesticides à partir de 2020.

Le texte a ménagé quelques rares exceptions. Elles concernent les terrains de sport et surtout les cimetières, que la tradition française organise en allées minérales, aux antipodes des verdoyantes habitudes anglo-saxonnes.

Dans de nombreuses communes françaises où le glyphosate est resté aussi familier qu’un saint du calendrier, la nouvelle donne fait tout drôle. On estime à 6 000 tonnes la quantité de produits phytosanitaires utilisés en rythme annuel par les collectivités, très loin du total (75 000 tonnes en 2014), dans lequel l’agriculture se taille la part du lion. Mais force est de reconnaître que la marche en avant vers le zéro pesticide est déjà enclenchée depuis plusieurs années.

Avec la foi du charbonnier

C’est souvent le cas dans les villes de plus de 5 000 habitants qui disposent des moyens humains et matériels pour infléchir leurs pratiques. Dès 2009, un état des lieux national concluait que deux tiers de cette catégorie de communes avaient déjà mis en place une « gestion différenciée » des espaces verts. C’est-à-dire qu’elles avaient cessé de faire pleuvoir les produits sur chaque bout de pelouse comme s’il devait accueillir le British Open de golf. Le bilan était nettement plus mitigé dans les villages.

Mérignac, ses 70 000 habitants et son aéroport aux portes de Bordeaux ressortissent à la première catégorie. Adjoint au maire depuis 2001, responsable de la gestion des espaces verts, l’écologiste Gérard Chausset a embrassé cette cause avec la foi du charbonnier. « Mais je n’y connaissais rien ! Il ne s’agissait pas pour moi d’arriver et de tout changer du jour au lendemain », se remémore-t-il.

Comme chez les voisins bordelais, eux aussi en avance sur la loi, la révolution s’est déroulée dans les têtes avant de s’installer dans les massifs de pétunias. « Il y a eu un gros effort de formation des agents. Pendant des années, on les félicitait quand tout était “propre”, sans une herbe qui dépassait, dans la tradition horticole. Il leur a fallu apprendre le contraire », relate Marie Combrié, la chef du service territorial.

À Mérignac comme ailleurs, il y a eu des réticences. Exemple, le passage en 2005 à la lutte biologique intégrée dans les 5 000 mètres carrés des serres municipales, dans le quartier Beaudésert. Ce concept désigne la lutte contre les ravageurs grâce à l’introduction de leurs prédateurs naturels. Ainsi de la cochenille farineuse, qu’une espèce bien spécifiée de coccinelles boulotte pour son petit déjeuner en épargnant la plante.

La fin des tenues de protection

« Au début, on était sceptiques », admet Jean-Jacques Barot, le chef d’équipe à la production des serres. Désormais, plus personne ne l’est. À l’intérieur des serres, des fiches explicatives recensent les insectes dont les services sont utilisés pour décimer chaque ravageur considéré. Premiers bénéficiaires : les agents eux-mêmes, qui ont pu se débarrasser de leurs tenues de protection contre les produits hautement toxiques qu’ils manipulaient naguère.

Dans le même temps, en 2005, la ville de Mérignac s’est attaquée au gaspillage de l’eau dans ses espaces verts, a réduit la consommation de pesticides et les surfaces traitées, et s’est penchée sur le choix des espèces à planter et à entretenir. Deux ans plus tard, en 2007, elle a sonné le début de l’ère « zéro phyto ».

S’affaler sur les pelouses

Elle s’est accompagnée d’un retour en force du travail mécanique. « C’est une démarche qui a aussi un impact auprès des habitants et des jardiniers amateurs. Ils discutent avec les agents », relève Thierry Gendreaud, le chef de centre des espaces verts. La démarche plaît auprès d’un public urbain soucieux des enjeux sanitaires. « Des gens nous disent qu’ils sont contents de s’affaler sur les pelouses et d’y faire jouer leurs enfants sans se poser de questions », acquiesce Gérard Chausset.

L’adjoint au maire souligne que cette évolution s’est faite à budget constant. Seul le cimetière de la ville échappe encore à la règle du zéro phyto. L’usage du glyphosate y a été réduit, de 35 litres à 20 litres à l’année.

Mais la molécule reine des herbicides est, elle aussi, dans le collimateur, et pas seulement à Mérignac. Une « initiative citoyenne » visant son interdiction vient d’être déposée auprès de l’Union européenne. Si elle recueille 1 million d’adhésions d’ici un an, la Commission de Bruxelles sera tenue d’agir.

 

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