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Conseil du vendredi 24 février 2006
Gérard CHAUSSET
Observatoire deux roues – Résultats de la campagne de comptage 2005 (délib.54)
A la lecture du rapport 2005 de l’Observatoire des déplacements deux roues, je souhaiterais attirer votre attention sur l’ambiguïté de ses résultats.
1. Un bilan apparemment positif qui cache une réalité plus nuancée
Certes, les résultats du rapport 2005 de l’Observatoire des déplacements deux roues semblent indiquer une augmentation générale de la pratique deux-roues (tous modes confondus : vélos, motos, cyclos).
Cependant, il convient de remettre tout cela en perspective.
Tout d’abord, le rapport de l’Observatoire ne nous présente aucune donnée concernant la part du transport deux-roues par rapport à l’ensemble des transports (vous conviendrez aisément que si dans le même temps la circulation automobile a augmenté dans les mêmes proportions, l’évolution des comportements ne saurait être satisfaisante).
De plus, cela ne vous aura pas échappé, cette étude ne porte que sur la ville centre (Bordeaux). Certes, de nouveaux points de comptage sont prévus, sur la rive droite notamment, mais cela reste encore trop concentré et insatisfaisant.
Car comment évaluer une politique de déplacements de la communauté urbaine avec des données qui ne portent que sur une partie extrêmement restreinte de son territoire ? (les 26 autres communes de la CUB sont tout autant concernées pas des mouvements pendulaires et des trajets courts de deux-roues).
Si l’on y regarde de plus près, le vélo progresse dans l’hyper centre de la CUB (le centre-ville de Bordeaux), mais il n’en est pas de même en périphérie. Ainsi, on remarque que les principales zones de baisse ou de stagnation du trafic deux-roues se concentrent au niveau des barrières, dans la zone de Bordeaux-Lac et sur la rive droite (postes de comptage 66, 5, 6, 7 par exemple). Et il ne s’agit que des données dont on dispose… mais les mauvais résultats aux points de comptage que je viens d’évoquer nous induisent dans l’idée que la pratique du vélo pour un trajet un peu plus excentré reste à améliorer.
La croissance de la pratique en centre ville de Bordeaux s’explique aisément par plusieurs phénomènes : travaux du tram, circulation automobile difficile, aménagements en faveur des deux roues déjà réalisés et bonne communication de la ville de Bordeaux alliée au prêt de vélos, la maison du vélo et au lobbying efficace et intelligente de Vélocité.
A l’inverse, en périphérie, les contraintes telles que distance, rocade, voies rapides, étalement urbain, absence de réseau associatif structuré et éparpillement de la volonté politique continuent de cantonner le vélo dans son aspect loisir.
Or, Le vélo urbain peut être une vraie alternative aux déplacements motorisés permettant de réduire les impacts habituellement liés aux transports urbains : consommation d’énergie, émissions polluantes, nuisances sonores, stationnement et congestion. La CUB a donc tout intérêt à lancer une véritable politique du vélo, ambitieuse quant à ses objectifs, dotée d’un véritable budget et qui prenne en compte l’ensemble de l’espace urbain (centre et périphérie).
2. La politique des modes doux se doit d’être beaucoup plus ambitieuse !
1) Pour un véritable budget consacré aux circulations douces
Les Verts souhaitent que la CUB s’engage enfin véritablement dans une politique de développement des circulations douces.
Jusqu’à présent, la ligne budgétaire consacrée aux circulations piétonnes et cyclables est évaluée à moins de 3 millions d’euros par an (cf. axe 5 du PDU).
La CUB joue pour l’instant un rôle d’accompagnement mais pas un rôle moteur.
Nous demandons donc que la CUB s’investisse de manière plus significative dans ce domaine en y consacrant une ligne budgétaire de plusieurs millions d’euros par an (en redéployant notamment les crédits voirie qui fonctionnent actuellement avec 6 mois et un an de report)
2) Des enjeux prioritaires
D’autre part, nous appuyons avec force la nécessité d’établir des objectifs précis et ambitieux concernant les aspects prioritaires suivants :
• Continuité des itinéraires
• Développement de l’intermodalité (complémentarité circulations douces-transports en commun)
• Accélération du schéma directeur cyclable
• Développement des aménagements facilitant les déplacements et l’usage du vélo : stations vélo, gardiennage, contre-sens cyclable, zones 30…
• Promotion des modes doux : communication à l’échelle de la CUB pour informer et inciter à la pratique des modes doux, notamment en direction des entreprises et des étudiants.
Alors que la moitié des déplacements en voiture concernent des trajets inférieurs à 3 km, le vélo apparaît comme une réelle alternative. Pratique, peu encombrant, non polluant, pas cher, le vélo répond au problème de la congestion des villes. Il est nécessaire qu’une véritable prise de conscience politique naisse sur le sujet.