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Cité dans l'article de Sud Ouest, je suis intervenu dans ce débat au sujet des propos critiques sur les difficultés de mobilité d'Eric Trappier PDG de DASSAULT qui traduit en fait le sentiment de toute puissance de cette entreprise qui se permet d'invectiver les élus alors que les collectivités déroulent le tapis rouge à hauteur de 130 millions d'€ sur la zone aéroportuaire. Les créations d'emplois ne permettent pas tout.
Je suis intervenu également sur le stationnement ou j'ai réitéré certaines évidences : la métropole a déjà le plus de places de parking souterrain en centre ville que d'autres agglomérations, d'autre part face au "mecontentement de la population", j'ai rappelé aussi que la métropole à un taux de motorisation important, c'est à dire de possesion de voiture et plus de 50 % des déplacements font moins de 3 km. En d'autres termes, il faut le dire, il n' y aura jamais assez de places pour toutes les voitures et tous ceux qui veulent en avoir. Il faut donc réduire sa place et son usage, sinon il faut pousser les murs ou accepter les bouchons..
Je suis aussi intervenu pour dire à nouveau que la Métropole Bordelaise est la seule agglo de son rang qui n' a pas pris la compétence stationnement de surface. Chaque Maire fait ce qu'il veut. A l'heure ou la ville de Bordeaux étend le stationement payant au delà des boulevards, cette situaiton n'est plus tenable car elle impacte de fait les autres villes par " l'effet de bord", comme cela sera le cas sur la Glacière et Mondésir après le passage de Saint Augustin au payant.
Pour plus de cohérence et de lisibilité, le stationnement de surface doit être géré de façon globale et coordonné, ce qui n'est pas le cas à ce jour. Alain Juppé à conclu qu'il était ouvert su rle sujet, wait and see..
Article de Sud Ouest
Circuler et se garer dans la Métropole : quand le quotidien rattrape par Denis Lherm de Sud Ouest
Très axés sur les grands projets, les élus de la Métropole sont de plus en plus rappelés aux insuffisances du quotidien par leurs administrés
Le titre de cet article va sans doute agacer certains élus de la Métropole. Notamment les maires, qui affirment que le quotidien de leurs administrés est leur préoccupation principale. Pourtant, un très intéressant débat l’a montré hier lors du conseil de la Métropole, les maires sont confrontés à une insatisfaction grandissante. « C’est presque une fronde ! », affirme Alain Anziani, maire PS de Mérignac. Les habitants de l’agglomération expriment de plus en plus souvent une colère face à laquelle les élus semblent débordés. Sur quoi porte-t-elle ? Sur des choses très prosaïques : le stationnement, la circulation…
Le paradis, le purgatoire, l’enfer
C’est Michèle Delaunay (Bordeaux, PS) qui a allumé la mèche, en critiquant les tarifs des parkings payants : « Ces tarifs sont dissuasifs, ils pèsent lourd dans les budgets. Je m’interroge quand je vois les bénéfices des délégataires des parkings. Leur chiffre d’affaires est en hausse de 4,9 %, les recettes horaires de 6,9 %. Le chiffre d’affaires de la fourrière augmente de 25 %. Cela finira par impacter notre attractivité. »
Membre de la majorité, Christophe Duprat (Saint-Aubin-de-Médoc, LR) a essayé de relativiser : la régie publique Parcub, qui détient 60 % du marché, n’a pas augmenté ses tarifs. Quant aux bénéfices, c’est tant mieux s’ils sont élevés, car ils sont réinvestis dans la création de nouveaux parkings. Mais Vincent Feltesse (Bordeaux, PS) a reposé le débat sur un plan plus large : « La question de la mobilité revient au galop. Les choses se dégradent. Dans l’hypercentre, c’est le paradis. Quand on vit près des boulevards, c’est le purgatoire et pour ceux qui sont autour de la rocade, c’est l’enfer ! Il y a un an et demi, Monsieur Juppé, vous annonciez une remise à plat de la politique circulation-stationnement, où en est-on ? Dans les grandes villes, la recherche d’une place de parking représente 25 % de la circulation auto. »
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En toile de fond, une répartition des compétences peut-être inefficace. Les communes ont refusé de transférer le stationnement à la Métropole. Or, les embarras de la circulation et du parking ignorent les limites communales. Et à mesure que Bordeaux adopte le stationnement payant dans tous les quartiers, les communes limitrophes commencent à comprendre que c’est dans leurs rues que les Bordelais viendront chercher la gratuité. En créant une nouvelle thrombose.
« Cette question est majeure, a déclaré Alain Anziani. Nos concitoyens nous disent leur ras-le-bol, c’est presque une fronde ! ‘‘Vous avez de grands projets, mais moi, comment je fais pour me garer ?’’, voilà ce qu’ils nous disent. C’est très bien de repenser la ville, le vélo c’est très bien, mais il ne faut pas oublier le quotidien. Attention à ne pas avoir qu’un discours sur l’avenir ».
Alain Anziani : « Le développement économique de notre agglomération va plus vite que ce qu’on espérait ».
Crédit photo : archives « SO »
« Ce débat est important »
Quand sa politique est mise en cause, Alain Juppé monte vite dans les tours. Mais cette fois-ci, le président de la Métropole montre que ces critiques des habitants, il les entend aussi. « Ce débat est important. C’est le sujet d’insatisfaction n°1 dans notre agglomération. Si l’on veut que la Métropole prenne la compétence stationnement, je suis ouvert à la discussion. Nous devons avoir une réflexion prospective sur les 15 ans qui viennent : comment voulons-nous nous déplacer ? »
Pour Jacques Mangon (Modem, Saint-Médard), « La Métropole court après son succès », et le temps de réponses de l’administration est trop lent par rapport à ce qu’attend la société civile. L’aménagement du quartier de Brazza, à la Bastide, vient sur le tapis. On va parler d’autre chose ? Non. « Avec tous ces projets, il y a un risque de congestion de toute la rive droite. Une voie structurante est prévue, mais à ce jour, elle n’est ni actée ni financée », lance Pierre Hurmic (Bordeaux, EELV). Suivi par Emmanuelle Ajon (Bordeaux, PS) : « Tous ces nouveaux habitants, comment vont-ils circuler et se garer. On voit déjà comment c’est compliqué autour de Darwin… » Tout se passe comme si, après être devenue séduisante grâce à de très grands projets (tramway, rénovation des quais, nouveau stade,…), la Métropole peinait aujourd’hui à assurer le quotidien. Lequel se rappelle de plus en plus fortement aux élus.
« On a des problèmes de riches »
Sur le plan économique aussi, l’attractivité de la Métropole donne un peu la fièvre aux élus. Surtout quand des figures du monde de l’entreprise se permettent de critiquer l’indigence de certaines infrastructures (notamment routières) de l’agglomération. Comme l’ont fait récemment le président de la Chambre de commerce, Patrick Seguin, ou encore Éric Trappier, le PDG de Dassault, qui ont mis en cause les conditions d’accès aux zones d’activité de l’ouest de l’agglomération. « J’ai été choqué, c’est du mépris pour les élus, alors que la Métropole va mettre 130 millions d’euros dans le secteur », déplore Gérard Chausset (Mérignac, EELV). Alain Anziani préfère voir le positif de ces interventions : « Trappier dit : ‘‘Je parie sur l’agglo de Bordeaux’’. C’est l’essentiel ! Il faut saluer cela. Les questions de circulation, c’est vrai, nous nous le disons entre nous : nous ne sommes pas assez à l’écoute. Le développement économique de notre agglomération va plus vite que ce qu’on espérait ». Conclusion de Jacques Mangon : « Ce sont des problèmes de riches. C’est le reflet d’un succès global ».
La réponse, selon Alain Juppé : une vaste prospective pour laquelle le bureau (organe exécutif) de la Métropole a donné son feu vert. « Nous avons des pôles majeurs, l’aéronautique et l’espace, le tourisme, la santé, le numérique… Ce sont nos grandes cibles. Il faut voir comment on organise ça pour les années qui viennent ».
Déclaration qui a laissé Vincent Feltesse sur sa faim : « La vision, l’orientation actuelle, je ne la vois pas… »
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