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Point de vue et revue de presse
Ce feuilleton qui surgit dans le paysage médiatique local est une affaire que je suis depuis le début ayant participé à plusieurs réunions en Mairie. Ce dossier est emblématique et met en exergue une filière agricole classique qui a du mal à sortir de ses habitudes, ses réseaux, ses amitiés au profit de projets innovants. De quoi s’agit-il ? Dans le souci de préserver des terres agricoles, mission de la SAFER, la société a acquis plusieurs parcelles afin de constituer un ensemble de 90 hectares situé aux confins de Mérignac, à l’extrémité du quartier de Beutre http://fr.mapaworld.com/satellite/-chemin-de-sabatey-merignac-france.html
Sur ce projet, plusieurs réunions ont eu lieu en Mairie où la SAFER « était fière » de nous exposer son projet de développement d’agriculture périurbaine, ceci en 2014.
(Une Safer est une société anonyme, sans but lucratif, avec des missions d'intérêt général, sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances. Issues des lois d'orientation agricole de 1960 et 1962, les Safer ont aujourd'hui plus de cinquante ans d'expérience sur le terrain. Les missions sont dynamiser l'agriculture et les espaces forestiers, favoriser l'installation des jeunes ; protéger l’environnement, les paysages et les ressources naturelles ; accompagner le développement de l’économie locale)
La SAFER nous a fait miroiter des fruits et des légumes...
Le projet d’installation de 3 maraichers sur 17 hectares, la possibilité d’utiliser une partie des terres pour de la compensation environnementale notamment pour le projet DASSAULT, mais aussi la mise en avant d’un potentiel projet de permaculutre, ayant pour avantage en 3 ans de régénérer ces terres et d’en faire un projet original, ceci sur une trentaine d’hectares. Même si la SAFER est toujours restée prudente sur l’attribution finale, les premiers échanges laissaient un réel espoir de voir aboutir un tel projet.
Le projet était porté par l’association Terre d’Eseinias http://www.terre-deseinias.org/ pour installer 3 néo- agriculteurs à travers la permaculture et proposer une agriculture plus que durable avec un projet de vie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Permaculture
http://reporterre.net/Ca-y-est-J-ai-compris-ce-qu-est-la-permaculture
Contrairement à ce qui est dit dans les articles de presse, ce projet n’était pas adossé à une autre activité de centre équestre, mais les 12 hectares mitoyens bénéficiaient d’un candidat pour utiliser ces 12 hectares comme pâturage pour l’élevage de chevaux appartenant en effet à un centre équestre de Mérignac. Cette activité purement de pâturage, n’avait pas d’incidence sur le site et permettait une complémentarité avec l’activité de permaculture.
En définitive, fin 2014, la SAFER à fait part d’un « nouveau » candidat, qui avait le projet de créer un nouveau centre équestre sur les 50 hectares, pouvant recevoir du public, des compétitions, c'est-à-dire une très grande structure. Mr GAPENNE, pouvait bénéficier du statut de « jeune agriculteur » ce qui le rendait prioritaire aux regards des textes, mais aussi des appuis qu’il bénéficiait visiblement au sein de la SAFER et du réseau. Ainsi, le comité d’attribution de la SAFER de Janvier 2015 à attribué, (après de longs débats) et de justesse, selon nos informations, les 50 hectares au projet porté par Mr GAPENNE, mais avec une réserve, celle d’avoir levé tous les recours et obtenu les permis avant le 1 er Décembre. A défaut de quoi, les 50 hectares seraient attribués aux deux autres porteurs, notamment l’association Terre d’Eseinias. La ville de Mérignac à fait part bien sûr de son étonnement et de la désapprobation du choix. Le centre équestre n’étant pas compatible avec le lieu, le permis de construire n’a pas été délivré pour le 1 Décembre. Pour autant, la SAFER, voyant que le projet de centre équestre ne sortirait pas et voyant l’opposition et la détermination de la ville de Mérignac, a surtout œuvrée pour décourager l’association qui en Septembre, voyant le pataquès du dossier à préféré jeter l’éponge et chercher un lieu plus propice.
...mais au final elle nous impose des chevaux!
Je ne m’étendrais pas plus sur le caractère très particulier de ce dossier. Si l’installation d’un centre équestre répond aux obligations d’installation de jeunes agriculteurs, on peut s’étonner que cet établissement et les services de l’Etat, n’agissent pas en opportunité? Est-ce que nous avons besoin d’installer un super centre équestre sur 50 hectares alors qu’il y a besoin de développer une agriculture périurbaine ? Est-ce le rôle d’un tel établissement de mobiliser des fonds pour favoriser une telle installation alors que les autres établissements ésquetres par la voie de leur fédération estiment qu’il viendrait déstabiliser une filière très fragile? Pourquoi une telle détermination de la part de la direction de la SAFER à vouloir défendre ce projet au détriment de la volonté des collectivités locales?
La suspension du projet de centre équestre est donc une très bonne chose. Maintenant, il est urgent de retrouver un projet de développement d’une agriculture durable sur ce site et je conseillerai aux dirigeants de la SAFER de se rendre au cinéma, voir le film DEMAIN de Mélanie Laurent, où est montré en exemple un projet de permaculture tout à fait édifiant qui laisse supposer que les sols de Sabatey sont tout à fait compatibles pour un tel projet.
Gérard CHAUSSET, adjoint au Maire de Mérignac
Publié le 13/02/2016 .
Les 50 hectares détenus par la Safer longent le chemin de Sabatey. ©
Photo O. D.
Article abonnés L’avis d’attribution de 50 hectares à un jeune agriculteur pour créer un centre équestre est suspendu.
Olivier delhoumeau
Coup de théâtre, le comité de direction de la Safer vient de suspendre l'avis d'attribution d'une parcelle de 50 hectares à un jeune agriculteur, porteur d'un projet de centre équestre dans le quartier de Beutre, secteur de Courtillas.
Prise jeudi, la décision remet provisoirement en cause le choix du Comité technique départemental de cette même Safer. Cette volte-face en interne n'est pas vraiment une surprise. Elle vise surtout à calmer les esprits suite à la polémique déclenchée en fin de semaine dernière.
Réunion avec la préfecture
Apprenant la nouvelle, le maire de Mérignac, opposé à l'arrivée d'un nouvel établissement équestre, s'était fendu d'un courrier véhément au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, dans lequel il réclamait un réexamen de la situation. Dans sa lettre, l'édile s'était étonné de « l'entêtement » de la Safer, ajoutant que celle-ci ne tenait pas compte « des politiques publiques portées localement en faveur de l'agriculture ».
La Ville et Bordeaux Métropole préconisent pour leur part un projet agricole de production alimentaire, sachant que les 50 hectares en question appartiennent à la Safer. Alain Anziani et Alain Juppé plaident en l'occurrence pour un renforcement de la culture maraîchère. Pour ce faire, ils s'appuient sur une étude de 2011 indiquant que la production agricole alimentaire locale annuelle ne correspond qu'à un seul jour de consommation de ses habitants.
À quoi peut-on s'attendre à présent ? La Safer a suspendu son choix dans l'attente d'une réunion avec la ville de Mérignac, sous l'égide de la préfecture. Ce nouveau tour de table doit permettre aux uns et aux autres de réaffirmer leurs arguments, pour essayer de déboucher sur un terrain d'entente. La date de cette rencontre n'est pas fixée.
Le débat va s'ouvrir
Le projet de centre hippique est compromis en l'état ? « Je ne veux surtout pas m'avancer sur le résultat d'une discussion qui n'a pas eu lieu », lâche Michel Lachat, directeur départemental de la Gironde de la Safer. Avant de préciser que l'avis contesté par les élus locaux s'inscrit pourtant dans le cadre des priorités nationales dévolues à l'organisme de favoriser l'installation des jeunes agriculteurs. D'autre part, Michel Lachat ajoute que la Safer est toujours propriétaire de 17 autres hectares à Beutre, avec des sols propices à la culture maraîchère.
Alain Anziani a accueilli la mesure de suspension avec soulagement. « Elle était nécessaire. Je suis d'accord pour que l'on trouve des solutions tenant compte des besoins métropolitains. » Va-t-il assouplir sa position en acceptant de couper la poire en deux entre activité équestre et culture maraîchère ? « Le débat va s'ouvrir, je ne vais pas fermer la porte tout de suite. Le préfet aura un rôle important à jouer dans cette affaire », élude-t-il avec malice.
Publié le 12 02 dans Sud Ouest
Jeudi, le comité de direction de la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) a suspendu l'avis d'attribution d'un terrain de 50 hectares dans le quartier de Beutre à un jeune agriculteur qui souhaitait y développer un centre équestre.
Le terrain longe le chemin de Sabatey© Photo olivier delhoumeau
Avis positif qui avait pourtant été rendu il y a quelques jours par le Comité technique départemental de la Safer. Ce revirement de situation fait suite à l'opposition manifestée par la Ville de Mérignac. Le maire Alain Anziani avait écrit la semaine dernière au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll pour plaider en des termes appuyés un réexamen du dossier. En effet, la commune et Bordeaux Métropole souhaitent que ces 50 hectares soient affectés à la culture maraîchère, afin de renforcer l'agriculture de proximité et l'autosuffisance alimentaire de l'agglomération bordelaise.
Une réunion de conciliation doit se tenir prochainement entre la Safer et la Ville de Mérignac, sous l'égide de la préfecture, afin de trouver un compromis.
Publié le 09 02 dans Sud Ouest
La Safer dit agir dans le respect de ses missionsAnziani saisit le ministre
- Alain Anziani. ©
archives thierry david1
Le maire de Mérignac met en cause la position de la Safer à propos d’une unité foncière de 50 hectares. Activité maraîchère ou centre équestre, le bras de fer est engagé.
Olivier delhoumeau
Comme nous l'annoncions dans notre édition du 6 février, le maire de Mérignac s'oppose vivement aux conclusions de la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural au sujet d'un projet de développement d'agriculture urbaine à Beutre.
Dans un courrier adressé au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, l'élu assure que la décision de la Safer d'installer un centre équestre sur 50 hectares ne correspond pas aux objectifs initiaux de renforcer l'autosuffisance alimentaire locale. « J'ai en face de moi des personnes totalement sourdes, maintient-il. Dès début 2015, je me suis positionné en disant que ça ne pouvait pas fonctionner ainsi dans la mesure où on pâtit d'un vrai déficit en production agricole périurbaine. »
Concurrence jugée déloyale
Et d'ajouter que « selon une étude de 2011, relative à l'autosuffisance alimentaire, la Métropole n'est pas en capacité de produire davantage qu'une journée de consommation de ses habitants. Ces 50 hectares constituent une opportunité rare. On ne peut la gâcher pour un centre équestre », plaide-t-il, sachant que Mérignac compte déjà quatre établissements équestres. Et qu'un autre, situé à Pessac, est à moins de 4 kilomètres du terrain de Courtillas.
À l'appui de sa démonstration, Alain Anziani cite deux courriers de soutien. Émanant de Bordeaux Métropole, le premier réaffirme que « l'attribution de la Safer va à l'encontre de la politique métropolitaine ». Alain Juppé y souligne que la zone concernée par le projet de centre équestre sera classée en Ag dans le PLU 3.1 en cours d'élaboration. Ce qui confortera sa vocation agricole. Le président de Bordeaux Métropole dit vouloir agir en faveur d'une agriculture de proximité associant production maraîchère, élevage bovin, ovin ou caprin. Il conclut sur la sincérité de sa démarche en citant la mise en œuvre d'un périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PEANP) et la création d'une nouvelle coopérative de producteurs locaux (SCIC Loc'Halle Bio).
Datant de février 2015, la deuxième lettre provient du Groupement hippique national. Philippe Audigé, son président, y explique en substance que l'arrivée d'un nouveau centre équestre se ferait « nécessairement » au détriment de l'offre déjà existante. Surtout dans un contexte de baisse du nombre de pratiquants. « Cela pourrait conduire à des licenciements, voire à des fermetures d'équipements. »
Alain Anziani compte sur le ministère de l'Agriculture, autorité de tutelle de la Safer, pour que cette dernière révise ses choix.
Alain Anziani a écrit au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll pour demander un réexamen du dossier ©
AFP et "Sud Ouest"
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