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Aux militants et sympathisants de Mérignac.
Gardons les pieds sur terre !
Le départ de François DE RUGY et de Jean-Vincent PLACE d’EELV, si ce n’est pas un événement politique majeur, est en tout état de cause suffisamment révélateur de la situation politique délicate pour ne pas dire inquiétante de l’écologie politique, mais également de la Gauche française. Je regrette leur départ, quand on est minoritaire, on se doit de se battre à l’intérieur.
Mais au-delà de la part d’aventure personnelle et du pari qu’ils font chacun, le départ des deux Présidents de groupes parlementaires traduit un malaise. Il y a pour moi 2 causes essentielles.
La mauvaise gouvernance d’ Hollande et la responsabilisé de Cécile DUFLOT.
En ce qui concerne la première cause, on avait beaucoup misé sur la séquence politique de 2012 avec notamment un accord programmatique et deux groupes parlementaires à la clé. Patatras, la gouvernance d’Hollande est en fait un produit de « synthèse » qui ne règle aucun problème et à la caractéristique de mécontenter beaucoup de monde.
Ainsi les enjeux actuels imposent une politique qui prend à bras le corps notre dépendance aux énergies fossiles, à l’agriculture productiviste ou encore la réorientation de la politique des transports. Mais l’écologie porteuse de ces enjeux remet trop en question un certain nombre de certitudes : elle s’attaque aux lobbies, au modèle de développement ultra libéral qui épuise nos ressources jusqu’à en modifier le climat. De surcroit, par ces questionnements, l’écologie remet en cause le dogme de la croissance qui décidément ne revient pas…. Elle interroge profondément notre mode de vie. A ces questions la réponse politique actuelle est insuffisante, même si le gouvernement essaie d’être ambitieux sur la COP 21.
La deuxième cause c’est la responsabilité de Cécile DUFLOT. Même si on peut bien sûr discuter du bien fondé de la présence des écologistes dans un gouvernement, nous avons quitté le gouvernement sans débat en mettant devant le fait accomplit nos deux groupes parlementaires. Nous aurions du essayé de faire bouger (un peu) les lignes quitte à en sortir sur des faits et des raisons politiques. Nous avions la possibilité d’avoir le Ministère de l’écologie au moment de la loi sur la transition énergétique, de la COP 21 dans le pays le plus nucléarisé du monde avec en plus la nomination des PDG d’EDF et d’AREVA.
La forme du départ a laissé des traces profondes dans notre mouvement et contribue aujourd’hui aux petits meurtres entre écologistes ! C’est regrettable, pire au moment où on a besoin de nous !
L’écologie politique est à nouveau à un tournant. Les gouvernants, qu’ils soient de droite ou de gauche ne savent pas quoi en faire! Pourtant l’urgence écologique est flagrante et notre société va mal, est-ce encore utile de le rappeler ? Mais le constat est amer, l’écologie ne s’est pas vraiment imposée même si elle parait indispensable et nécessaire. Après 25 ans de présence dans le mouvement, j’ai encore la pêche le matin pour aller au combat mais le soir, je suis souvent fatigué. Pourtant, si l’écologie s’est construite dans la contestation légitime elle doit aussi s’accommoder de la réalité.
Plus que jamais il nous faut changer notre système de production en profondeur et notre façon de penser le développement économique. Nous avons besoin d’un grand dessein collectif en s’appuyant sur les innombrables initiatives citoyennes et associatives.
Nous devons garder le cap et les pieds sur terre !
Gérard CHAUSSET
Commentaires
Anonyme replied on Permalien
Un Sens humaniste,
Anonyme replied on Permalien
Les pieds sur terre
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