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Nouvelles pollutions sur le site de Saint-Médard : la sonnette d'alarme est tirée
Dans la nuit de dimanche à lundi, un hangar de galettes de nitrocellulose de la société Roxel a pris feu contenant de la nitroglycérine, substance très toxique. L'extinction de l’incendie par les pompiers a nécessité 1000 m3 d’eau qui se sont écoulés dans le milieu naturel, les jalles et 3 captages.
Il est avéré que de la nitroglycérine est allée dans le milieu naturel, reste à en connaître les quantités.
L’administration (la DREAL) a demandé la fermeture par précaution des 3 captages, (Caupian, Bussac, Cantinolle), en attendant que des analyses soient réalisées par un laboratoire allemand. Un arrêté d’urgence est en cours et l’arrosage du stock a continué pour des raisons de sécurité.
Nous avons eu cette information ce matin en Commission Locale de l’Eau, faisant suite aux différents incidents sur ce site SEVESO. Il est urgent qu’il y ait des prescriptions drastiques et une autre gestion de ce site dangereux.
Cet incident met en évidence une fois de plus la dangerosité du site de Saint-Médard-en-Jalles et le manque d’anticipation, de prévention des problématiques environnementales de l’exploitant ainsi qu’une mauvaise gestion du risque. Les installations ne prennent pas en compte suffisamment les risques environnementaux et les bassins de rétentions, quand ils existent, sont manifestement sous dimensionnés.
Cet incident met aussi une fois de plus en exergue la fragilité du système d’approvisionnement en eau de la Métropole. Les captages sont soumis à des risques industriels. Il est plus qu’urgent pour la Métropole de diversifier ses ressources et d’accélérer de nouvelles ressources protégées des risques. Le dossier est sur la table. Avec 10 % des ressources à l’arrêt depuis 4 ans (les 2 captages de Thil et Gamarde), auxquelles s'ajoutent ces 3 nouveaux captages (Caupian, Bussac, Cantinolle qui représentent 9 000 m3/jour soit entre 7 et 10 % de la ressource suivant la période), la situation peut devenir critique.
La sonnette d’alarme est tirée une fois de plus. Que faut-il attendre pour que les services de l’Etat soient d’une exigence extrême avec les exploitants de ce site SEVESO qui met en danger les salariés, les populations et l’environnement ?
Nous demandons au Préfet de prendre les dispositions nécessaires, ceci ne peut plus durer.
Gérard Chausset Président du groupe des élus écologistes de Bordeaux Métropole 06 62 48 74 92
Article de Sud Ouest
L’eau polluée par un dérivé de nitroglycérine Poudrerie depuis Louis XIV
Trois sources d’approvisionnement en eau potable de la métropole suspendues suite à l’incendie dans l’usine Roxel classée Seveso.
Aucun des 200 salariés de chez Roxel n’a été blessé dans le sinistre. ©
photo archives guillaume bonnaud
xavier sota
Services de l'État, Lyonnaise des eaux, Bordeaux Métropole étaient hier après-midi sur le site de l'usine Roxel, filiale d'Herakles, située sur le site de la poudrerie de Saint-Médard. Une réunion au sommet qui fait suite au sinistre qui s'est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi. Un entrepôt de site classé Seveso, contenant des fûts de nitrocellulose (dérivé de la nitroglycérine), a pris feu. Une matière dangereuse et instable. Roxel est en effet le leader mondial sur le marché des moteurs de missiles. 1 000 mètres cubes d'eau ont été déversés dans l'entrepôt. Cette eau, qui s'est trouvée au contact de la matière explosive, s'est déversée dans les jalles qui parcourent le sous-sol du site.
Fermeture des captages
À titre préventif, la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) a demandé la fermeture de trois points de captage d'eau potable de la métropole bordelaise : Caupian, Bussac et Cantinolle. La fermeture de ces sources (dont la part reste mineure dans l'alimentation en eau potable) devrait durer une dizaine de jours. La nitrocellulose s'est bien répandue dans l'eau, on ignore pour l'heure en quelle quantité. Du côté de la préfecture, on se prépare à prendre un arrêté concernant la fermeture des sources, bien que celui-ci soit déjà effectif depuis lundi matin.
Ce dernier épisode intervient après de nombreux incidents sur ce site (lire par ailleurs). Suite à cet accident découvert en commission locale de l'eau, l'écologiste Gérard Chausset est monté au créneau sur un sujet qui lui est cher.
L'élu métropolitain s'était opposé à l'attribution d'une subvention à Herakles suite à des épisodes de pollution. « Cet incident met en évidence une fois de plus la dangerosité du site de Saint-Médard-en-Jalles et le manque d'anticipation, de prévention des problématiques environnementales de l'exploitant ainsi qu'une mauvaise gestion du risque. Il est urgent qu'il y ait des prescriptions drastiques et une autre gestion de ce site dangereux. »
Réactivité
Sophie-Anne Magdeleine, secrétaire général de Roxel, ne partage pas ce point de vue : « L'accident, dont l'enquête déterminera l'origine, a été bien géré par tous les acteurs de ce dossier. Au sein de l'entreprise, avec les pompiers, la Dreal. Il y a eu une grande réactivité ». Elle explique que des systèmes de captage d'eau ont très vite été mis en place pour éviter que l'eau déversée sur cette matière très instable ne se répande dans le sous-sol.
« Nous sommes sur un site pyrotechnique. Nous sommes rompus à ce type de d'événements et allons appliquer le mode de suivi normal dans ce genre de situations. Nous observons rigoureusement les règles. Il faut cesser de croire que notre seul objectif est de cacher les choses à la population et aux autorités. Nous sommes un des fleurons de l'industrie française, nous sommes leaders. J'entends les préoccupations, mais on ne peut pas déplacer notre activité », poursuit-elle.
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