BORDEAUX-AÉROPORT Sur 20 % de la ligne, les bus circulent dorénavant sur des voies réservées

BORDEAUX-AÉROPORT Sur 20 % de la ligne, les bus circulent dorénavant sur des voies réservées

Les bus prennent leur envol

JEAN-PAUL VIGNEAUD

Il faut toujours un peu de temps pour se rendre en bus de la place des Quinconces à Bordeaux à l’aéroport de Mérignac. Entre 50 et 60 minutes suivant les heures et les jours. On va plus vite toutefois depuis cet automne : 4 à 6 minutes de moins en moyenne pour parcourir la même distance et ce, grâce à la liane 1 +.

Une liane +, ce n’est pas seulement des promesses et de beaux autocollants sur les véhicules articulés qui assurent les navettes. C’est une ligne réorganisée dans sa totalité avec de longs couloirs de bus, une priorité aux feux et un meilleur cadencement. Ce qui a déjà été fait sur la liane 3 (Quinconces – Saint-Médard-en-Jalles ou Saint-Aubin) et la liane 8 (Hôpital Pellegrin – Gradignan-Malartic).

Une ligne en hausse

La liaison Quinconces-aéroport ne se retrouve pas en troisième position par hasard. Au niveau fréquentation, c’est l’une des lignes qui progresse le plus : + 8,4 % d’augmentation de trafic lors du premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012.

Au printemps, un millier de voyageurs en plus par jour. Un succès qui découle évidemment de la réussite de l’aéroport. Davantage de passagers dans les avions, davantage de passagers aussi dans les bus.

Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour améliorer la ligne. Sur 20 % du trajet, soit en gros 5,5 kilomètres, les bus circulent dorénavant sur des voies dédiées, mieux tracées ou mieux matérialisées. " Et ce n’est pas fini, précise Gérard Chausset, vice-président de la CUB chargé des transports de demain. Nous allons poursuivre les aménagements. Nous allons réaliser un couloir bus avenue Kennedy à hauteur de la société Lapeyre. Pour permettre aux bus de mieux franchir le carrefour. Nous ferons de même devant le lycée Dassault. "

Priorité aux feux

Les bus vont également plus vite au niveau des carrefours (dont la barrière d’Arès) car ils sont ici prioritaires. Des boucles de détection incluses dans le macadam signalent leur passage et font plus rapidement passer les feux au vert. " Cela évite les à-coups, tous ces arrêts répétés si désagréables.

Lorsque l’on est dans le bus, on n’a plus, en tout cas bien moins, l’impression de ne pas avancer. Nous n’améliorons donc pas seulement la fluidité et la régularité mais aussi le confort ", souligne Christophe Duprat, vice-président de la CUB chargé des transports.

" Grâce aux améliorations apportées sur la ligne, il y aurait déjà 5 % de passagers en plus "

La liane 1 est passée en liane + cet automne. Keolis n’a pas trop fait de publicité sur sa mise en route car elle voulait juger les améliorations avant d’en faire état. La pub n’a donc été faite que sur l’axe concerné avec l’habillage des abris pour bus et une distribution de dépliants aux voyageurs.

Les résultats ne se sont pas fait attendre. Il y aurait 5 % de passagers en plus par jour. Ce qui n’est pas mal lorsque l’on sait que la ligne accueille 10 000 voyageurs en gros par 24 heures. En tout cas, la liane continue à attirer. Sur l’ensemble de son parcours ou sur une partie.

Téléphérique ?

Les habitués de l’aéroport ne font pas automatiquement tout le parcours en bus. Certains affirment en effet – et ils n’ont pas tout à fait tort – que pour se rendre plus vite à Bordeaux-Mérignac, il est préférable de prendre le tram (ligne A) jusqu’aux lycées de Mérignac puis la liane 1+ dans la foulée. Avec ce voyage mixte, on gagnerait, toujours selon les jours et les heures, une bonne quinzaine de minutes.

Une " mixité " que proposera plus clairement peut-être un jour le réseau TBC avec le tram (ligne A) jusqu’aux lycées de Mérignac puis un bus rapide (en site propre) ou… un téléphérique (la suggestion du maire de Mérignac !) jusqu’à l’aéroport et les zones commerciales et industrielles voisines.