LIGNE D UN VILLAGE AUTO SINON RIEN par C MORICE de SUD OUEST

Bordeaux

Un village auto sinon rien ?

France 3 Ligne D par gchausset

Les concessionnaires automobiles rappellent à la CUB que leur cas n'est toujours pas réglé.

François Léauté du CNPA Gironde n'abandonne pas l'idée d'un village automobile.

«La solution est politique, que les élus fassent valoir l'intérêt général ». Par la voix de François Léauté, le président départemental du Conseil national des professions de l'automobile, les concessionnaires de l'avenue de la Libération au Bouscat, où doit être construite la ligne D du tramway, viennent de se rappeler une nouvelle fois au bon souvenir du président de la Communauté urbaine de Bordeaux Vincent Feltesse.

Dans un courrier récent lui étant adressé, M. Léauté ne cache pas un certain désappointement concernant le comportement des élus et même des services techniques : « Ce qui est surprenant, c'est que dans toutes les déclarations émanant de la CUB, le problème de la relocalisation des concessionnaires automobiles est considéré soit comme réglé soit comme sans objet. » Alors qu'il ne l'est pas.

Le président du CNPA Gironde dit aussi qu'il n'a pas abandonné l'idée d'un village automobile, après le refus du maire d'Eysines de ne pas l'accueillir sur son territoire. « Nous vous rappelons qu'aucune proposition raisonnable et viable de relocalisation ne nous a été faite à l'exception de Renault, et que la situation économique précaire que vont induire les nuisances liées à la construction de la ligne D est susceptible de remettre en cause les emplois de 800 salariés qui travaillent dans nos entreprises. »

Libérer du foncier
Et d'ajouter : « Il est évident que si les concessionnaires automobiles devaient rester avenue de la Libération, faute d'un accord, le sens même du projet tramway s'en trouverait lourdement affecté puisqu'il n'y aurait plus de libération foncière et qu'existerait alors une gêne de fonctionnement réciproque entre l'automobile et le tram. »

« Notre souhait le plus cher est d'être partis avant le début du chantier. Pour nous, la question des indemnités liées à la gêne des travaux n'entre pas en ligne de compte », assure-t-il, rappelant aux élus qu'ils doivent suivre les recommandations du commissaire enquêteur en les aidant à trouver des solutions.

Mais, depuis plusieurs mois, la réponse de Gérard Chausset, vice-président de la CUB en charge du dossier tramway, ne varie pas : « Nous n'avons pas de terrain pour un village automobile. Nous ne pouvons pas donner ce que nous n'avons pas, ce n'est pas de la mauvaise volonté. Nous n'avons que des solutions individuelles, pas de solution globale. »

À Eysines et à Bruges
La première de ces solutions concerne le déménagement de Renault à Bruges, dans le secteur de Campilleau. Les élus l'ont confirmé mais, visiblement, rien n'est signé, même si le dossier paraît bien avancé.

De son côté, Christine Bost, maire d'Eysines, indique qu'elle a fait deux propositions à Peugeot-Citroën. Celle d'un emplacement dans le secteur Saint-Exupéry, entre l'avenue de Saint-Médard et l'avenue de Magudas, en front de rocade. L'idée n'a pas conquis.

Autre proposition effectuée en juin : en bordure de la voie de déviation d'Eysines. Les professionnels de l'automobile doivent donner leur réponse dans les jours qui viennent. « La balle est dans leur camp », indique Christine Bost qui tient à souligner que les élus de la CUB et ceux de la ville d'Eysines ne se sont pas désintéressés du problème. Mais cette proposition risque bien d'essuyer à son tour un refus, selon François Léauté : « Ce projet ne tient pas la route deux secondes », clame-t-il. L'emplacement manque de visibilité. Par ailleurs, Peugeot-Citroën ne veulent pas partir seuls, ils ne veulent pas se retrouver isolés au milieu des champs. L'intérêt pour les concessionnaires, c'est de rester groupés. »