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"LES VERTS DANS LE VENT" de B Broustet de Sud Ouest

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MERIGNAC. — Les Verts souhaitent que le bassin aéronautique et spatial girondin se diversifie dans les technologies éoliennes

Les Verts dans le vent : Bernard Broustet

Selon les Verts, les compétences accumulées par une partie des entreprises du complexe aérospatial girondin pourraient trouver des applications le domaine de l’éolien
PHOTO DR

Les Verts ne vont pas jusqu’à demander que le site Sogerma de Mérignac soit reconverti en fabrique d’éoliennes. Mais Gérard Chausset, vice-président de la CUB, et Xavier Lhomme, porte-parole des Verts à Saint-Médard-en-Jalles, souhaitent fortement que le savoir-faire développé au fil des années dans le bassin aéronautique et spatial de la banlieue ouest puisse être utilisé pour contribuer au développement de cette énergie renouvelable.
Gérard Chausset et Xavier Lhomme appuient notamment leur démarche sur l’expertise de Jean-Yves Grandidier, un chef d’entreprise proche de la mouvance écologiste, et qui dirige le bureau d’études Valorem, spécialisé dans l’installation de parcs éoliens.
Les trois hommes rappellent que dans le domaine de l’éolien, la France fait figure de nain par rapport à des pays comme le Danemark, voire l’Espagne, qui se sont lancés beaucoup plus hardiment dans cette filière. Ce décalage s’explique entre autres par le poids du nucléaire qui, sur le plan de l’électricité, rend notre pays moins dépendant des hydrocarbures que d’autres pays européens.
Du coup, on ne compte pas d’entreprise française dans le peloton de tête des industriels du secteur, où figurent en revanche sans surprise des groupes danois (Vestas), allemands (Enercon) ou espagnols (Gamesa et Acciona).

Un marché plus intéressant. Mais, selon Jean-Yves Grandidier, les choses devraient changer. Sans avoir une ambition éolienne aussi affirmée que certains de ses voisins, la France, poussée par la crise de l’énergie, a décidé d’accélérer considérablement le rythme de ses installations, qui pourrait passer à 2 500 MW par an, soit un peu plus de 100 turbines. Dans ces conditions, l’Hexagone devrait devenir un marché un peu plus intéressant pour les fabricants, qui pourraient envisager d’y installer des implantations industrielles. Et surtout, selon les Verts, les compétences accumulées par une partie des entreprises du complexe aérospatial girondin pourraient trouver des applications dans ce domaine.
Il ne faut pas s’y tromper : l’éolien, qui est déjà une industrie très technologique, va le devenir de plus en plus. Depuis plusieurs années, la tendance est en effet de faire des éoliennes de plus en plus grandes pour concentrer le maximum de puissance possible par site exploité. Ainsi est-on passé en quelques années de 1 à 2 MW par éolienne. Et cette course à la taille risque de ne pas s’arrêter, surtout en cas de développement des parcs en mer (offshore), dont les coûts d’installation, plus élevés, seront d’autant mieux amortis que leur puissance installée sera grande.

Diversification salutaire. Dans ce contexte, les pales d’éoliennes atteignent déjà des dimensions considérables, pourraient voir leur diamètre porté à 100, voire à 120 mètres. Les problèmes techniques engendrés par cette course à la taille sont considérables, les contraintes augmentant proportionnellement beaucoup plus que la puissance. Dans ces conditions, selon les Verts, le savoir-faire accumulé au fil des décennies par l’industrie départementale dans le domaine des matériaux composites (carbone -carbone, etc.) pourrait trouver des débouchés dans l’éolien. Les Verts estiment que les compétences en termes d’ingénierie, d’aérodynamisme, pourraient également s’employer dans ce secteur.
Pour eux, ce type de diversification serait d’autant plus salutaire qu’une partie du bassin aérospatial (EADS-ST, Snecma Propulsion Solide, etc.), spécialisé dans les missiles balistiques, est à la merci de l’abandon de certains grands programmes stratégiques. On saura peut-être dans dix ans si les rêves des écologistes girondins coïncident avec la réalité économique, et si les pales d’éoliennes remplacent ou complètent les missiles nucléaires dans la panoplie industrielle girondine.

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