Soumis par admin le
Le tram bat la campagne
Les solutions sur lesquelles s’affrontent les candidats dépassent le cadre communal. Dans le brouhaha de campagne, il est à rappeler qu’aucune décision n’est prise.
A Saint-Médard, le débat électoral, donc la campagne, est dominé par deux dossiers : l'utilisation future des 28 hectares du domaine du Bourdieu, opportunité rare sur la CUB dans un centre-ville, et les divergences sur les solutions de transports, tram sur rail, sur pneus ou bus à haut niveau de service.
Si la question du Bourdieu est de nature communale, celle du tram est bien évidemment à l'échelle de la CUB. Du coup son président, Vincent Feltesse, intervient de plain-pied dans le débat aux côtés du maire PS sortant-candidat Serge Lamaison.
Dans l'autre camp, le maire de Bordeaux Alain Juppé, qui ambitionne la présidence de l'agglomération, soutient la solution du candidat de la droite et du centre, Jacques Mangon.
Cheval de Troyes politique
Pour faire simple, la gauche de la CUB, avec entre-autres la voix du Vert Gérard Chausset, en charge des transports, précise que l'heure n'est pas au choix pour la desserte de Saint-Médard mais d'une étude entre un bus à haut niveau de service et un tram sur pneus qui n'oubliera pas Caudéran dans son parcours.
La droite rejette cette solution en dénonçant un coût supérieur à celle qu'elle propose par le prolongement de la ligne A au niveau du Haillan. Jacques Mangon fait aussi état d'échecs constatés avec des solutions tram-pneus en service en France.
Ce à quoi Gérard Chausset ironise « si la RATP, qui a une certaine expérience en matière de transport urbain (!), a fait le choix d'un tram sur pneus sur une de ses lignes, c'est que la solution ne doit pas être si mauvaise ». Il ajoute que le coût à Saint-Médard sera inférieur qu'à Paris en raison de contraintes moindres. Gérard Chausset met en avant une emprise réduite, donc pas d'expropriation et une circulation en site propre sur « 80 à 90 % du trajet ».
Des millions en jeu
Serge Lamaison maintient que le tram sur pneus, proposé à la place de la Liane 3, aurait un coût de 10 millions d'euros du kilomètre (NDLR : deux fois moins que le rail) et desservirait au mieux la population en 45 minutes du centre de Bordeaux. Et d'ajouter : « nos opposants s'appuient sur des infrastructures réalisées il y 15 ans, mais ces technologies alors naissantes ont largement évolué. M. Juppé et la droite bordelaise proposent un bus à haut niveau de service pour Saint-Médard (page 10 de leur programme commun), ce qui est une solution du passé. Alors quand ces derniers viennent annoncer un énième projet sur notre ville, on peut douter de la véracité de leurs propos et supposer qu'ils répondent plutôt à une opportunité électorale » assène le maire sortant.
Le candidat Mangon, en proposant un tam-rail dans le prolongement de la ligne de Mérignac, après l'actuel terminus du Haillan, chiffre à 130-140 millions les 7 kilomètres de ligne, alors qu'il évalue à 280 millions les 14 kilomètres du tram-pneus. Il ajoute, au nombre des inconvénients qu'il y voit, l'impossibilité de connecter pneus et rail.
Les communistes, quant à eux, réclament un tram-train jusqu'à… Lacanau.
Le mot de la fin (fin très provisoire…) pourrait revenir à Gérard Chausset : « il faut garder son calme, y compris dans cette période, et savoir que toutes les solutions seront étudiées sur un plan technique, dans la concertation, et que dans aucun cas on ne choisira un projet au rabais
Ajouter un commentaire