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Le décrochage de l'écologie : point de vue pour le débat

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Point de vue par Gérard CHAUSSET et Bruno ASSERAY

Elections présidentielle et législatives, le décrochage de l’écologie.

Les sympathisants de l’écologie ont pour beaucoup vécu le cycle électoral 2012 comme une « souffrance » politique.

En premier lieu la présidentielle fut un long naufrage. Il ne s’agit pas d’accabler Eva JOLY, qui a fait la campagne qu’elle pouvait faire dans le contexte qui était le sien. Son parcours témoigne de ses qualités morales et de son courage. Mais depuis le mois de Juillet 2011, une succession d’erreurs politique avec une communication décalée et inappropriée ont contribué à faire de sa candidature un OVNI politique. Propositions incohérentes ou inaudibles, positionnement politiques hasardeux, prestations médiatiques inégales : autant d'éléments qui ont détricoté son image.

Certes elle n’a pas été épargnée par certains candidats relayé par certains média qui ont été jusqu’ a remettre en cause la légitimité de sa candidature.
Eva JOLY, candidate intègre, n’a pas eu la capacité à se transcender pour incarner l’écologie politique au point d'en oublier certains fondamentaux de l’écologie.

Eva JOLY a également été mal accompagnée. La gestion catastrophique de l’accord électoral avec le PS en a été une illustration. Comment faire campagne quant  il y a dissonance entre la direction du mouvement et le candidat? La stratégie de campagne fut en conséquence aléatoire.
Nous avons beaucoup espéré dans la séance de rattrapage des élections législatives avec l’objectif du groupe parlementaire et d’une participation gouvernementale.

A la déconvenue des présidentielles s’est ajoutée les résultats médiocres des législatives même si la satisfaction d’avoir un groupe parlementaire est indéniable et constitue un fait politique nouveau. Nous sommes entrés dans les institutions mais nous avons perdu le contact avec la société.
Nous avons laissé nos campagnes glisser vers la marginalité et les résultats électoraux sont à cette mesure. Nous nous sommes fait remarquer d’abord sur des thématiques sociétales, défilé du 14 Juillet, jours fériés pour les fêtes religieuses, dépénalisation du cannabis ou sur des comportements inappropriés, autant d’attitudes ou de sujets qui peuvent avoir leur justification certes,  mais qui mis bout à bout  sont apparus à chaque fois  comme des marqueurs décalés.

Après avoir voté utile les Français ont renforcé leur vote et ils ont voté efficace.

Pour nous, une des raisons principales de cette déconvenue c’est que nous n’avons pas su faire le lien entre l’écologie et les préoccupations immédiates des Français. L’emploi, le logement, le pouvoir d’achat, le prix des carburants, l’avenir des enfants, l’éducation, la sécurité exigent des réponses que nous n’avons pas assez formulées et qui n’étaient pas au cœur de nos campagnes.

Changer les politiques et faire évoluer les comportements pour réduire les émissions de CO2 à l’horizon 2030 est une urgence planétaire mais pas une préoccupation immédiate pour qui n’a pas d’emploi ou de logement.
Nous sommes passés à côté de sujets comme celui de la désindustrialisation de la France. La transformation écologique de l'économie se fera parce que nous aurons pu aider notamment des entreprises à investir pour transformer leur production en intégrant le renforcement des filières écologiques, la formation des salariés, l’orientation des jeunes, l’appui aux PME (60 % des salariés). La conversion écologique de l’économie, avec 1 million d’emplois verts, auraient du être le cœur de nos propositions.
Au final si les électeurs se sont détournés de l’écologie, ce n’est pas la faute des média mais parce que les écologistes ne sont pas apparus comme crédibles pour assumer le pouvoir exécutif.

Les groupes parlementaires écologistes au Sénat et l’Assemblée Nationale, (véritables succès politiques programmés, attendus et au rendez–vous), auront besoin d’un mouvement large et puissant au risque de devenir rapidement des coquilles vides. Pour transformer la société et aller vers la transition écologique il y a du pain sur la planche notamment faire de l’écologie une réponse aux difficultés quotidiennes. Pour cela nous devons retrouver l’enthousiasme des européennes afin de construire une vraie implantation locale.

Quand tout va bien ou mieux, l’écologie politique apparaît comme une perspective, d’où d’ailleurs son succès dans les élections locales, plus concernées par des enjeux de qualité de vie de proximité. Mais pour cette séquence fondamentale, nous n’avons pas su faire l’effort suffisant pour apporter des réponses concrètes et immédiates par peur peut - être de bousculer nos idéaux et notre culture soixante-huitarde. Le logiciel de l’écologie politique a besoin d’une nouvelle version. Il faut mettre l’écologie au cœur des préoccupations sociale et économique.

Gérard CHAUSSET et Bruno ASSERAY

 Contact : 06 62 48 74 92
gchausset@wanadoo.fr

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