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A chacun sa formule
Le conseil de développement va remplacer le conseil consultatif. Majorité et opposition se divisent sur le mode de désignation de ses membres.
Un autre sujet très débattu lors du dernier Conseil municipal (notre édition d'hier) portait sur la mise en place d'un conseil de développement, en remplacement de l'ancien conseil consultatif. La délibération a été présentée par David Charbit.
L'adjoint à la démocratie locale a rappelé d'abord le caractère non-obligatoire de cette instance, qui reste toutefois un vecteur important de démocratie participative. « Ce conseil tend à renforcer le lien avec nos citoyens quant à l'évolution de notre ville », a-t-il souligné. Quelle sera sa composition ?
30 désignations pour le maire
Trente membres, des personnes dites qualifiées, seront désignés par le maire. Vingt autres seront issus des conseils de quartier, à raison de deux représentants par secteur. « La grande nouveauté est la création de groupes ressources, poursuit l'élu. L'objectif est de valoriser l'expertise d'usage des habitants. Souvent, la démocratie locale est une idée de salon. Les gens en veulent plus, toujours plus, mais quand on les sollicite, rares sont les volontaires. »
Pour libérer les énergies, ces groupes ressources travailleront sur un nombre limité de sujets. Ils seront formés de Mérignacais ayant fait acte de candidature. Leur mission : aider le Conseil municipal à mieux définir ses axes stratégiques de développement en matière d'urbanisme, d'écologie, d'économie... Ajoutons que cette entité disposera d'un bureau formalisé, composé de quatre membres. La durée de leur mandat sera calée sur celle des conseils de quartier, soit deux ans. Parlant au nom du groupe Ensemble, changeons Mérignac, Philippe Briant s'est étonné de plusieurs choses. Notamment que le président du futur conseil, en l'occurrence le maire, soit chargé de « désigner le vice-président, la majorité des membres, et de décider des sujets à traiter ».
L'élu d'opposition aurait préféré à la place le lancement d'un appel à candidatures, avec des recrutements par catégorie : commerçants, artisans, chefs d'entreprise, enseignants, sportifs, responsables associatifs… Ce procédé aurait permis de faire émerger « des personnes motivées, avec des idées nouvelles », assure-t-il, soulignant au passage l'absentéisme qui pesait naguère sur le conseil consultatif. « Les bénévoles sont le fumier… euh le terreau, des gens qui donnent de leur temps pour la société. »
« Courroie de transmission »
Dénonçant les largesses octroyées au maire, Philippe Briant aurait préféré des désignations appuyées sur les groupes politiques du Conseil municipal. Au prorata des résultats électoraux. « Même Gérard Chausset l'avait demandé en commission. »
Saisissant la balle au bond, « j'ai suggéré que le président (le maire) sollicite les groupes pour que chacun d'entre eux puisse proposer des personnes qualifiées, rétorque ce dernier. On en connaît tous autour de nous. » Un peu plus loin, l'élu écologiste estime qu'il est heureux que la ville « mette en place ce principe d'ouverture; laisse la parole aux Mérignacais sur la base de leurs qualités, en dehors de tout rappel à l'élection ».
« Ne confondez pas démocratie représentative et démocratie participative, lâche David Charbit en direction de Philippe Briant. Laissez aux citoyens des instances pour s'exprimer librement. » Il pointe ensuite la cure d'amaigrissement du pouvoir de désignation dévolu à l'édile. « Celui-ci a été divisé par deux, passant de 60 à 30 membres. D'autre part, les groupes ressources fonctionneront sans limitation de participation. »
Dans l'œil du viseur, Alain Anziani s'est défendu de vouloir bâtir une instance à sa main. « Le conseil de développement applique un cadre législatif relevant du code général des collectivités. On n'invente rien. » S'agissant des 30 nominations, « je prends l'engagement de faire comme mon prédécesseur (Michel Sainte-Marie). Les gens choisis représenteront quelque chose dans la ville. Ce ne seront pas les copains des copains. » Thierry Millet a relevé avec amusement l'expression de « courroie de transmission », utilisée par David Charbit. « Le terme est assez bien choisi », a-t-il glissé, estimant qu'Alain Anziani s'apprête surtout à faire dans la « démocratie directive ». David Charbit s'est justifié auprès de l'opposition. Selon lui, la courroie de transmission doit s'entendre au sens de « passerelle » entre citoyens et services municipaux. Sachant que les habitants peuvent être déboussolés par « le gigantisme d'une ville comme la nôtre, ses services, ses projets… »
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