Dassault Aviation va se renforcer en Gironde, les projets d’Eric Trappier
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par Nicolas César.
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« La venue lundi à Paris du président égyptien Abdel Fattah al Sissi, qui rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron lors d'une visite officielle de trois jours, pourrait être déterminante pour la vente de douze Rafale supplémentaires. »
Selon l’article de la Tribune, la saga du RAFALE en Egypte se poursuit.
Mon point de vue sur l'actualité DASSAULT RAFALE
En 2016 j’étais intervenu déjà sur ces ventes notamment dans une tribune dans le journal Sud Ouest « ATOMIC RAFALE » et sur celle liée à l'Egypte en 2015. En effet, bien qu’élu de Mérignac, ville très sensible à l’impact que représente ces contrats pour l’emploi local (c’est à Mérignac que sont assemblés les RAFALE dans l’usine DASSAULT en face de celle de THALES), je suis pour autant très sensible aussi à l’éthique de ces contrats. Est-il prudent de vendre des RAFALE à un pays ou la démocratie est loin d’être « robuste » ? Il suffit d’aller sur le site d’AMNESTY International. https://www.amnesty.org/fr/countries/middle-east-and-north-africa/egypt/
Depuis 2015, ma position ne change pas, la vente de RAFALE, pouvant potentiellement porter des missiles nucléaires à des pays où la démocratie est plus que malmenée dans un monde de plus en plus dangereux, est incompatible avec l’éthique que devrait porter la France, pays des « Lumières, de la Révolution et des Droits de l’homme » !! Une fois encore je dénonce ce consensus porté au nom de la défense de l’emploi et du développement économique qui empêche tout débat dans notre pays.
La société doit aussi s’emparer de cette question de l’industrie de l’armement qui vend à celui qui veut acheter, avec le plus souvent des conditions financières très désavantageuses pour le contribuable, pour preuve la position de Bercy, qui n’a plus envie de faire de cadeaux au RAFALE, qui en fait est largement financé par le contribuable français.
Mon point de vue n’est pas celui d’un écologiste angélique. Pour rappel je ne suis pas anti-militariste et j’étais favorable à l’intervention au Mali en guerre contre le terrorisme. Je ne souhaite pas la fermeture brutale de cette industrie. En revanche, je préconise qu’un virage soit pris afin d’engager des transferts de technologies vers d’autres industries aux besoins durables et éthiques, cela est tout à fait possible. Notre dépendance face à cette industrie doit être interrogée aussi au plan local.
Des propos inacceptables d’Eric Trappier PDG de DASSAULT.
Les propos d’Eric Trappier dans Sud Ouest du 24 octobre illustrent tout à fait cet état d’esprit. Je suis choqué par son entretien, il tacle les élus à propos de la mobilité. « "Tout le monde est content de voir THALES et DASSAULT se développer ici. Or, nous sommes confrontés à des embouteillages monstres. Les choses ont été faites à l’envers. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas encore le tramway ", déplore le PDG. "J’en ai parlé à Alain Juppé, le président de Bordeaux métropole, Alain Rousset, le président de la Région et Alain Anziani, le maire de Mérignac, mais rien n’a bougé, alors que l’arrivée de la LGV va générer de nouveaux flux. Le politique ne peut pas vouloir créer de l’emploi, sans faciliter les transports », fustige-t-il.
Alors que DASSAULT et THALES ont bénéficié de beaucoup d’aides de la part des collectivités, plusieurs millions d’Euros entre la nouvelle voie, les aménagements à venir et facilités leur implantation, c’est peu d’égard vis-à-vis des collectivités et beaucoup de mépris vis-à-vis des élus, alors que le prolongement du tramway vers l’aéroport est décidé depuis 2015 ainsi qu’un bus à haut niveau de service sur la zone. La démocratie locale a aussi ses obligations, chose que semble ignorer Monsieur Trappier.
Nous devons apprendre à réfléchir autrement, également en matière économique. Il est urgent d’engager un plan de reconversion de l’industrie militaire sur dix ans. Nous sommes forts pour vendre nos bijoux technologiques a des pays fragiles politiquement et démocratiquement, en revanche l’industrie française est quasi absente par exemple de la construction de bus électrique, dont il faudra produire des millions d’exemplaires dans le monde pour répondre au défi climatique ! Nous sommes des nains pour l’industrie de l’environnement et des énergies renouvelable alors que nous possédons les technologies.
En définitive, la défense de l’emploi est un argument dont joue allègrement le PDG de DASSAULT. Le dogme de la dissuasion nucléaire et son corollaire le maintien d’une industrie de l’armement coûte que coûte qui capte des crédits de recherche de façon incomparable à encore de beaux jours.
Pour conclure, vendre des RAFALE est un acte qui peut avoir de terribles conséquences dans le futur. Il est complètement incohérent de réclamer plus de démocratie à l’Egypte et parallèlement lui vendre des RAFALE. Les armes ne sont pas des marchandises comme les autres. En cela j’attends plus d’Emmanuel MACRON.
Gérard CHAUSSET, Adjoint au Maire de Mérignac,
Président de la commission transports de Bordeaux métropole.
La Tribune
L’Egypte « achèterait » 12 nouveaux RAFALE, pour l’industrie de l’armement le « vieux monde » a encore de beaux restes.
« La venue lundi à Paris du président égyptien Abdel Fattah al Sissi, qui rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron lors d'une visite officielle de trois jours, pourrait être déterminante pour la vente de douze Rafale supplémentaires. »
L'Égypte souhaiterait lever l'option, qui porte sur l'achat de douze Rafale supplémentaires. Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi sera à Paris à partir de lundi.
Plus de deux ans après s'être offert 24 Rafale, l'Égypte du président Abdel Fattah al Sissi souhaiterait lever l'option, qui porte sur l'achat de douze Rafale supplémentaires. Les négociations, qui ont commencé depuis la fin du printemps 2016 entre DASSAULT Aviation et l'armée égyptienne, butteraient, selon nos informations, sur le financement de cette vente. Bercy ne souhaite pas accorder les mêmes garanties qu'il y a deux ans. Ce qui n'est pas une surprise. C'est pourtant ce que demande les Égyptiens.
La visite à partir de lundi à Paris d'Abdel Fattah al Sissi, qui rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron lors d'une visite officielle de trois jours, pourrait dénouer cette opération... ou pas. La tendance n'était pas à l'optimisme ces derniers jours. Emmanuel Macron tordra-t-il le bras à Bercy? A suivre. En revanche, Paris et Le Caire seraient très proches de conclure un contrat d'environ 200 millions d'euros en vue de fournir à l'armée égyptienne le segment du sol du satellite de télécoms vendu en 2016 et dont la vente est estimée à environ 600 millions d'euros (Airbus Space Systems et THALES Alenia Space).
Outre les 12 Rafale, les industriels français proposent au Caire l'armement des quatre corvettes Gowind vendues en 2014 ainsi que d'autres navires de guerre dont deux nouvelles Gowind. De son côté, Safran propose le drone tactique Patroller, qui a été choisi par l'armée de terre française. Airbus Helicopters pousse l'hélicoptère de transport NH90 : 24 exemplaires dont 12 TTH (version terrestre) et 12 NFH (version marine). Enfin, Airbus souhaiterait vendre à l'Égypte l'avion de transport militaire A400M en Égypte (10 à 12 appareils).
Arrivé le 16 février 2015 au Caire, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait conclu la première vente d'avions de combat Rafale à l'exportation (24 au total pour un peu plus de 3 milliards d'euros hors armement), lors d'une cérémonie de signature avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Le contrat avait été signé quelques jours plus tard par le PDG de DASSAULT Aviation, Eric Trappier, et le responsable de l'équipement militaire de l'armée de l'air égyptienne. L'accord de vente des 24 Rafale mais aussi d'une frégate multimissions FREMM, armés de missiles MBDA à l'Égypte avait été paraphé jeudi 12 février pour un montant de plus de 5,2 milliards d'euros.
Cette visite permettra également "d'évoquer les sujets d'intérêts communs comme les crises régionales et la lutte contre le terrorisme, mais également la situation des droits de l'homme à laquelle la France est particulièrement attentive", a indiqué jeudi la présidence dans un communiqué. "Elle permettra par ailleurs de discuter des dossiers bilatéraux et notamment des moyens de renforcer notre relation sur le plan de la coopération culturelle et éducative", a-t-elle également précisé.
Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, dévoile à « Sud Ouest » ses ambitions sur l’aviation d’affaires, le Rafale et les drones. Entretien.
Pour faire face à la baisse des commandes de Falcon et à la concurrence qui « casse » les prix, vous avez engagé l’an dernier une spécialisation des sites de Dassault Aviation, quel est l’impact sur l’emploi dans vos usines ?
Je tiens à souligner que ce n’est pas un plan de crise, ni une restructuration, mais un plan de transformation progressif de la société, sur dix ans, pour préparer l’avenir et rester compétitif vis-à-vis de la concurrence américaine, qui a des coûts de production bien moindres. Il s’agit de rapprocher les ingénieurs qui conçoivent les avions, de ceux qui les produisent et de l’après-vente, tout en accélérant la numérisation de nos process et en allant vers l’usine 4.0.
"Dassault a su s’adapter aux cycles dans l’aéronautique, grâce à son modèle dual, avec des activités dans le militaire et le civil"
Ce qui donne lieu, par exemple, à des déménagements d’équipes de l’Île-de-France (Saint-Cloud, Le Bourget…) vers Mérignac (1 400 salariés), près de Bordeaux, où sont assemblés Rafale et Falcon. Ou encore de quelques dizaines de spécialistes en pyrotechnie d’Argenteuil (95) et de Poitiers vers Mérignac et Martignas-sur-Jalle (33), site historiquement dédié aux explosifs. Les mouvements vont s’étaler sur plusieurs années et se feront sur la base du volontariat. De manière générale, Dassault a toujours su s’adapter aux cycles dans l’aéronautique, grâce à son modèle dual, avec des activités dans le militaire et le civil.
À terme, combien de personnes seront transférées dans les usines de la région ?
Il est trop tôt pour le dire précisément. Mais, cela représentera plusieurs centaines de personnes, entre les transferts dans la fabrication et les services, principalement à Mérignac. À cet effet, nous allons construire un bâtiment dédié au tertiaire, c’est-à-dire aux équipes de soutien et du bureau d’études. Il pourra accueillir plus de 1 000 personnes.
Quant à l’usine de Martignas-sur-Jalle (450 salariés), elle recevra donc d’autres salariés pour la production pyrotechnique. À Anglet (960 salariés), l’usine est bien remplie. Nous allons libérer un peu de place pour préparer son futur dans les années à venir, en fonction du lancement du nouvel avion d’affaires. Mais, sur ces deux derniers sites, compte tenu des mesures usuelles d’optimisation de la production, les effectifs devraient rester stables. Enfin, Poitiers, petite unité de 140 salariés, qui travaille bien, reste opérationnelle.
La difficulté n’est-elle pas pour le conjoint du salarié de Dassault de trouver un emploi en Gironde ?
Sûrement. En ce sens, notre DRH a pris les bonnes dispositions avec les équipes de la métropole ou de la Région, pour faciliter l’accueil des conjoints. C’est un sujet délicat. C’est du cas par cas, du cousu main. À ce jour, nous avons assez de volontaires. Nous sommes agréablement surpris. Mais, chez Dassault, nous ne faisons pas bouger de grosses équipes, plutôt des petites. Ceci étant, au final, cela amènera du monde dans la région bordelaise.
Concernant le Rafale, un nouveau contrat export sera-t-il signé en 2018 ?
On verra. Nous sommes sur des temps longs sinon nous aurions arrêté l’exportation du Rafale au début des années 2000. Il y a une forte probabilité que nous signons d’autres contrats d’ici deux ans, mais je ne peux pas le garantir. Il y a beaucoup de pistes sérieuses. Mais passer à l’acte d’achat prend du temps et il y a régulièrement des changements politiques à l’étranger, comme en France.
Parfois, il y a une accélération imprévue. Nous ne pensions pas que l’Égypte serait notre premier contrat export. À l’inverse, nous avons travaillé longtemps sur certains pays, comme l’Inde, où il pourrait d’ailleurs avoir des compléments au contrat signé en 2016. Mais il faut d’abord réussir le « Make in India ».
"Le marché est lié à la situation économique mondiale. Or elle est encore incertaine"
Or, certaines personnes, y compris chez Dassault, pensent que ce n’est pas lié au contrat. Ils se trompent : sans engagement dans le Make in India, il n’y aurait pas eu 36 Rafale commandés. C’est du gagnant gagnant pour les Indiens, nos salariés et nos sous-traitants en France. D’ailleurs, nous préparons la montée en cadence des livraisons (1,5 avion par mois).
Voyez-vous des signes de reprise sur le marché de l’aviation d’affaires ?
Le marché de l’avion d’occasion reprend un peu et le marché américain est légèrement plus actif. Mais nous sommes encore loin de ce que nous avons connu il y a quelques années. Le marché est lié à la situation économique mondiale. Or elle est encore incertaine. En raison des évolutions des parités euro-dollar, des incertitudes sur le prix du baril de pétrole, de la politique de Donald Trump – qui n’est pas très lisible –, et de la Chine, qui a désormais une croissance modeste.
Vous préparez le lancement d’un Falcon. À quel horizon ?
Nous lancerons un nouvel avion d’affaires quand notre plan de transformation sera mature. Mais, il faut au moins sept ans pour développer un nouveau Falcon. Je suis confiant dans l’avenir des avions d’affaires. Ce ne sont pas des jouets, contrairement à ce que certains peuvent dire. Ces appareils répondent à un besoin des entreprises de communiquer et de se déplacer efficacement. Le marché va évoluer vers des avions de plus en plus grands, confortables et capables de faire de plus longues distances encore.
"La profession a besoin de recruter. Le pays doit faire en sorte de former assez de compagnons et d’ingénieurs qualifiés. Il faut réformer l’apprentissage"
Par ailleurs, pour préparer l’avenir, nous avons des développements exploratoires sur les drones, avec un premier axe franco-britannique pour des drones de combat. En outre, nous travaillons avec les Allemands, les Italiens et les Espagnols sur le lancement, vers 2020, d’un programme de drones de surveillance. Avec l’ambition de faire voler ces drones européens, à l’horizon 2025.
Quelles mesures attendez-vous du gouvernement en tant que patron attaché au Made in France ?
La profession a toujours besoin de recruter. Le pays doit faire en sorte de former assez de compagnons et d’ingénieurs qualifiés. Pour y parvenir, il faut réformer l’apprentissage, faire monter les jeunes en compétence et les orienter vers l’industrie. Trop souvent, les métiers manuels sont encore perçus comme au XIXe siècle. En réalité, maintenant, les compagnons pilotent des robots et ont des responsabilités. Nous avons aussi besoin de techniciens de niveau bac + 2, à l’aise avec le numérique. Dans l’aéronautique, chaque année, quelques milliers de personnes sont embauchées.
Alors que la métropole envisage de créer 10 000 nouveaux emplois dans l’aéronautique et le spatial d’ici 2030 à Mérignac, dans le cadre de Bordeaux Aéroparc, soit deux fois plus qu’aujourd’hui, Éric Trappier interpelle les élus locaux sur les problèmes des transports.
"Tout le monde est content de voir Thales et Dassault se développer ici. Or, nous sommes confrontés à des embouteillages monstres. Les choses ont été faites à l’envers. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas encore le tramway ", déplore le PDG.
"J’en ai parlé à Alain Juppé, le président de Bordeaux métropole, Alain Rousset, le président de la Région et Alain Anziani, le maire de Mérignac, mais rien n’a bougé, alors que l’arrivée de la LGV va générer de nouveaux flux. Le politique ne peut pas vouloir créer de l’emploi, sans faciliter les transports », fustig
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