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Du paysan au citadin, les produits en direct
Le mercredi, les adhérents de l’Amap viennent chercher leurs produits locaux au centre socioculturel.
Deux voisines ont créé, en novembre, une nouvelle Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) dans le quartier d’Arlac.
F ace à nos rayons gorgés d’emballages et d’aliments dénaturés, pas toujours évident de manger frais et sain. Faut-il pour autant habiter en zone rurale pour préserver à la fois sa santé, les agriculteurs et la planète ? Les 80 Amap implantées en métropole bordelaise tendent à prouver le contraire.
En construisant un lien entre les producteurs et les consommateurs, elles créent une proximité bénéfique à plusieurs niveaux. Force est de constater que la fraîcheur et la qualité de certains produits diminuent parfois en hypermarchés. La faute aux multiples transitions dans les endroits réfrigérés.
En diminuant la distance de transport et le nombre d’intermédiaires, l’Amap valorise la transparence du produit, tout en luttant contre la pollution et la consommation d’énergie excessive. Avec cette relation établie, il n’y a qu’un pas du producteur à l’assiette. Un circuit court qui pérennise l’existence des fermes locales dans une logique d’agriculture durable.
La cinquième Amap à Arlac
Il y a seulement deux mois, Mérignac comptait quatre Amap, localisées dans les quartiers de Montesquieu, la Glacière, Capeyron et Eyquems. Depuis novembre, la ville en possède, désormais, une de plus, dans le dynamique quartier d’Arlac, où elle est hébergée par le centre socioculturel.
Anne-Charlotte Kyoda, infirmière en milieu hospitalier, et Corinne Lagabrielle, assistante petite enfance, sont à l’initiative du projet. Ces deux voisines avaient pris l’habitude jusque-là de se rendre à l’Amap d’Eyquems, l’association la plus proche de chez elles. Mais l’accès étant compliqué, à cause des bouchons sur la voie de desserte ouest, elles ont réfléchi à la possibilité d’en créer une nouvelle, plus accessible. « Le plus souvent, il fallait une heure de route, explique Anne-Charlotte. Un temps de trajet en contradiction avec le concept. »
L’Amap est ouverte tous les mercredis, les adhérents peuvent venir récupérer leurs commandes, passées sous forme de contrats à l’année, entre 18 et 19 heures. « Nos paniers de légumes sont composés pour une famille de 4 à 5 personnes, ils coûtent 13 euros. On y trouve des légumes de saison, pommes de terre, poireaux, carottes, tomates, citrouilles, etc… et parfois quelques aromates. »
Une démarche soutenue
En plus des paniers, l’Amap d’Arlac propose notamment des poulets, du miel, du pain, des œufs, du sel et même des huîtres pour les fêtes. « Nous avons huit contrats fixes avec les producteurs et d’autres plus ponctuels. Tous sont de la région, en agriculture biologique ou raisonnée. Chacun se réfère à un coordinateur pour une meilleure planification ».
Dominique Calmon a sollicité l’Amap d’Arlac dès son ouverture. Elle livre, une fois par mois, les poulets qu’elle élève à la Ferme de Courtillas, basée à Mérignac. Très enthousiasmée par le projet, elle apprécie travailler en partenariat avec des gens qui tout comme elles prônent un retour à la nature. « L’ambiance est très humaine et agréable. On se sent soutenus dans notre démarche ».
Pour Anne-Charlotte et Corinne, l’investissement personnel a été énorme, mais paye aujourd’hui. Fin 2016, l’Amap enregistre déjà une quarantaine d’adhérents. « Maintenant ça roule tout seul, et le logiciel cagette.net, développé pour les Amap, nous aide beaucoup pour l’organisation », se réjouit Anne-Charlotte. En contrepartie, elles iront aider, une fois ou deux, les producteurs de légumes sur leurs exploitations. Le partage reste la force du concept.
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