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CUB Il faut du clivage

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Fichiers joints: 

Vous trouverez ci-dessous mon analyse de la situation à la Communauté Urbaine et l'entretien dans Sud Ouest.
 
Majorité et opposition à la CUB
Visiblement la fin de la mandature à la CUB sera plus mouvementée que prévu. En effet plusieurs éléments viennent la perturber.
Depuis 2008, le partage contraint des rôles, entre Alain Juppé et Vincent Feltesse avait trouvé un certain équilibre. Alain Juppé poursuivait sa politique de rénovation municipale notamment avec un développement urbain tous azimuts en coproduction avec la CUB. Vincent Feltesse engageait une nouvelle gouvernance de la CUB avec la volonté de lui donner  du sens autour d’une agglomération millionnaire en 2030 en mariant Tramway et 50 mille logements. L’opération EURATLANTIQUE servant de ciment à cet équilibre agrémenté des contrats de co-développement qui contractualise les projets communs entre les villes et la CUB.
Il y a bien eu quelques escarmouches, notamment sur le grand stade et la salle de spectacle ou sur l’évolution des compétences de la CUB  avec la Culture comme chiffon rouge ou bien encore la volonté affichée de la gauche de mettre en œuvre un outil foncier. Pour autant l’équilibre «  de la gestion » à la Bordelaise a tenu jusque là.
Deux situations nouvelles viennent perturber ce jeu d’acteurs bien huilé.
 Si la CUB est une instance élue au second degré avec une répartition démographique et politique où la ville centre est minoritaire mais qu’on ne peut ignorer, la gestion de l’établissement s’est faite sur la base d’un compromis gauche/droite, sorte de « yalta politique local » où la notion de majorité et d’opposition a été gommée en quelque sorte au profit d’une répartition des projets dénommée « cogestion ». En 2008, ce principe à évolué vers un « accord de coopération » ou les relations ville/CUB sont devenues plus contractuelles avec les contrats de co-développement. Mais les défaites successives de la droite au plan national et local se sont accompagnées naturellement d’ambitions nouvelles pour la gauche, notamment sur la ville de Bordeaux. L’abandon d’Alain Juppé de la circonscription aux législatives et la volonté affichée de Vincent Feltesse ont clairement changé la donne politique. Pour la première fois depuis deux décennies, la Gauche à un candidat qui a le potentiel pour être Maire de Bordeaux. N’en déplaise aux habitudes locales, c’est tout simplement le fruit de la démocratie qui vient perturber le micro climat politique.
Autre nouveauté, si  la situation financière de la CUB est saine, la crise la touche nécessairement. Ses dotations et ses recettes  baissent,  son autonomie fiscale s’en trouve affectée et ses capacités d’investissement vont se trouver réduite si elle veut garder un taux d’endettement raisonnable autour des 7 ans. L’heure des choix pour certains programmes est venue. Faut-il continuer les concours financiers ou revoir les périmètres de certains projets comme la LGV, la Rocade, le Campus ? Faut-il que la CUB participe aux financements d’opérations tels que le Grand Stade, la salle de Spectacle ou le musée du Vin ? La CUB peut elle mener de front son programme de développement de Tram, les opérations 50 mille logement, un nouveau franchissement de la Garonne, le projet Euratlantique et intégrer nécessairement des politiques nouvelles autour des enjeux du plan climat et de la nature ou des politiques non encore pris en compte comme le risque inondations et une politique foncière active?
En effet la situation nécessitera des arbitrages et par conséquent des choix qui eux même feront des déçus. L’exécutif composite de la CUB devra probablement sortir de la politique de répartition que d’autres nomment la politique du troc pour entrer dans une aire où la hiérarchie des choix devra intégrer la capacité à financer.
A travers ces deux situations nouvelles, politique et financière, la CUB est confrontée à un objet nouveau : faire de la politique !
Et en effet, les premières échauffourées ont eue lieu récemment lors d’une conférence de presse inamicale d’Alain Juppé qui a remis en cause certains projets, (d’essence non bordelaise) comme la salle de spectacle, le Tram Train ou bien le passage en régie de l’eau. Cette salve n’était pas isolée puisque le Maire de Gradignan, également Vice Président en charge du PLU à critiquer en Conseil Municipal la politique de densification de la CUB lors  du débat sur le projet de développement durable, projet qu’il est chargé de porter au niveau de la CUB!
Il n’y a plus de retenue, les attaques se font à visage découvert.
Je suis à titre personnel favorable à la culture du compromis. Comme écologiste de gauche, je ne suis pas toujours certain qu’il faille passer en force et imposer des politiques nouvelles qui ont besoin de pédagogie. Le temps est nécessaire, le compromis permet d’avancer, même si ce n’est pas toujours visible ou à la hauteur des enjeux. Le propre d’une intercommunalité est de dépasser l’antagonisme et les tiraillements qui naissent de la confrontation entre des intérêts  divergents et l’intérêt général. Pour autant la politique c’est aussi de savoir trancher et d’avancer quitte à entrer en conflit ouvert. S’il y a toujours eu à la CUB une droite et une gauche nous aurons maintenant à nous habituer à avoir une majorité et une opposition. Vive la campagne!

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