Nul besoin d'être scientifique pour constater que la chaleur ambiante de ces derniers jours est encore moins supportable en milieu urbain. Cette question n'est plus seulement un sujet de discussion à l'heure de l'apéritif. Elle est devenue un thème de réflexion pour les scientifiques, en raison des effets du réchauffement climatique et de l'accroissement des températures moyennes.
Près de 600 scientifiques de 60 pays ont échangé toute cette semaine sur ce sujet brûlant à Toulouse, lors d'un colloque international organisé par Météo France. Comment éviter que nos villes ne deviennent des fournaises si la température augmente de quelques degrés en moyenne ? Il s'agit désormais d'une réelle préoccupation, puisque les climatologues ont noté un phénomène d'« îlot de chaleur urbain » qui aggrave nettement les effets d'un épisode de canicule.
Écarts de température
« Il peut y avoir des écarts de températures de 5 à 6 degrés la nuit entre la ville et la campagne. Parce que la pierre et le bitume emmagasinent la chaleur », indique Valéry Masson, directeur de recherche de l'équipe climat de Météo France à Toulouse.
Le premier problème est que, dans les pays industrialisés comme la France, 80 % de la population vit maintenant en zone urbaine. D'où une mortalité supérieure en période de canicule. Le deuxième est que ce phénomène est bien lié à l'architecture des villes, et non aux activités de l'homme.
Comme les scientifiques l'ont rappelé cette semaine à Toulouse, ce sujet influe désormais sur l'urbanisme. Les exemples ne manquent pas à travers le monde. À Stuttgart, en Allemagne, un météorologiste donne déjà son avis sur l'impact de l'implantation de bâtiments sur la ventilation de l'agglomération. Les mégapoles asiatiques recherchent aussi des solutions afin de retrouver un peu d'air frais en dehors de la climatisation. À Séoul, on a ainsi détourné une autoroute pour redonner vie à une rivière. Car les solutions pour rafraîchir les villes sont bien là, dans la multiplication des points d'eau et des espaces verts et dans la diminution du recours aux climatiseurs, qui récupèrent l'air chaud à l'intérieur et le rejettent à l'extérieur.
L'exemple d'Agen
Mais ces exemples ne viennent pas seulement de l'autre bout du monde. Dans les villes françaises, particulièrement celles du Sud, on s'est penché sur le sujet. C'est le cas à Bordeaux (lire ci-dessous). Vice-président de la Métropole et adjoint au maire de Mérignac, l'élu écologiste (EELV) Gérard Chausset rappelle que l'autonomie énergétique de la métropole est aujourd'hui de 4,3 %. « Nous avons encore beaucoup d'efforts à faire. Les actions pour le climat doivent d'abord être menées à l'échelle locale. Les collectivités disposent de moyens pour agir. Il faut qu'elles montrent davantage de volonté car l'urgence est réelle. L'impact du réchauffement est déjà constaté sur les activités agricoles et le trait de côte ». Dans la région, l'agglomération d'Agen s'est particulièrement intéressée au sujet. Un diagnostic climatique a été réalisé en 2010, à partir duquel on a identifié les zones de chaleur et celles de fraîcheur. Ce travail a permis d'aiguiller le plan local d'urbanisme. « Nous avons essayé de favoriser le rafraîchissement naturel par les points d'eau, en végétalisant les aires de stationnement, en préservant des espaces verts ou agricoles », explique le maire d'Agen et président de l'agglomération, Jean Dionis du Séjour. Difficile d'en mesurer aujourd'hui les résultats, mais il n'en reste pas moins que le sujet ne laisse plus indifférent.
réagir
Non, je trouve que votre propos n'est ni risible ni sans intérêt! La nature doit revenir en ville, plus d'espaces verts et moins de voitures qui surchauffent! En ville, qui a besoin de sa voiture? Je travaille et ne me déplace qu'en tram ou à pied et j'y trouve une forme de liberté : pas de stress, plus de PV et je fais du sport. Mais j'avoue que pour une famille, le poids des courses peut vite être un handicap. Il faudrait revoir notre mode de consommation et faire que nos courses n'en soient plus une! Peut-être que la livraison à domicile après avoir choisis ses produits de visu, à pied ou à vélo, serait une bonne chose! Un camion qui livre 30 ou 40 consommateurs, serait plus écoresponsable que 30 ou 40 bagnoles qui font 3 ou 4 km.
Il suffit d'y réfléchir : anciennes villes donc sans bagnole!
Dans ces vieilles villes,Les murs sont généralement bâties en terre et non en béton, les rues sont couvertes de cannis, elles sont très étroites et le soleil n'y pénétre pas directement pour chauffer. De plus dans ces régions chaudes l'air y est très sec, de ce fait la chaleur est bien mieux supportable.
Mais ces villes quand elles sont urbanisées à la façon européenne, avec rues asphaltées, elles sont aussi suffocantes. En Amérique du sud tropicales les villes anciennes, les rues sont complètement arborées, malgré l’humidité (99%)
il fait meilleurs à l'ombre des arbres qui protègent les murs des maison du soleil, que du béton.
Il fait bien meilleurs sous les arbres ébranchés assez haut que sous les parasols ou autres;
Il fait bien meilleurs sur un sol de verdure que sur le béton ou l'asphalte qui emmagasinent la chaleur, et ne refroidissent pas la nuit. etc...
Comment expliquer alors que les anciennes villes dans le sud-est, en italie, en grèce ou dans l'afrique du nord par exemple soient trés resserrées, en général sans végétation dans les rues et pourtant fraîches l'été ?
Nature et culture sont intimement liés et cette symbiose est indispensable à la beauté, l'intelligence et à la survie...
CQFD .