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Annulation des DUP ligne D et Tram Train par le tribunal administratif de Bordeaux, un coup dur porté au tram, revue de presse

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‎Annulation des DUP tram train et ligne D. Je dois vous avouer que cette décision est un coup dur. Il n est nul besoin de tourner autour du pot‎. Bien que l'intérêt général des deux projets ne soient pas remis en cause, l'annulation des DUP donne un coup de frein sérieux au développement des transports collectifs et du tramway sur la CUB. Il ne s'agit pas ici de remettre en cause la décision de la justice administrative ni la lutte menée par les associations. Chacun a sa légitimité et peut revendiquer des combats qu'il estime juste. Ce projet laissera évidement des traces, politiques, financières et sociales. De nombreux usagers vont devoirs attendre plusieurs années avant d'avoir un système de transport efficace, c'est la première conséquence.‎ Et c'est dommageable.  La décision de la justice génère forcément un imbroglio financier, des travaux sont engagés, l'infrastructure du tram train est largement avancée, des contrats sont signés, le prix à payer sera de l'ordre de plusieurs millions d'euros  pour la collectivité.  Au niveau politique la décision du tribunal implique forcément une révision du schéma de transport de la CUB. Si ce n'est pas la fin du tramway il faudra nécessairement tenir compte de la décision même si on peut s'étonner d un jugement en opportunité de la justice administrative. Le tramway à 25 millions d euros le kilomètre semble derrière nous. Il est urgent de travailler sur un système de tramway moins onéreux. Le bus à haut niveau de service mis en avant ne pourra de toute façon remplir toutes les  fonctions et répondre à tous les enjeux de transports et d environnement, alors quand même vive le tram. Gérard Chausset

 

Un appel sur la ligne D

 Article de Sud Ouest du Samedi 25 Octobre de Benoit LASSERRE

La CUB va faire appel contre l’annulation de la ligne D et du tram-train. Mais la procédure sera longue et juridiquement risquée. BENOIT LASSERRE Alain Juppé, son premier vice-président Alain Anziani et les maires concernés par l'annulation des déclarations d'utilité publique des lignes D du tramway et du tram-train ne se sont pas éternisés hier en fin de matinée à la conférence de presse organisée pour réagir au coup de massue asséné par le tribunal administratif sur la tête de la CUB (lire « Sud Ouest » d'hier). D'abord parce qu'il faisait très chaud dans la salle de réunion. Ensuite et surtout parce que la réponse de l'exécutif communautaire veut faire dans la concision. Le président de la CUB a de lui-même évoqué « une épreuve ». « Depuis vingt ans, nous avons beaucoup plus gagné de recours que nous en avons perdu contre Trans'Cub dont la principale occupation est de paralyser les projets publics. Mais nous avons perdu celui-ci et il s'agit de voir ce que nous allons faire. » La riposte, à laquelle s'associent tous les élus, indifféremment de leur appartenance politique, s'organise sur deux fronts. La CUB va d'abord saisir la cour administrative d'appel. « Nous respectons le jugement mais nous considérons néanmoins qu'il est entaché d'erreurs » précise Alain Juppé. « Le tribunal a, selon nous, tort d'examiner la ligne D, indépendamment des autres lignes alors qu'il y a un effet réseau, ajoute Alain Anziani. Plus le tramway se développe, plus les usagers l'emprunteront. » Ligne D : même tracé Parallèlement à cette procédure d'appel, la CUB va constituer deux nouveaux dossiers d'enquête d'utilité publique pour la ligne D et le tram-train. Considérant d'ailleurs que ce dernier est construit à 80 %, la CUB va demander un sursis à exécution du jugement. Alain Juppé a par ailleurs précisé que l'enquête sur la ligne D proposerait le même tracé, des Quinconces à Eysines, via la rue Fondaudège, la barrière du Médoc, Le Bouscat et Bruges. S'il est trop tôt pour chiffrer les conséquences financières de l'annulation, il est évident qu'elles ne seront pas sources d'économie. « À moins que, souligne l'élu écologiste Gérard Chausset, on profite de ce retard pour utiliser les dernières techniques dans le BTP qui peuvent s'avérer moins coûteuses. » Autant faire preuve d'optimisme en effet car le retard sera d'au moins deux ans.

Des élus déçus mais combatifs

PATRICK BOBET, MAIRE UMP DU BOUSCAT, VICE-PRESIDENT DE LA CUB : « Je suis très surpris et très déçu par cette décision. Je pense d'abord aux populations qui attendent ce projet depuis des années et qui se disent qu'il va encore falloir attendre. Pour les opposants, c'est peut-être une bonne nouvelle mais il ne sert à rien de reculer pour mieux sauter. Pour ma part, je suis fidèle à ce que disait mon prédécesseur Jean Valleix : un service rendu trop tard n'est plus un service. Il faut que nous prenions le temps d'examiner la décision du juge, que je respecte, évidemment. Cela dit, je ne vois pas comment nous pourrions éviter de faire appel. C'est un projet décisif, attendu depuis trop longtemps, alors il faut se battre jusqu'au bout. »

CHRISTINE BOST, MAIRE PS D'EYSINES, VICE-PRESIDENTE DE LA CUB : « Je suis stupéfaite de cette décision mais je reste combative car je suis persuadée, au regard de tout le travail que nous avons accompli, que ce sont des projets d'avenir et de bons projets pour notre métropole. Cela fait plusieurs années que nous travaillons sur des projets communaux autour de cette armature qui permet de desservir le cadran nord-ouest. La pertinence d'un projet ne se regarde pas sur l'échelle du temps. L'impact du tracé doit aussi se mesurer au regard de son ouverture sur le Médoc et sur des communes en plein développement comme Le Taillan ou Saint-Aubin-de-Médoc. »

GERARD CHAUSSET, ELU MERIGNACAIS (EELV) ET PRESIDENT DE LA COMMISSION TRANSPORTS DE LA CUB : « C'est un coup dur pour la CUB et pour le Schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains (SDODM). C'est une décision lourde de conséquences qui va nous amener à une réflexion en profondeur. La décision du tribunal n'est pas suspensive. Donc pour le tram-train du Médoc, où 80 % des infrastructures sont réalisées, il faut continuer les travaux, on ne peut pas laisser le projet en jachère. En revanche, pour la ligne D, le Conseil communautaire aura à prendre une décision, sans aller dans la précipitation. Il va falloir revoir notre copie et reconsidérer l'ensemble de la desserte du cadran nord-ouest, y compris l'axe Caudéran-Saint-Médard. Il faudra également se poser la question de l'ensemble des futurs projets. »

Tram-train : « 70 millions d’euros déjà engagés » Stella Dubourg Sud Ouest du 27 Octobre

Décision de justice oblige, les projets de ligne D et de tram-train du Médoc sont à l’arrêt. Mais les travaux sont bien avancés et des dépenses réalisées. État des lieux||CHIFFRES Le tribunal a remis en cause les évaluations de fréquentation sur les deux projets. • L’analyse socio-économique, prévoyait 62 300 montées par jour en 2016. © Photo • Certaines stations de la ligne D, comme ici à Bruges, étaient déjà achevées. © Photo «La décision du tribunal a été beaucoup plus rapide qu'on ne le pensait », précise Christophe Duprat, vice-président de la Communauté urbaine de Bordeaux en charge des transports. D'autant plus que la CUB avait déposé des éléments d'informations complémentaires seulement quelques jours avant que le couperet ne tombe. Mais c'est sans plus attendre que le tribunal administratif a décidé le 23 octobre d'annuler les déclarations d'utilité publique de la ligne D du tramway et du tram-train du Médoc, mettant un coup d'arrêt aux deux projets (nos précédentes éditions). Une décision qui tombe en plein travaux puisque le chantier du tram-train du Médoc bat son plein. « 70 % des travaux sont déjà réalisés », assure l'élu. Et c'est justement pour pouvoir achever ces travaux que la CUB a décidé d'assortir son appel d'une demande de sursis à exécution du jugement. « Nous allons demander ce sursis car les travaux du tram-train sont très avancés et que la décision du tribunal administratif entraîne aussi un risque de perte de subventions publiques et de pénalités de la part des entreprises engagées dans ce chantier », a indiqué Alain Juppé, sans connaître totalement pour l'heure l'ampleur du risque financier. Sur 7,2 kilomètres En attendant donc, le chantier est interrompu. Pourtant, sur cette ligne de 7,2 kilomètres qui doit permettre de relier la place Ravezies à Bordeaux, à la gare de Blanquefort via Bruges, les travaux d'infrastructure sont déjà très avancés. « Les infrastructures de voies sont faites et les entreprises terminent de poser les rails, précise Christophe Duprat. En outre certaines stations comme celle de La Vache à Bruges ou celle de la gare de Blanquefort sont déjà terminées et n'attendent plus qu'à recevoir le mobilier urbain. » Restait à finir le parc relais de surface réalisé du côté de la gare de Blanquefort mais aussi et surtout à achever la construction de l'ouvrage d'art Beyerman qui permet de franchir la voie de chemin de fer de ceinture. « Le pont n'est pas terminé. Les piles sont posées, mais pas le tablier. Des négociations sont également en cours concernant une dernière acquisition foncière au bas du pont. » Initialement, le tram-train du Médoc devait être achevé en avril 2015. Une livraison repoussée ensuite à 2017. « Nous étions dans les délais mais nous avons pris un an et demi de retard à cause de la problématique des passages à niveau ». La SNCF a en effet demandé des études plus poussées sur le franchissement des passages à niveau sur le tracé. « Une rencontre a eu lieu récemment entre Alain Juppé et le directeur régional de RFF pour trouver une solution et gagner du temps ». Et du temps, il en faudra également au tribunal pour valider ou invalider la demande de sursis à exécution. Le coût du tram-train est évalué à un peu plus de 100 millions d'euros. « Nous avons déjà engagé 70 millions d'euros sur ce chantier. » Ligne D : en préparation Moindre mal en revanche pour la ligne D, d'une longueur de 9,8 kilomètres, qui prévoyait de relier la place des Quinconces à Bordeaux jusqu'au lieu-dit Cantinolle à Eysines et limitrophe des communes du Haillan, du Taillan-Médoc et de Saint-Médard-en-Jalles, d'ici à 2017. Le chantier n'en est en effet qu'à sa phase préparatoire. « Nous sommes beaucoup moins avancés sur la ligne D, précise Christophe Duprat. Des travaux de déviation de l'aqueduc situé rue Croix-de-Seguey sont en cours et les premiers travaux préalables à la déviation du réseau de bus (réaménagements, signalétique…) ont démarré. Ils auraient dû être achevés en fin d'année. » Du côté des dépenses, « seuls » 200 000 euros ont été pour l'heure engagés sur un coût global du projet estimé à 240 millions d'euros. Le point noir : les prévisions de trafic Dans son jugement, le tribunal administratif pointe des insuffisances en particulier dans l’évaluation des fréquentations des deux projets qui « ont faussé substantiellement l’appréciation du public » lors de l’enquête publique menée en 2011. Selon la CUB, la ligne D permettra de desservir plus de 37 % de la population et des emplois du quadrant Nord-Ouest (78 000 habitants et bassins d’emplois). À l’horizon 2025, avec la réalisation des projets sur Eysines, elle desservira 11 000 habitants de plus, soit 43 % des personnes du quadrant Nord-Ouest. Ainsi, l’analyse socio-économique, inclue dans l’enquête publique, prévoyait 62 300 montées par jour en 2016. Pour les associations Trans’Cub et Aquitaine Alternatives, les chiffres de fréquentation sont « irréalistes ». Ils partent du constat que le tramway est peu fréquenté en bout de ligne et lui préfèrent le bus à haut niveau de service, moins coûteux. La Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) Aquitaine s’est aussi exprimée dans un communiqué, regrettant « que les usagers du quadrant nord-ouest de l’agglomération soient, une fois de plus, inutilement pénalisés par des péripéties administratives C’est 80 000 habitants qui attendent le tram sur une ligne D promise pour fin 2013 ». Quant au tram-train du Médoc, l’analyse socio-économique évalue le trafic à 48 100 montées par jour en 2016. Une hypothèse « ambitieuse » à en croire le jugement du Tribunal administratif. Pour les associations Trans’Cub et Aquitaine Alternatives, les trafics réellement attendus ne justifient pas la création de cette ligne. Il juge le projet « non pertinent économiquement ».

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