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Un poumon vert à Pichey

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Environnement La liste conduite par Alain Anziani souhaite créer un neuvième parc dans la ville. Le terrain dit Cipolli, à Pichey, tient la corde. Mais tout reste à faire

Les élus de la majorité actuelle, en visite sur les lieux. © Photo

Olivier delhoumeau

Créer un neuvième parc public est une des propositions phares de la liste Mérignac, une ville pour vous, conduite par Alain Anziani. Où pourrait-il voir le jour ? Un emplacement idéal semble se dessiner : le terrain dit Cipolli, dans le quartier de Pichey, soit un ensemble naturel de 9 hectares compris entre les rues du Général-de-Castelnau, Charles-Despiau et l'allée des Ysatis. Autrement dit, un poumon vert à quelques encablures de la rocade.

Des élus de la majorité actuelle se sont rendus sur place vendredi. Chaussés de bottes, ils ont arpenté cet îlot de verdure avec des yeux brillants d'appétit. Mais pour l'instant, pas touche ! Car ce foncier n'appartient pas à la puissance publique. Quatre ou cinq propriétaires se le partagent, parmi lesquels un promoteur. L'élu écologiste Gérard Chausset n'y va pas par quatre chemins : « Nous avons la volonté de le préserver de l'urbanisation », clame-t-il. En apparence abandonné, le terrain Cippoli revêt un caractère écologique intéressant. Invité à cette conférence de presse bucolique, Martial Theviot, de l'association Jardin et écotourisme, a donné un aperçu de sa biodiversité. « Ce site est un concentré de campagne en pleine ville, avec un air relativement pur comme l'atteste la présence de nombreux lichens chevelus. Ces plantes indiquent en général une bonne qualité de l'air. »

Trois milieux le composent : des prairies, la forêt et des zones humides. Les premières sont riches d'une grande variété de fleurs et d'insectes : sauterelles, criquets, phasmes, mantes religieuses… « On y voit de nombreux papillons attirés par les orties qui représentent leur bouée de sauvetage », ajoute le spécialiste de la nature.

Permis gelés

Cipolli, c'est aussi le terrain de chasse des insectivores (chauve-souris, traquets pâtres, hirondelles) et des migrateurs de passage. Des traces témoignent de l'activité de mammifères (lapins et campagnols) qui peuvent être la proie de rapaces diurnes (faucons crécerelles, buses, milans noirs) ou nocturnes (chouettes). La forêt comprend une chênaie, de faux acacias, des érables et une haie d'arbres fruitiers. Enfin, les zones humides se matérialisent par un ruisseau (Le Renard d'eau), des lavoirs, des mares temporaires et des crastes.

Selon les élus, cet espace s'inscrit dans le périmètre de prise en considération du programme des 50 000 logements de la CUB. À ce titre, les permis de construire y seraient gelés pour une période de deux ans. Reste que ce délai est déjà bien entamé.

S'il est élu, Alain Anziani s'engage à consolider sa protection dans la révision du PLU. Comment ? En créant un emplacement réservé. Actuellement, ce secteur est classé en zone à urbaniser. Il entend le faire muter en zone naturelle de type N-Parc afin d'envoyer « un signal fort ». Gérard Chausset insiste sur la nécessité de concrétiser cette opération eu égard à la surfréquentation d'autres lieux comme le bois du Burck. Neuf hectares nus d'un seul tenant à Mérignac : il y voit une opportunité unique.

Une course contre la montre est engagée. Alain Anziani le sait. Mais la négociation avec les propriétaires risque d'être rude car le prix de vente d'une parcelle à urbaniser dépasse largement celui d'un terrain naturel. La puissance publique (la Ville et la CUB) devra donc se montrer persuasive

 

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