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Un difficile accord
Si ce n'est pas une crise qu'ont vécue les écologistes girondins d'EELV durant trois jours, cela y ressemble. La question plonge quelque peu Stéphane Saubusse, le secrétaire régional Europe Écologie-Les Verts, dans l'embarras. « Je suis gêné d'évoquer ces questions internes à notre formation, aujourd'hui que la France affronte des épreuves aussi graves et douloureuses » dit-il. Mais le calendrier est ce qu'il est, et l'actualité, pour être dominée par les trois attentats, ne s'est pas totalement arrêtée par ailleurs. Alors, Stéphane Saubusse préfère parler de « discussion » que de « crise » même s'il convient que l'épisode qui se clôt (mais l'est-il vraiment ?) ressemble aux caricatures dont on crédite de temps à autre les mouvements écolos.
La « discussion », puisque c'est le terme que préfèrent également employer plusieurs des autres protagonistes que nous avons contactés (Monique de Marco, Gérard Chausset), tient en un accord électoral pour les futures élections départementales (ex-cantonales) de mars 2015, avec le PS. Cet accord est davantage une stratégie pour tenter de maintenir l'assemblée départementale à gauche qu'une franche et belle histoire d'amour. C'est là le problème : les mariages de raison ne sont pas nécessairement les plus beaux.
En novembre dernier, certains responsables d'EELV signaient un accord avec des responsables du PS girondin (notre édition du 9 janvier). Ledit accord était validé par le comité politique aquitain d'EELV, début décembre. Ce qui ne fut pas au goût d'élus de groupes locaux de l'agglomération bordelaise, au nombre desquels Pierre Hurmic, Gérard Chausset, Monique de Marco.
200 militants mobilisés
Une assemblée générale extraordinaire s'est tenue vendredi dernier, assortie d'un vote des militants, qui se sont retrouvés environ à 200 à Talence. Il s'agissait ni plus ni moins que de discuter d'un accord… qui avait déjà été entériné par le comité politique régional.
59 % des votants se sont prononcés en faveur de la liberté de décision des groupes locaux de s'unir ou non avec le PS. « Nous ne disons pas non au PS, nous voulons simplement que soit accordée la liberté à chaque groupe local de décider », martèle Monique de Marco. L'élue talençaise ajoute que, compte tenu de l'enjeu, de nombreux militants se sont mis à jour de leur cotisation pour pouvoir voter. 39 % se sont montrés favorables à l'accord signé en décembre, 2 % ont voté blanc.
Second épisode : dimanche matin, les écologistes d'EELV tenaient leur conseil régional. Il y a été décidé de s'en tenir à l'accord signé et d'accorder une plus grande liberté de choix au seul groupe de Mérignac (en clair, à Gérard Chausset). Ainsi, les accords sont confirmés à Créon entre Anne-Laure Fabre-Nadler et le PS Jean-Marie Darmian ; à Pessac entre Laure Curvale et le PS Sébastien Saint-Pasteur ; à Bordeaux 3 (Caudéran) entre Olivier Richard et la PS Pascale Bousquet-Pitt ; à Eysines entre Stéphane Saubusse et Christine Bost, et entre Anne Céline Rochard et le PS Guillaume Bourrouilh au Bouscat.
Cinq binômes
S'ajoute une suppléance à Bordeaux chez Mathieu Rouveyre (tenue par le Vert Yann Persillon). À noter que sur La Teste-Arcachon, EELV est soutenu par le PS (candidats : Vital Baude et Mireille Guenée). Ainsi, pour résumer, les Verts sont en autonomie (face au PS, donc) sur 8 cantons ; ils sont en binômes avec le PS sur 5 cantons et ont obtenu une suppléance à ce jour mais d'autres pourraient s'ajouter. Stéphane Saubusse met en avant le travail commun qu'il y aura désormais à accomplir avec le PS, là où il y a accord.
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