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On peut s’étonner et être en colère devant l’annonce de réductions d’effectifs chez ASTRIUM à Saint Médard en Jalles (33). Cette annonce de 213 pertes d’emplois met en évidence la trop forte dépendance de nos emplois bordelais vis-à-vis du système militaro civil industriel lié à l’espace, à l’aéronautique civil et militaire. Alors qu’on nous rebat les oreilles en permanence avec ces fleurons de l’industrie, on s’aperçoit que ces groupes largement subventionnés par la commande publique n’ont pour seul déterminant, le profit. Nous appelons les décideurs en la matière et notamment le Ministre du Redressement Productif et le Préfet de Région à proposer un plan stratégique de conversion de cette industrie notamment vers les industries de la transition écologique et les énergies renouvelables.Nous demandons que les compétences de ces entreprises et des salariés soient orientées vers ces activités d’avenir. Gérard CHAUSSET Président du Groupe EELV de la Communauté Urbaine de Bordeaux Contact 06 62 48 74 92
Article de Sud Ouest
La filière aéronautique attend des explications
La suppression de 213 emplois chez Astrium inquiète les élus concernés. La « vigilance » est de mise avant le comité d’entreprise prévu demain.
L’usine Astrium est désormais intégrée dans la branche Airbus Défense et Espace. © Photo
Demain se tiendra aux Mureaux, en région parisienne, le comité central d'entreprise (CCE) d'Airbus Defence and Space, l'ex-Astrium. On en saura alors davantage sur les répercussions des décisions présentées lundi par Airbus Group sur le site de Saint-Médard-en-Jalles. Ce CCE devrait notamment préciser la forme que prendra la suppression de 213 emplois dans la filiale girondine. Même si les mesures annoncées ne font que confirmer la tendance affichée en décembre par le groupe aéronautique, elles suscitent des interrogations. Serge Lamaison, maire de Saint-Médard-en-Jalles, s'interroge par exemple sur « la stratégie de l'entreprise...
Demain se tiendra aux Mureaux, en région parisienne, le comité central d'entreprise (CCE) d'Airbus Defence and Space, l'ex-Astrium. On en saura alors davantage sur les répercussions des décisions présentées lundi par Airbus Group sur le site de Saint-Médard-en-Jalles. Ce CCE devrait notamment préciser la forme que prendra la suppression de 213 emplois dans la filiale girondine.
Même si les mesures annoncées ne font que confirmer la tendance affichée en décembre par le groupe aéronautique, elles suscitent des interrogations. Serge Lamaison, maire de Saint-Médard-en-Jalles, s'interroge par exemple sur « la stratégie de l'entreprise » qui a atteint « une complexité sans pareil ».
Le bond des actions
Moins diplomatiquement, des élus et des syndicalistes pointent du doigt la nouvelle architecture du groupe européen Airbus, qui a promis de reverser 30 à 40 % des bénéfices aux actionnaires sous forme de dividendes. Le cours de l'action, qui était à 12 euros en 2009, est passé à 35 euros début 2013 et s'affichait hier à plus de 55 euros. Des analystes le voient à plus de 60 euros d'ici quelques mois.
Le poids des marchés ? « Je pense qu'il y a un peu de ça », lâche Serge Lamaison. Un fleuron de l'industrie qui n'a « pour seul déterminant que le profit », enchaîne Gérard Chausset (EELV). Sous certains aspects, « on a l'impression qu'Airbus est dans une logique de court terme », note Marie Récalde, députée PS de la Gironde, en notant que la recherche et le développement dans le secteur de la défense « ont besoin de temps long ». Sur ce point, elle rappelle que la loi de programmation militaire « a donné des garanties » à Astrium, notamment sur le missile M 51.
L'élue, qui avait récemment reçu les syndicats, dit partager leur crainte d'une perte de compétences à terme dans l'agglomération bordelaise. Pour Gérard Chausset, président du groupe EELV à la CUB, cette annonce « met en évidence la trop forte dépendance de nos emplois bordelais vis-à-vis du système militaro-industriel lié à l'espace, à l'aéronautique civile et militaire ». Pour lui, c'est l'occasion d'envisager une reconversion vers des industries de transition écologique et les énergies renouvelables.
Limiter la casse
La suggestion est transmise à Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif et son collège de la Défense « sont mobilisés » sur le dossier Airbus, assure Marie Récalde, en rappelant que l'État est toujours actionnaire du groupe Airbus.
En attente du CCE de jeudi, les élus des communes concernées misent d'abord sur la « vigilance ». Contrairement à ce que redoute la CFE-CGC, il n'y aurait pas de licenciement à Saint-Médard-en-Jalles. « J'attends plutôt sereinement », poursuit Serge Lamaison, qui mise sur une casse sociale limitée sur sa commune où, compte tenu de ses secteurs de compétences, « Astrium reste dans une perspective d'évolution favorable ».
612
C'est le nombre d'entreprises travaillant directement et indirectement pour la filière aéronautique et spatiale en Aquitaine.
6 %
C'est le taux de progression de l'emploi dans la filière et dans le Grand Sud-Ouest en 2012. En 2013, le secteur a accru ses effectifs de 6 000 salariés pour un total de 32 433 en Aquitaine.
MA TRIBUNE COMPL7TE sur le sujet
Où est l’Airbus de l’énergie ?
On Peut s’étonner de la décision du Groupe Airbus industrie de supprimer plus de 5000 emplois, dont en France, les plus grosses coupes se concentrent sur les principaux établissements d’Astrium (Espace) avec 396 suppressions à Toulouse, 309 aux Mureaux (Yvelines), 213 à Bordeaux et sur celui de Cassidian à Elancourt (Yvelines), qui perdra 411 postes.
Situé Saint Médard en Jalles (33), ce site est le berceau historique des systèmes balistiques de la Force Nucléaire Stratégique française. Les compétences acquises lui permettent d'être aujourd'hui le site spécialiste de l'intégration des étages à propergols solides, des systèmes de rentrée atmosphérique, des protections thermiques, des structures bobinées et tissées à hautes performances, des essais complexes, de l'ingénierie et des installations au sol.
Alors que le Groupe AIRBUS Industries (ex EADS), est le spécialiste des annonces des commandes pharaoniques, chaque année cité en exemple comme un fleuron de l’industrie européenne qui défie les Américains de Boeing, ce groupe en bonne santé, licencie, par anticipation 5000 personnes.
C’est tout simplement un scandale. Déjà en 2007, avec la SOGERMA, EADS a utilisé le même stratagème, licencier par anticipation alors que les faits l’ont démontré, cette entreprise était tout à fait viable.
Alors qu’on nous rebat les oreilles en permanence avec ces fleurons de l’industrie aéronautique et spatiale, on s’aperçoit que ces groupes, largement subventionnés par la commande publique ont pour seul déterminant le profit et le cynisme. Cette annonce met en avant notre trop forte dépendance à l’industrie militaro-civile de l’aéronautique et de l’espace, submergée par sa toute puissance et incapable de se réformer sans licencier alors qu’elle regorge de profits. Airbus industrie, va-t-elle adhérer au pacte de responsabilité ? Airbus industrie va-t-elle répondre aux besoins du futur en matière de transition énergétique par exemple.
François HOLLANDE a pourtant lors de sa conférence de Presse de Janvier souhaité un « Airbus de l’énergie » comme une des priorités d’un projet de stockage de l’énergie.
Alors comment comprendre qu’un président de la République cite en exemple cette société Européenne et en même temps cette même société, bourrée d’ingénieurs, de technologies, de brevets et de capitaux ne soit pas en mesure de relever ce défi ?f
J’en appelle aux décideurs Régionaux mais également au Ministre du redressement productif et au Ministre de l’écologie d’unir leurs efforts pour mettre en œuvre le souhait du Président de la République.
Il est temps de proposer a ces industries de prendre en charge un plan stratégique de reconversion vers les industries des énergies renouvelables, du stockage de l’énergie et de la transition énergétique. Il est temps de penser un avenir différent pour ces industries lourdes dont notre forte dépendance bâillonne les esprits le plus éclairés.
Nous demandons que les compétences de ces entreprises et des salariés soient orientées vers ces activités d’avenir.
Gérard CHAUSSET
Président du groupe EELV de la CU de Bordeaux
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