patrick faure
p.faure@sudouest.fr
Le conseil de Métropole qui s’est tenu vendredi (« Sud Ouest » de samedi) a vu l’ancien président socialiste de l’agglomération, Vincent Feltesse, jeter un pavé dans la mare en affirmant : « Le temps du tramway est passé, nous n’avons plus les moyens ».
Cela n’a pas manqué de susciter les répliques acerbes de bon nombre de maires, dont celui de Saint-Médard-en Jalles, Jacques Mangon, ainsi que de Michel Labardin… par ailleurs vice-président de la Métropole, en charge des transports de demain !
Le centre et la périphérie
Le maire de Gradignan a répondu en ces termes devant le conseil métropolitain : « Des voix s’élèvent, discrètes au départ (1) et maintenant décomplexées, pour mettre en cause cette nature d’investissements. Vincent Feltesse – peut-être est-il frappé d’amnésie depuis qu’il n’est plus maire de Blanquefort ? – affirme qu’il faut orienter l’investissement vers les écoles et les piscines ! Devons-nous choisir entre les écoles, les piscines et le tramway ? Le vélo et le co-voiturage vont-ils se substituer aux modes lourds ? Bien évidemment non ! »
Et d’ajouter : « Ignorer les besoins de mobilité de territoires périphériques durement touchés par la congestion automobile, alors que la centralité bordelaise intraboulevard est maintenant pacifiée, c’est opposer une métropole du centre et une métropole des périphéries. Si les problèmes du centre sont exportés à la périphérie, les solutions du centre doivent être exportées à leur tour à la périphérie. Des lignes de tramway structurantes sont le meilleur remède.
« Une forme de cynisme »
« Au mieux, cette nouvelle orientation dogmatique serait un abandon de vision métropolitaine, au pire une forme de cynisme. Car nous verrions certains (il vise toujours M. Feltesse) qui, après s’être battus pour la desserte de leur territoire en tramway pour une Métropole millionnaire conseilleraient maintenant aux autres d’y renoncer. »
Hors cet échange vigoureux, Michel Labardin n’exclut toutefois pas une modulation du projet : « Je n’ignore pas la difficulté d’insertion de cette ligne sur sa partie bordelaise, mais une première tranche pourrait être engagée entre le CHU et Gradignan dès le prochain mandat, donnant un peu de temps à la recherche de la solution la moins pénalisante possible sur les boulevards. Il est vrai que les boulevards sont emblématiques et que c’est aux Bordelais de juger ».
1) Le maire de Talence, Alain Cazabonne, penche lui aussi désormais pour un BHSNS (bus à haut niveau de service).
Ajouter un commentaire