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Pourtant annoncée, la fin de l’ère Madrelle n’a pas sonné. L’équilibre des forces PS-UMP est maintenu
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Il semblerait que quelques élus se soient présentés hier à la préfecture après la clôture des bureaux de vote. Trop tard donc pour participer au scrutin. Un rendez-vous manqué qui peut paraître anecdotique mais qui, après coup, prend tout son sens. Car la partie s'est jouée hier à cinq voix près. Cinq petites voix qui auraient permis à la droite de décrocher un quatrième siège au Sénat.
Trop tard donc pour participer au scrutin. Un rendez-vous manqué qui peut paraître anecdotique mais qui, après coup, prend tout son sens. Car la partie s'est jouée hier à cinq voix près. Cinq petites voix qui auraient permis à la droite de décrocher un quatrième siège au Sénat.
On comprend donc aisément la déception de la droite et plus encore de Nathalie Delattre, l'adjointe au maire de Bordeaux (UDI), qui convoitait ce quatrième siège. « Nous n'avons pas gagné mais nous n'avons pas perdu. On ne recule pas, au contraire on progresse », a confié l'élue, visiblement très émue, à ses camarades avant de quitter la préfecture.
En effet, avec 1 524 voix, soit 47,8 % des suffrages exprimés, la liste Unis pour la Gironde menée par Xavier Pintat (UMP) progresse et devance la liste Ensemble, proches de nos territoires, conduite par Philippe Madrelle, le président PS du Conseil général de la Gironde, qui totalise 1 146 voix, soit 35,95 % des suffrages exprimés.
Un résultat qui, conformément au mode de calcul de ce scrutin (à la représentation proportionnelle par liste), permet de reconduire les trois sénateurs PS sortants, à savoir Philippe Madrelle, Françoise Cartron et Alain Anziani, ainsi que les trois sénateurs UMP sortants, c'est-à-dire Xavier Pintat, Marie-Hélène des Esgaulx et Gérard César. « Nous récoltons quasiment la moitié des votes exprimés. Cela traduit tout le travail que nous avons mené durant la campagne. C'est une victoire électorale, mais elle ne se concrétise pas en nombre de sièges », regrettent Xavier Pintat et Gérard César. « Mais la Gironde reste une terre de modération avec trois sénateurs de chaque côté. » Marie-Hélène des Esgaulx insiste quant à elle sur la belle performance. « Nous réalisons un très beau score puisque nous progressons de 8 %. Mais le mode de calcul, un peu injuste, nous empêche de décrocher un quatrième siège. »
Ainsi, et tandis que certains annonçaient déjà la fin de l'ère Madrelle, le chef de file des socialistes dans le département a su une nouvelle fois mobiliser les troupes.
« Ça s'est joué sur le fil »
« C'était un match intéressant, et ça s'est joué sur le fil. Mais c'est le résultat d'une campagne menée sur le terrain où le travail du Conseil général est reconnu », précise Philippe Madrelle. « L'élection s'est jouée sur les petites communes du monde rural, qui sont beaucoup moins politisées », ajoute Françoise Cartron (PS). « C'est en effet le résultat d'une excellente campagne de proximité où nous avons fait beaucoup de porte-à-porte. Et aujourd'hui, je dois mon élection au milieu rural », conclut Alain Anziani, le maire PS de Mérignac, qui sauve donc d'une courte tête sa casquette de sénateur.
De son côté, la liste Pour une République respectueuse de nos territoires, conduite par Pierre Augey (PCF), totalise 192 voix, soit 6,02 % des suffrages. Quant aux écologistes et leur liste Pour un sénat écologiste, menée par Monique De Marco, ils réalisent un joli score. « Nous enregistrons 154 voix (4,83 %) contre 110 aux dernières élections », souligne Gérard Chausset, élu EELV à Mérignac. Progression notable également du FN avec la liste Bleu Marine pour nos villes et nos villages. « Nous passons de 14 à 112 voix (3,51 %) sachant que nous ne comptons dans nos rangs que 24 grands électeurs. C'est très encourageant pour l'avenir et notamment pour les élections départementales », assure Jacques Colombier, élu FN à Bordeaux.
Sur Aqui.fr
Politique | Sénatoriales : les Écologistes veulent « envoyer un message pour que ça bouge »
25/09/2014 | "Pour un Sénat écologiste" est la liste qu'EELV présente en Gironde pour les élections sénatoriales de dimanche prochain. Six sièges sont à renouveler (3 PS, 3 UMP).
« Certains sénateurs sont accrochés à leur siège comme la sève sur le pin. Ils ont toujours été là mais personne ne les connaît ». Gérard Chausset, adjoint au maire de Mérignac, donne le ton. L'attaque, à peine, voilée, vise les sortants Philippe Madrelle (PS) et Xavier Pintat (UMP), candidats à leur propre succession. Pour le scrutin de dimanche, Socialistes et Écologistes n'ont même pas essayer de négocier, reconnaît Monique de Marco, vice-présidente de Région : « en 2008, la droite avait gagné le quatrième siège parce que nous n'étions pas arrivés à un accord... ». A l'époque, les Verts avaient récolté 110 voix. Cette fois-ci, ils aimeraient bien faire mieux : « si les gens pensent qu'il faut changer les choses et décentraliser la France, il va falloir envoyer un message pour que ça bouge ».
Un message, les Écologistes ont souhaité en envoyer un pendant la campagne, mais le décès de Jocelyne Pellet, colistière et trésorière du parti a pas mal chamboulé les choses. « Ça nous a beaucoup touché, raconte Stéphane Saubusse, secrétaire régional des Verts. L'organisation en a pris un coup, mais nous avons essayé d'activer au maximum nos réseaux, surtout auprès des nouveaux élus péri-urbains qui ne savent pas forcément vers qui se tourner ». Au final, seul un sixième des 3299 grands électeurs girondins a pu être approché par courrier. « Nous n'avons pas les mêmes moyens que les gros partis... »
« Notre groupe est très actif »Pourtant, les écologistes n'ont pas beaucoup à perdre dimanche prochain. Aucun de leurs dix sénateurs au Palais du Luxembourg ne joue sa place : « quoi qu'il arrive, nous garderons notre groupe qui est très actif, se félicite Monique de Marco. Sur les trois dernières années, nous avons réussi à faire entendre notre voix sur la protection des lanceurs d'alerte, l'agriculture paysanne et l'utilisation des produits phytosanitaires ». Pour la prochaine mandature, ils souhaitent mettre l'accent sur la réforme territoriale, la VIe République, les politiques locales et l'écologie. Si le Sénat n'est pas une institution très chère à EELV, ou même aux Français, qui ne sont pas consultés, les Écologistes apprécient que « ce ne soit pas une élection favorable au Front National. Les grands électeurs sont très politisés et, d'ailleurs, ils y a plus de mairies vertes que FN... »
En Gironde, les six sièges à renouveler sont attribués à la proportionnelle : un mode de scrutin qui favorise habituellement Europe Ecologie-Les Verts, mais la partie s'annonce très dure face aux listes Madrelle du PS et Pintat de l'UMP.
Liste "pour un Sénat écologiste" : M. de Marco, S. Saubusse, F. Coineau, G. Chausset, A-L. Fabre-Nadler, P. Bourgois, G. Mounier et Y. Persillon
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