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ROCADE : le Préfet doit s’engager.
Notre position : nous soutenons que la troisième voie de la rocade se justifie si elle est dédiée d’abord au covoiturage et transports collectifs.
Rien n’empêche techniquement de mettre en place un tel dispositif qui existe ailleurs.
Second point, alors que l’élargissement va couter 250 millions d’€ il nous semble inconcevable que les ponts ne soient pas sécurisés pour les piétons et les cyclistes. La construction de la passerelle au niveau de l’échangeur 12 est une nécessité pour désenclaver le quartier de Beutre et inscrite dans la précédente enquête publique.
Ces deux points ne sont pas utopiques mais correspondent tout simplement aux besoins des habitants et à la problématique du changement climatique.
Gérard CHAUSSET
Article de Sud Ouest
Passerelles en suspens
Les élus ont donné un avis favorable sur la déclaration d’utilité publique du projet de mise à 2x3 voies de la rocade entre les échangeurs 4 et 10.
Lundi soir, le Conseil municipal a émis un avis favorable sur l'enquête publique préalable à la mise à 2x3 voies de la rocade, entre les échangeurs 4 et 10. Toutefois, le sujet a donné lieu à un débat nourri.
Rapporteur de la délibération, René Saba, adjoint délégué à l'administration générale, a précisé que le dossier d'enquête était affiché depuis septembre en mairie. « Il est demandé de donner un avis favorable, sachant que des zones d'habitation à proximité vont être impactées. » Et de citer un dépassement des valeurs réglementaires pour le dioxyde d'azote (NO2), une hausse prévisible des nuisances sonores, ou encore l'amputation d'espaces boisés classés (EBC). À Mérignac, la coupe porterait sur près de 7 000 mètres carrés d'EBC, sur une emprise totale de 48 841 mètres carrés.
Le groupe écologiste s'est rangé à l'avis requis, tout en réitérant ses inquiétudes. Gérard Chausset a réclamé notamment que la troisième voie soit réservée aux transports collectifs et au covoiturage. Ce serait « un signal vertueux » envoyé aux automobilistes.
Manifestation ou blocage ?
S'agissant des protections phoniques, il a recommandé une vigilance particulière au profit des quartiers de Beutre et de Beaudésert. Avant de réaffirmer son souhait de voir les projets de passerelles se concrétiser à hauteur des sorties 10 et 12. Ces ouvrages permettraient de sécuriser les déplacements des piétons et des cyclistes. Problème, ils ne sont pas prioritaires.
Au regard des sommes engagées dans la mise à 2x3 voies, il ne faut pas « chipoter », a estimé l'élu écologiste. « L'État dispose des moyens pour concrétiser ces franchissements. Beutre et Beaudésert existaient déjà avant la rocade. » Et de suggérer que le Conseil municipal prenne une position ferme : « Manifestation, blocage de la rocade, c'est une affaire sérieuse, surtout à la veille de la COP21 », a-t-il adressé devant l'assemblée.
Conseillère communautaire, la communiste Claude Mellier a précisé que la troisième voie de la rocade n'avait pas vocation à recevoir des transports en commun ou du covoiturage. Ce pourrait être, en revanche, une des fonctions de la bande d'arrêt d'urgence élargie à quatre mètres. « Des réflexions ont été engagées ; une expérimentation doit être rapidement lancée », a-t-elle exhorté.
Au sujet des passerelles, Claude Mellier entend également que l'État se réveille. Et ce, sans attendre de savoir s'il y aura assez d'argent à l'horizon 2020.
Au nom de l'opposition, Christophe Vasquez doute que l'on puisse réduire rapidement la circulation automobile pour solutionner le problème des bouchons. La faute à l'étalement urbain et au développement par zones (résidentielles, industrielles, commerciales ou tertiaires) qui caractérisent l'agglomé- ration bordelaise. Ces éléments constituent à ses yeux des freins trop importants, d'où l'intérêt d'un recalibrage de la rocade.
Comparant les infrastructures routières à un système sanguin, Christophe Vasquez estime nécessaire d'accroître la capacité des axes routiers principaux, à l'image de la rocade, au nom d'une meilleure fluidité. « Mais il convient de ménager en parallèle des voies de circulation dédiées aux bus et aux vélos. Et de sanctuariser des petites voies de desserte résidentielle pour que les riverains gagnent en sécurité et en tranquillité. »
Des échanges de courriers
À propos des impacts attendus, le jeune élu prend note des corrections et des compensations prévues dans le cadre du chantier : installation de murs anti-bruit, recréation de zones humides, amélioration du traitement des eaux de ruissellement. Il reconnaît cependant la difficulté de lutter contre la diffusion du dioxyde d'azote. La mesure de « porter à connaissance » promise par l'État répond à la loi mais demeure « un minimum légal ». « Nous suggérons une réponse plus volontariste de la municipalité », a-t-il préconisé, avant de lancer quelques pistes : un courrier aux habitants concernés, la distribution d'un document pédagogique, une information sur le site Internet de la ville. Pour le maire, un « début de solution » existe sur le site Web de l'Airaq qui donne différents taux de pollution en temps réel. « Celui de Mérignac a eu la présence d'esprit de créer un lien vers l'agence environnementale. »
Concernant les parois anti-bruit, « il n'y a pas de raison que nos amis pessacais aient des conditions phoniques meilleures qu'à Mérignac. Sinon, cela veut dire que la métropole n'existe pas », a rétorqué l'édile.
Quant aux passerelles, il a fait part d'échanges de courriers entre lui, le préfet et le président de Bordeaux Métropole. Pour le franchissement de la sortie 10, Alain Juppé aurait proposé de mobiliser des crédits dans le cadre de la politique de la ville. Sur la sortie 12, la réalisation est plus incertaine. Elle dépendra des crédits éventuellement disponibles au terme des travaux d'élargissement de la rocade.
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