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Les raisons de mon retrait d'Europe Ecologie Les Verts

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Mérignac le 8 Mai 2017

 

Chers amies militantes, chers amis militants

 

Je viens vous informer qu’à partir de ce jour, je me mets en retrait d’EELV.

Je reste coopérateur, mais je ne participerai plus aux instances officielles ni aux votes. Je poursuivrai les engagements financiers au titre d’élu. Je reste membre des groupes politiques en ma qualité d’écologiste mais je prends mes distances avec le mouvement.

 

Cette décision est mûrement réfléchie. Adhérent depuis 1990 aux « Verts », j’ai mené depuis ces années beaucoup de combats, j’ai défendu bien des causes avec les uns et les autres. Je suis élu depuis 2001 à Mérignac. Ensemble nous avons maintenu un groupe  qui nous a soutenu dans nos actions à Mérignac et à Bordeaux Métropole. Nous avons eu ensemble beaucoup de résultats qui placent notre ville comme exemplaire (transport, énergie, espace vert, publicité).

 

Je me suis toujours défini comme un « écologiste social démocrate », radical sur certains choix mais aussi réaliste et positif. J’ai consacré beaucoup de temps à ce mouvement. Depuis quelques années, je me  retrouve de moins en moins dans ses orientations. L’esprit qui a prévalu à la fondation d’Europe Ecologie en 2009 a disparu dans les méandres du quinquennat avec une gestion désastreuse du mouvement qui à abouti à une situation chaotique, départs de nombreux militants et élus et surtout une grave perte de crédibilité auprès de nos concitoyens. Par ailleurs l’écologie progresse partout, dans la société civile, mais aussi dans les partis politiques. Nous avons quelque part gagné ce combat.

 

La dernière séquence me conforte dans mon choix qui mûrissait depuis quelques mois. J’ai soutenu la candidature de Yannick Jadot, car je pensais qu’il était une chance pour rénover l’écologie politique. J’y ai cru et je me suis battu pour. Les circonstances politiques nous ont amené à conclure un accord avec Benoît Hamon qui reprenait beaucoup de nos idées. J’ai soutenu cet accord et suis intervenu deux fois publiquement au nom d’EELV. Je suis allé au bout de cet engagement collectif par respect pour notre mouvement. Pour autant certains peuvent en témoigner, je m’interrogeais sur la stratégie.

 

Après le premier tour, j’ai appelé à voter sans ambiguïté Emmanuel Macron, pour battre le FN, bien sûr, mais aussi pour soutenir la démarche de rénovation politique. Le dépassement de la droite et de la gauche est nécessaire pour la résilience dont a besoin notre société. Mais c’est aussi peut-être une chance pour convaincre nos concitoyens qu’il faut s’intéresser de nouveau à la politique autrement, chose que nous aurions du faire et pour laquelle nous avons collectivement échoué.

 

Aujourd’hui, nous sommes dans un nouveau cycle électoral, à la veille des élections législatives, j’ai décidé de poser un acte. Je ne peux continuer à soutenir ou accompagner un mouvement politique sur des positions stratégiques avec lesquelles je suis en désaccord.

Si je suis toujours en accord évidemment avec les idées, je diverge sur la façon de les mettre en œuvre.

 

Je sais combien cette décision de retrait pourra être vécue durement par certains d’entre vous. Je sais que la campagne des législatives s’annonce difficile et que vous aurez besoin de toutes les forces. Cette décision n’est en rien une défiance vis-à-vis des candidats locaux, ils ne sont en rien comptables de ma décision.

Avec d’autres écologistes, j’ai signé un texte qui dit ceci notamment « L'offre politique que propose Emmanuel Macron répond à des préoccupations importantes : respect des libertés, rénovation de la vie politique, engagement européen, politique de paix et de développement en Afrique…

D’autres, et parfois les mêmes, restent réservés ou critiques sur certains aspects de son programme, qui doit être renforcé sur les questions écologiques et mieux prendre en compte les idées originales et novatrices portées par Benoît Hamon.

La question de la transition écologique sera cruciale dans le prochain quinquennat. Emmanuel Macron l’a abordée; il a obtenu sur cette base le soutien de certains écologistes. Mais il faut aller au-delà des positions de principe - sur la priorité aux énergies renouvelables, sur une agriculture durable et une alimentation saine, sur l'attention portée à la biodiversité, sur une politique volontariste en matière de transports. Et dire quelles mesures, concrètement, devront être prises et financées, assumer que certains projets hérités du vieux monde productiviste devront être abandonnés, au profit d’autres plus durables. »

 

Je ne définis pas ​d'emblée​ Emmanuel Macron comme un adversaire et il me semble qu’il est urgent de faire progresser l’écologie dans les 5 ans à venir. Sur cette base, je ne souhaite pas entrer en polémique avec EELV  mais je souhaite être attentif et ouvert au rassemblement proposé par Emmanuel Macron.

 

Écologiste je suis, écologiste je reste.

Gérard CHAUSSET

 

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