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Recueilli par olivier delhoumeau
Stéphane Font, gérant du magasin Culture Vélo à Mérignac, est également président de l’Association de la filière économique du vélo en Nouvelle-Aquitaine (l’Afev), à l’origine de trois événements cette semaine. Les Assises des entrepreneurs à vélo et le Forum de la filière vélo ont eu lieu lundi dernier. Urba’cycle, événement plus grand public, se tiendra samedi après-midi, sur le parvis du Pin Galant. Témoignage.
« Sud Ouest » La participation aux assises et au forum a-t-elle été satisfaisante ?
Stéphane Font Nous avons reçu 75 professionnels. C’est un bon démarrage, d’autant qu’il y avait des vélocistes et des travailleurs à vélo. On tenait à ce mélange. Une trentaine d’adhésions ont été signées à cette occasion. Cela va nous permettre de mieux structurer l’Association de la filière économique du vélo en Nouvelle-Aquitaine. Née officiellement au mois de mai, du fait d’une poignée de personnes, l’Afev a déjà bien travaillé en créant ces trois rendez-vous. C’est une première impulsion, il faut désormais aller plus loin.
C’est-à-dire ?
On a donné rendez-vous à tout le monde le 27 novembre, pour une assemblée générale à la Maison des associations de Mérignac. Les fondateurs remettront symboliquement leur mandat ce jour-là. L’objectif est double : étoffer le bureau et créer des commissions afin de mieux organiser la réflexion et la répartition des tâches. En espérant que des femmes se décideront à nous rejoindre.
Serez-vous candidat à votre succession ?
Oui, je vais me proposer. Sachant que l’assemblée choisira à l’arrivée.
Quelles sont les premières pistes de travail qui ont retenu votre attention ?
Il semble d’abord nécessaire de renforcer les liens avec les travailleurs à vélo. Ceux-ci achètent, la plupart du temps, des produits (biporteurs, triporteurs) sans passer par les conseils d’un vélociste. L’explication est peut-être générationnelle. Les entrepreneurs à vélo sont souvent des jeunes qui n’ont pas forcément eu l’habitude de fréquenter des magasins de quartier. À titre personnel, j’envisage ainsi de les inviter à des afterworks pour parler de leur activité.
Lundi dernier, deux Toulousains sont venus nous présenter Cyclick, une plate-forme qui recense l’ensemble des travailleurs à vélo de la ville rose. On y trouve les fiches et les photos des professionnels, les commentaires de clients faisant appel à leurs services. Je trouve cet outil très intéressant.
D’autres thèmes ?
On a beaucoup parlé des problématiques de circulation. Les pistes cyclables par exemple, c’est très bien, sauf qu’elles ne sont pas assez larges pour les biporteurs et les triporteurs. Certains trottoirs sont également difficiles d’accès. Surtout pour des vélos chargés de matériel qui pèsent entre 100 et 150 kilos. Les ateliers ont permis d’aborder d’autres sujets comme les discontinuités cyclables, le stationnement, le partage de la route ou les problèmes d’assurance. Car il est impossible, aujourd’hui, de faire assurer son vélo à titre professionnel.
Notre but, c’est d’être une force de proposition dans tous ces domaines. On va se rapprocher d’autres associations. On a déjà un très bon contact avec Vélo-Cité et Léon à vélo. On est toujours plus efficace dans l’union.
Et la formation ?
Là encore, des choses sont à améliorer. En tant que professionnel, il est souvent difficile de recruter dans les métiers de mécanicien, technicien-vendeur, adjoint de directeur de magasin…
Dans mon cas, les trois personnes que j’ai embauchées, depuis la reprise du magasin, sont des anciens clients.
Contrairement aux assises et au forum, réservés aux professionnels, Urba’cycle s’adresse résolument au grand public. La première édition de cette manifestation se tiendra samedi après-midi, de 14 à 18 heures, sur le parvis du Pin Galant et le long de l’avenue Dorgelès. « Ce ne sera pas un énième salon, il n’y aura pas de vente sur place », prévient d’emblée le président de l’Afev.
En revanche, les professionnels seront invités à faire découvrir, au public, différents types de cycles, des vélos à assistance électrique aux vélos cargos ou pliants. Des essais seront possibles sur place.
La journée sera marquée par un défilé, une tombola, la présence d’ateliers de réparation et de customisation. Le collectif Les Dérailleuses donnera des conseils pour apprendre à choisir son vélo. D’autres stands mettront l’accent sur les règles de sécurité routière. Les associations Vélo-Cité et Léon à vélo seront présentes sur le parvis. « Nous commençons avec ce format, mais si le succès est au rendez-vous, nous essaierons de le faire grandir », souligne Stéphane Font. L’idée d’étendre Urba’cycle sur deux jours pour organiser des sorties thématiques (vélos de loisir, vélos de course, vélotaf, crit fix pour les fixies) ne serait pas pour déplaire au responsable.
Urba’cycle se tiendra samedi 23 septembre, de 14 à 18 heures, et le beau temps sera, paraît-il, de la partie. Entrée gratuite.
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