Soumis par Anonyme le
GRAND CONTOURNEMENT. — Demain en conseil de CUB, les Verts diront leur refus du texte proposé par Alain Rousset
Ecolos et en colère : Benoît Lasserre
Pierre Hurmic : « Le texte présenté par Alain Rousset est contradictoire, résigné et dangereux »
PHOTO ARCHIVES TH. D.
La température politique risque de monter demain matin dans l’hémicycle de la Communauté urbaine. Pour cette séance estivale, il sera en effet question du plan local d’urbanisme et surtout du grand contournement à propos duquel, comme chaque grande collectivité et à la demande du préfet, la Communauté urbaine doit émettre un avis. Non pas sur le projet en lui-même mais sur les fuseaux qui ont suscité un très fort mécontentement.
L’avis soumis au vote des élus communautaires a bien sûr fait l’objet d’aller-retours entre les différents groupes de l’assemblée pour être le plus consensuel possible mais, hier matin, les Verts ont annoncé par conférence de presse qu’ils soumettraient leur propre motion. Pour leur président à la CUB, Pierre Hurmic, le texte présenté par Alain Rousset présente le triple défaut « d’être contradictoire, résigné et dangereux. » « Contradictoire parce que, dans le premier paragraphe, le texte considère qu’il y a urgence à accélérer les politiques globales alternatives à l’autoroute mais appelle à voter en faveur du grand contournement. Résigné parce que le texte considère comme inéluctable l’augmentation du trafic automobile et dangereux parce que, précisément, en construisant une telle infrastructure, on encourage la circulation motorisée et l’étalement urbain. »
« Un test pour Rousset ». Comme Philippe Madrelle, les Verts réclament un moratoire. Mais sur le projet lui-même et pas sur les tracés. « Le débat public doit reprendre là où il avait été interrompu par le gouvernement en 2003 », explique Pierre Hurmic tandis que, pour Gérard Chausset, l’un des deux vice-présidents Verts, « la séance de vendredi est un test politique, surtout pour Alain Rousset qui semble désormais s’inscrire dans une ligne productiviste au lieu de penser au développement durable. »
« Notre motion est ouverte aux élus qui sont contre le projet ainsi qu’à ceux qui doutent », ajoute Gérard Chausset qui pense notamment aux communistes lesquels réclament eux aussi « un moratoire sur la mise en oeuvre du projet afin de donner le temps nécessaire à la reprise du dialogue avec la population, les associations et les acteurs concernés. »
Côté Communauté d’avenir (droite et centre), les élus se prononceront massivement en faveur du texte même si le président du groupe, Jacques Valade, s’attend à d’éventuelles défections à Saint-Aubin-de-Médoc (lire ci-contre) ou Saint-Vincent-de-Paul. Au PS également, la majorité des élus votera le texte mais, là aussi, le président du groupe Vincent Feltesse envisage une position différente des élus bordelais ou de la commune de Parempuyre. Sans oublier que le député-maire de Mérignac, Michel Sainte-Marie, aimerait obtenir du groupe la liberté de vote.