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Les écologistes égratignent le PS pour entrer dans l’hémicycle
Les candidats d’Europe Écologie-Les Verts, en lice sur 23 cantons, se sont lancés samedi en présence de Jean-Vincent Placé.
Jean-Vincent Placé, bras droit de Cécile Duflot, samedi aux côtés de Gérard Chausset. Ph. E. Despujols
Les écologistes ont fait leur show samedi à midi dans la salle du Krakatoa à Mérignac, sur un air qui ne devait guère flatter les oreilles du Parti socialiste. À l’heure de la présentation des candidats pour les élections cantonales, les membres d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) n’ont pas manqué, en effet, d’égratigner la majorité du Conseil général, une instance au sein de laquelle ils n’ont, pour l’heure, aucun élu. Les deuxièmes tours leur ayant toujours été fatals.
« On est dans un combat politique, il ne s’agit pas de s’en prendre aux personnes », a toutefois tempéré le maître de cérémonie, le Vert Gérard Chausset, lequel se présente sur ce canton de Mérignac 2 avec sa suppléante Dany Neveu. « Notre principale adversaire, c’est l’inertie », a lancé l’adjoint au maire de Mérignac qui prône le renouvellement politique au sein de l’assemblée départementale, veut plus de jeunesse et de parité.
Le numéro 2 national
L’élu a bien noté la présence des socialistes en campagne avec Bertrand Delanoë, la semaine dernière, au pôle intermodal d’Arlac. « Cela veut-il dire que le Conseil général va enfin financer le tramway et les parcs relais ? Est-ce un signe ? », s’est-il interrogé tout haut, précisant que « 20 % des usagers du tramway sont des Girondins domiciliés hors de la Communauté Urbaine de Bordeaux ».
L’invité du jour, le Parisien Jean-Vincent Placé, numéro deux national du mouvement, a eu la dent plus dure : « Quand nous ne sommes pas là, la gauche ne se rénove pas, n’apporte pas une réelle forme d’alternance. (…) Sans vouloir être trop méchant avec le PS, sans nous, il s’installe dans une politique traditionnelle, dans la notabilisation voire le clientélisme. » Le bras droit de Cécile Duflot, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France chargé des transports, entend « faire de la politique autrement ». Il se réjouit, du dynamisme, de l’implantation accrue des écologistes en Gironde qui seront présents pour ce scrutin des 20 et 27 mars, dans 23 cantons sur les 31 renouvelables.
Et il n’oublie pas de replacer cette élection sur l’échiquier national, fustigeant la politique gouvernementale, en matière de logement, d’emploi, de précarité, qui « profite au Front national ».
« Biodiversité politique »
Les candidats venus se présenter dans cette salle des fêtes dédiée aux accords les plus décapants évoquaient eux aussi, « des idées neuves portées par des élus nouveaux », à l’instar d’Armand Guérin qui aimerait être élu sur le canton de Talence.
Ce représentant d’EELV, photographié sur sa bicyclette aux côtés de sa suppléante Hélène Méallet-Tantot, se bat pour la « diversité sociale, la biodiversité politique ». Il ne veut pas « donner un coup de balai » au sein de la majorité départementale mais souhaite tout simplement qu’une place soit faite aux écologistes.
Candidat à 18 ans
On retiendra également la présence du tout jeune Christopher Nunes, âgé de 18 ans et présenté « comme le candidat le plus jeune de France ». L’étudiant en droit brigue un mandat sur le canton de Pauillac aux côtés de sa suppléante Mélanie Bénard. Le jeune homme qui incarne à lui tout seul le « renouveau » aurait-il pris le virus de l’écologie en faisant des mathématiques au lycée de Pauillac ? Certainement pas, mais il est amusant de souligner que son professeur n’était autre que Stéphane Saubusse, célèbre pour son écharpe multicolore, aujourd’hui candidat sur le canton voisin de Castelnau-de-Médoc avec sa suppléante Corinne Ballade.
Christopher Nunes a pris la parole pour renouveler son engagement en faveur des droits de l’homme et contre « la montée de la xénophobie ». Tandis que Stéphane Saubusse précisait avec ironie qu’il était présent sur son canton médocain pour empêcher la députée socialiste Pascale Got « de cumuler ». Bref tout le monde était d’accord pour faire entendre, plus que jamais, « la voix forte de l’écologie politique » comme le déclarait la candidate béglaise, Fabienne Fédou sur qui bien des espoirs reposent.