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MÉRIGNAC, KRAKATOA. Les Verts organisent mardi soir un débat sur l’alimentation et la santé, et mettent l’accent sur l’intérêt du bio
KRAKATOA, 3AV V HUGO 20 H 30 Tram A Station FONTAINE D’ARLAC
Le bio ça n’est pas que pour les bobos
« Avant d’ouvrir la bouche, ouvrez les yeux ». C’est le message que veulent véhiculer les Verts du groupe Mérignac-Pessac qui organisent, mardi 2 décembre, un débat sur l’alimentation. Qui intéresse, bien sûr, tout le monde puisqu’il s’agit surtout de santé. À cette occasion, le docteur Jean-Michel Segretin évoquera la nécessité de protéger producteurs et consommateurs. Les premiers, comme le rappelle l’étude Agrican de la Mutualité sociale agricole, en contact avec les pesticides, ont vu le nombre de tumeurs cérébrales tripler.
Les seconds, parce qu’on constate une augmentation des cancers hormono dépendants (testicules, prostates, seins) depuis 1980 : « D’après ce rapport de l’Inserm, le lien avec l’environnement et en particulier avec les pesticides serait presque établi », commente le docteur Segretin. Il parlera également des additifs alimentaires, colorants, conservateurs, stabilisateurs, qui seraient responsables d’allergies, de troubles digestifs, d’hyperactivité chez l’enfant. « Et surtout de la difficulté d’évaluer la toxicité des substances chimiques, des interactions des pesticides et des dioxines. Bref, l’intérêt du bio est d’utiliser des additifs naturels ».
Mobiliser les mangeurs
Et donc on discutera du bio et de la façon de consommer devenue un acte citoyen. Bruno Delmont, directeur de Bioccop Mérignac et une représentante du Civam 33 (Centre d’initiative et de valorisation pour l’agriculture et le milieu rural) participeront à ce vaste débat. Le Civam soutient les Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui sont aujourd’hui au nombre de 27 en Gironde. « Pourquoi ne pas en créer une à Mérignac ? », interroge Gérard Chausset qui compte bien sur cette soirée pour amorcer une dynamique en ce sens. Rappelons-en le principe : les clients s’engagent à acheter sa production à un éleveur ou un agriculteur. « Pour lui, c’est une garantie vis-à-vis des banques mais il faut aussi trouver une terre exploitable », note Thierry Hofer, élu pessacais. « Dans cette commune, une Amap "nourrit" 160 familles et je ne parle pas de la liste d’attente », souligne le maire adjoint Vert. « Manger bio n’est pas seulement réservé aux bobos ou aux friqués. Cela ne coûte pas forcément cher si l’on ne consomme pas de la viande tous les jours. Il faut savoir que pour produire une calorie carnée, la vache consomme dix calories végétales. Et le bio est plus onéreux parce qu’on aide plus l’agriculture qui pollue », insiste Xavier Svahn. Les Verts souhaitent inviter le public à réfléchir. « Mobilisons les mangeurs », sourit Thierry Hofer.
Salle du Krakatoa, 20 h 30.