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Par Denis Lherm - d.lherm@sudouest.fr Publié le 28/05/2023 à 9h31
Les élus de Bordeaux Métropole ne remettent pas en question le soutien à la fête du vin, mais certains estiment que la question sociale et environnementale n’est pas assez mise en avant
Bordeaux Métropole a voté ce vendredi 26 mai une subvention de 140 000 euros au profit de Bordeaux fête le vin, soit 20 000 euros de plus qu’en 2022. L’événement désormais annuel se tiendra sur les quais rive gauche, du 22 au 25 juin. La subvention est passée sans un pli. Tous les élus s’entendent sur le soutien à apporter à l’événement, même Philippe Poutou, généralement peu enthousiaste à l’endroit des rassemblements de ce type. « On n’est pas contre cette fête, et même contre le fait de boire un coup », a-t-il déclaré.Alors que le vignoble traverse une importante crise, les organisateurs entendent faire de Bordeaux Fête le vin, désormais annuel, un rendez-vous clairement identifié dans le calendrier national et international
Le vote a en revanche donné lieu à un débat nourri sur « ce qu’il y a derrière la vitrine », selon l’expression de l’élu mérignacais Gérard Chausset. À savoir « la question sociale » et environnementale liée à la viticulture. Poutou a ainsi regretté que la fête du vin ne soit pas plus l’occasion de mettre en avant « l’utilisation en masse des pesticides, les cancers pédiatriques, les maladies professionnelles, l’exploitation des saisonniers ou les conditions de travail dans les vignes. En Gironde, la vigne a le plus fort taux d’accidents du travail, ce sont aussi les plus graves ».
Les viticulteurs « premiers touchés »
Marc Morisset, ex-EELV, a affirmé que les cartes de la pauvreté et des grands châteaux, en Gironde, se superposent. Sentant venir le « Bordeaux bashing », Nathalie Delattre est montée au contre, dénonçant des « propos caricaturaux ». Selon elle, « les viticulteurs sont les premiers touchés par les maladies dont vous parlez et à prendre des mesures ». Ce bémol passé, plusieurs élus ont estimé que la question sociale et environnementale est laissée dans l’ombre. Mais pour Pierre Hurmic, la fête du vin n’est « pas le bon moment » pour l’évoquer.
« Je ne mésestime pas la révolution culturelle qui doit être faite, sur la santé et le social, mais attention à ne pas tirer une balle dans le pied de ce qui est une force de notre territoire », pointe de son côté le LR Nicolas Florian. Sans remettre en cause le soutien à la fête, Gérard Chausset appelle à « ne pas oublier la question sociale ».
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