Olivier Delhoumeau Sud Ouest 10 juillet 2017
Entre la Ville de Mérignac et Enercoop Aquitaine, le courant passe cinq sur cinq. En avril, la commune annonçait avoir contractualisé avec ce pionnier de l’énergie renouvelable pour un volume de 133 MWh (mégawatt- heures). Montant de l’opération : 27 685 euros.
Ce marché équivaut à la consommation en électricité verte de six bâtiments communaux : l’annexe du Puzzle, la crèche et le point de lecture du Burck, l’école maternelle Cabiran et les gymnases de Bourran et de Langevin.
Des producteurs indépendants
Évidemment, ce patrimoine n’est pas directement alimenté par les fournisseurs du prestataire. « C’est techniquement impossible parce qu’il n’y a qu’un réseau de distribution en France, celui d’Enedis (ex ERDF). À moins d’être en autoconsommation. En revanche, nous garantissons une traçabilité financière car les factures de nos clients rémunèrent uniquement des producteurs d’énergie renouvelable », assure Mathilde Plaineau, chargée de communication. Elle ajoute : « Depuis sa création en 2005, Enercoop n’a jamais acheté d’énergie d’origine nucléaire. »
Au plan national, la coopérative s’approvisionne en contrats directs auprès d’un réseau de 130 producteurs indépendants. Privilégiant les circuits courts, les sources sont diverses : hydroélectricité, éolien, photovoltaïque, biogaz.
De par sa démarche, la municipalité entend jouer un rôle d’acteur dans la transition énergétique locale. Du reste, elle vient de franchir un nouveau pas en décidant de s’associer au capital de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). « Contrairement aux scop (sociétés coopératives et participatives), nos statuts permettent à des collectivités locales de devenir sociétaires. Elles côtoient ainsi des producteurs, des usagers (particuliers et entreprises) et nos salariés », détaille Mathilde Plaineau.
Concrètement, Mérignac va investir 1000 euros dans le capital d’Enercoop Aquitaine. Soit l’équivalent de dix parts. En contrepartie, la collectivité participera aux assemblées et aux décisions prises au sein du conseil d’administration. Va-t-elle ouvrir la voie à d’autres communes de Bordeaux Métropole ? C’est bien évidemment le souhait de la SCIC qui vient d’enregistrer l’adhésion de La Rochelle. À la maille régionale, la première collectivité à avoir sauté le pas est Saint-Aulaye. Il faut dire que cette commune de Dordogne lui fournit de l’énergie via sa centrale hydroélectrique.
Avec dix parts du capital social, la Ville de Mérignac n’a pas en théorie plus de poids qu’un sociétaire ordinaire. Le mode de fonctionnement adopté repose sur le principe : une personne (physique ou morale), une voix. Ce projet a été validé en conseil municipal le 26 juin, en même temps que le vote sur l’extinction de l’éclairage public entre 1 h 30 et 5 heures du matin à compter du 15 septembre.
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