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Collecte versus compost. Avec la métropolisation, Gérard Chausset, adjoint en charge de l’espace public, plaide pour une remise à plat du service de collecte des déchets verts en porte à porte.

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Selon Gérard Chausset, le passage de la CUB à la métropole de Bordeaux conduit à réinterroger certains services.
Recueilli par olivier delhoumeau
« Sud Ouest ». Lors des conseils de quartier, vous évoquez régulièrement la nécessité d'une remise à plat du service de collecte des déchets verts en porte-à-porte assuré par la Ville. Et ce, en raison de la métropolisation de la CUB. Quel est l'enjeu ?
Gérard Chausset. C'est un service ancien. En 2002, la question de son maintien s'était posée. Il a été finalement conservé moyennant plusieurs modifications : passage en régie au lieu d'une gestion par une société privée, achat d'un camion benne d'occasion, distribution de poches translucides pour limiter les déchets non triés et diminuer les refus de benne, réduction de la fréquence (sept passages annuels au lieu de dix).
Collecte en chiffres
Suivant un calendrier, la collecte de déchets verts chez des particuliers s’effectue sept fois par an, de mars à juin, et de septembre à novembre. La ville est divisée en dix secteurs, sachant qu’il faut en moyenne deux jours pour collecter une zone.
Les branchages (d’un diamètre obligatoirement inférieur à 8 centimètres) doivent être liés par une ficelle. Les déchets verts, placés dans les sacs translucides, ne doivent pas être liés, de manière à ce que les ripeurs puissent contrôler le contenu avant de vider. En 2013, le volume récupéré était de 1 001 tonnes pour 22 971 arrêts, soit un poids moyen par arrêt de 43,5 kilos.
Grâce à ces changements, on a redressé la barre. Toutefois, nous assurons ce service sans qu'il fasse partie de nos compétences. La collecte des déchets verts est du ressort de la CUB. Or celle-ci a opté pour une autre formule, l'apport volontaire en déchetterie, qui marche très bien d'ailleurs.
La Chambre régionale des comptes pourrait très bien nous reprocher cette forme de doublon. Nos administrés aussi, qui paient en quelque sorte deux fois. Avec la métropolisation en marche, le transfert et la mutualisation de nouvelles compétences, la question se pose à nouveau. Au-delà de la lisibilité des compétences, il y a un enjeu écologique.
C'est-à-dire ?
La Ville rend ce service aux particuliers en habitat individuel parce qu'il est utile. Mais les sacs s'accumulent sur les trottoirs alors que le compostage sur place permettrait d'éliminer cette production naturelle. Idem pour le gazon. Les tondeuses permettent aujourd'hui de faire du mulch, et donc de laisser l'herbe sur la pelouse.
La collecte des poches dans la rue correspondait à une époque où les questions de l'écologie et de la nature étaient moins prégnantes. Ce n'est plus le cas.
Je ne dis pas qu'il faut supprimer arbitrairement la collecte en porte à porte. Je pense en revanche utile d'instaurer une politique de prévention par rapport à ce type de déchets. Les gens ayant un jardin relativement grand doivent pouvoir éliminer les tontes, feuilles mortes et autres tailles de haies directement chez eux. On doit réinterroger le service que l'on rend.
En 2013, le volume collecté chez les particuliers a atteint 1 001 tonnes. Avec une bonne prévention, on pourrait diviser cette quantité par deux. Il faut rendre à la nature ce qu'elle produit. C'est un travail à mener avec la CUB qui initie déjà, depuis quelque temps, une distribution de composteurs gratuits. Je suis pour remplacer des pleins par des pleins, pas par des vides.
Quel est le coût annuel de cette collecte ?
Plus de 100 000 euros, en comptant l'utilisation de la benne et la mobilisation d'un équipage complet. Ce qui est peu et beaucoup à la fois. Au regard du budget de la Ville, c'est un service parmi d'autres, mais vis-à-vis des compétences exercées en la matière par la CUB, cela représente une somme.
Que deviennent ces déchets une fois collectés ?
Ils rejoignent l'usine de compostage de Touban, à Saint-Médard-en-Jalles. Comme les déchets verts déposés dans les déchetteries.
 
 
 

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