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Vous trouverez ci-dessous mes propositions adressées au Maire de Bordeaux et au Président de la Métropole au sujet des Boulevards.
Faisant suite à vos récentes élections comme Maire et Président je viens directement vous interpeller à propos du sujet et du projet des Boulevards. Président de la Commission Transports de Bordeaux Métropole, élu très impliqué sur les sujets de mobilité, je n’ignore pas l’enjeu de ce dossier dans un futur proche qui fait déjà couler un peu d’encre et suscite de multiples propositions.
Avec le projet de « RER Métropolitain », le réaménagement des Boulevards sera une priorité de la prochaine décennie.
Comme je l’ai déjà exprimé à plusieurs reprises, l’aménagement des Boulevards avec un transport collectif performant doit faire l’objet d’un large débat. Ce projet sera aussi un des enjeux des prochaines élections municipales. C’est en partie pour ces raisons que j’étais réticent au projet inclus dans le SDODM intitulé «Gradignan-Cenon », car il imposait un choix sur une partie des boulevards, sans débat préalable avec les bordelais et sans vérifier la possibilité de concevoir l’aménagement global sur son ensemble.
Compte tenu de la complexité du dossier, usages multiples, déplacement automobile, transport collectif, circulation douce, marche, stationnement, habitation, emploi, environnement, patrimoine architectural et végétal, santé publique et pollution importante, bruit, embellissement, ce projet nécessitera un temps long, beaucoup d’écoute, de partage et de compétences.
En ce sens je souhaite vous faire partager mon point de vue notamment sur la méthode.
Nous avons déjà entendu beaucoup de propositions pour les transports : un métro, un système aérien, du tramway, du BHNS latéral avec à chaque fois la problématique de la circulation automobile dont il ne s’agit pas d’interdire mais de diminuer de façon significative le flux.
Il y a un risque « d’entrer dans un concours Lépine de la bonne idée » avec les pour et les contre, chacun essayant de pousser sa solution.
Moi-même, je n’y échappe pas, puisque je souhaite que soit étudier l’idée d’une navette en voie unique centrale, en BHNS, tramway ou Trolley électrique avec des stations à chaque barrière permettant les croisements. Cette solution aurait l’avantage, surtout en BHNS ou Trolley, de laisser la possibilité de conserver de nombreuses fonctions tout en proposant un système performant.
Pour autant, j’entends bien que chaque proposition doit faire l’objet d’un examen sérieux et complet.
C’est pourquoi il me semblerait judicieux de proposer une méthode qui réunirait le concours de plusieurs équipes pluridisciplinaires (architecte, mobilité, urbaniste, écologue, sociologue, paysagiste..) pour faire des propositions sur la base d’un cahier des charges laissant la place à la créativité, à l’innovation mais aussi aux besoins précis du vivre ensemble que constituent les boulevards.
La formule qui a été utilisée pour les opérations « 50 mille logements » sous forme de Dialogue Compétitif permettrait rapidement de lancer l’opération et ainsi recevoir 4 ou 5 projets qui pourraient être débattus et présenter d’ici la fin de l’année.
Le dispositif de Dialogue Compétitif n’engage pas la collectivité sur le choix final d’un projet, mais permet de recueillir des projets différents d’envergures ou moins ambitieux mais qui permettront de choisir en connaissance de cause.
Si l’ampleur et la nature du projet exigeront nécessairement au final un étalement dans le temps, il est à mes yeux essentiel que le périmètre du dialogue compétitif intègre le bouclage des Boulevards avec la partie rive droite.
Ce projet concerne évidement les habitants de Bordeaux, mais également les villes limitrophes ainsi que l’ensemble des habitants de la Métropole et de la Gironde pour qui les Boulevards constituent un lieu de passage le plus souvent dit « en baïonnette ».
Ce projet doit intégrer évidement les enjeux du développement durable, notamment une diminution significative de la circulation automobile, la pollution atmosphérique des boulevards étant très importante.
Outre l’aspect déplacement mobilité, c’est l’occasion de proposer un projet de vivre ensemble apaisé.
Je vous remercie de votre attention et me tiens à votre disposition pour échanger sur ce dossier.
Amicalement,
Gérard CHAUSET
ARTICLE DE SUD OUEST
Bordeaux : quel avenir pour les boulevards ?
Publié le
par Denis Lherm.La barrière du boulevard Georges-Pompidou, futur terrain de propositions pour les urbanistes
L’élu métropolitain Gérard Chausset suggède de faire plancher plusieurs équipes dans le cadre d’un dialogue compétitif
Les boulevards de Bordeaux, c’est le projet urbain des dix à quinze ans qui viennent. Nicolas Florian l’a dit et redit. C’est l’une de ses priorités. Mais il n’est pas le seul à s’y intéresser. Cette semaine, le président de la Métropole, Patrick Bobet, a reçu le président de la commission transport, le conseiller municipal de Mérignac Gérard Chausset. Un seul sujet à l’ordre du jour de cette entrevue : les boulevards de Bordeaux.
Le précédent des « 50 000 »
Gérard Chausset est allé proposer à Patrick Bobet « une méthode et un projet », pour ce qu’il considère comme « l’un des enjeux des prochaines élections municipales ». La méthode, tout d’abord. Il propose d’engager un projet pour les boulevards dans le cadre d’une procédure dite de dialogue compétitif. C’est une commande passée à plusieurs équipes, qui sont rémunérées par la collectivité pour faire des propositions sur un projet précis. Mais à la fin, la collectivité est libre. Elle peut ne rien faire du tout, faire autre chose, reprendre tout ou partie des idées de l’un ou l’autre. La procédure du dialogue compétitif a déjà été utilisée du temps de la Communauté urbaine, sur le dossier des 50 000 logements le long des axes de transport.
« C’est avant tout une méthode de travail. Le dialogue compétitif évitera que chacun y aille de sa proposition et qu’on fasse un concours Lépine des boulevards. Cela n’engage pas la collectivité. Le sujet sera ainsi mis au débat, il y aura des idées, des propositions et on aura un peu d’innovation », explique l’élu.
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Autre impératif selon lui, inclure d’entrée la rive droite dans la réflexion. Ce qui serait une façon de lancer le bouclage des boulevards sur les deux rives. Avant qu’il ne soit abandonné par Alain Juppé, le projet de liaison transports en commun de Cenon à Gradignan par les boulevards comprenait bien cette dimension.
Trolley en voie unique
Concernant le projet maintenant, Gérard Chausset a essayé de convaincre le président de la Métropole sur le choix d’un transport en commun limitant l’impact au maximum : une navette centrale et en voie unique. « On peut faire un bus à haut niveau de service, ou un trolley, avec une station à chaque barrière. Les barrières sont disposées tous les 800 m à 1 km. Ce serait aussi l’endroit où les navettes se croiseraient. Entre les barrières, la circulation du transport en commun se fait sur une seule voie », explique-t-il. Ce qui limite son emprise, car les boulevards ne sont pas si larges que cela (14 à 16 mètres selon l’endroit). Avantage du trolley : il est à moteur électrique et peut être guidé (avec une caténaire, comme un tram) ou non. Équipé de batteries, il peut faire une partie de son chemin sans guidage. Voire se sortir d’un mauvais pas en quittant provisoirement sa plateforme. Il est en fait beaucoup plus souple qu’un tramway, qui ne peut sortir de ses rails.
Reste la question de la voie unique. Plusieurs élus bordelais s’en méfient, craignant des difficultés de croisements et d’exploitation. C’est par méconnaissance, estime en substance Gérard Chausset. Nombre de réseaux de tram fonctionnent dans le monde avec des tronçons entiers sur voie unique. Le réseau de Bordeaux a lui-même recours à ce procédé, par exemple sur une partie de la ligne C vers Blanquefort.
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