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COMMUNIQUE DE PRESSE DU LUNDI 5 SEPTEMBRE 2011
Pollution au Perchlorate d’Ammonium :
Les Elus EELV saisissent l’ANSES et le Préfet de Gironde
Une catastrophe pour le milieu naturel
Des inquiétudes pour la consommation d’eau potable
Suite à la pollution au Perchlorate d’Ammonium de plusieurs captages d’eau potable que nous avions dévoilé en juillet dernier, nous venons d’adresser un courrier à l’ANSES et au Préfet de Gironde pour leur demander un certain nombre d’études et d’informations.
Nous avons également sollicité Le Président de la CUB Vincent Feltesse, pour l’alerter sur les répercussions qu’aura sans aucun doute cette pollution à moyen terme en matière de ressource en eau afin d’accélérer la mise en œuvre des ressources de substitution aux prélèvements actuels.
En effet, de nombreuses questions restent en suspens. Le fait que l’on ait découvert des sources de pollutions multiples sur plusieurs sites de la SME (Toulouse, Angoulême…), parmi lesquelles le Perchlorate d’Ammonium détecté dans l’eau potable de notre agglomération, laisse à penser qu’une partie de la population a été exposée à ces polluants de façon chronique. Par conséquent, en tant que groupe d’Elus d’un territoire touché par cette pollution, nous nous interrogeons :
Concernant les risques sanitaires
Constatant le peu d’études réalisées en France, alors que notre pays est fabricant et l’un des plus importants utilisateurs de Perchlorate d’ammonium, nous souhaitons savoir pourquoi le ministère de la Santé a préconisé la dose journalière admise de 15µg/L qui est celle de l’Agence de protection environnementale des USA alors que l’Etat de Californie préconise 6 µg/L et l’Etat du Massachusetts 2µg/L ? Devant les différentes études existantes, nous souhaiterions avoir une vue d’ensemble sur les normes référencées afin de savoir à quel niveau l’on se situe et que soit étudié le pourcentage de la population qui serait impactée à une norme de 15µg/L.
S’agissant d’une pollution chronique, nous pensons également qu’une étude épidémiologique devrait être réalisée en lien avec la source de pollution. En effet, même si le Perchlorate d’ammonium ne serait pas cancérigène comment mentionné dans votre courrier, il s’agit tout de même de la famille des perturbateurs endocriniens dont les effets sont en débat depuis quelques années avec le PCB ou le Bisphénol A. Sa toxicité n’est pas seulement liée à un effet de dose mais aussi de durée d’exposition. De plus, le site étant également pollué avec d’autres substances, comme le Trichloréthylène qui lui, est reconnu cancérigène, cela implique de réaliser une étude sanitaire exhaustive en lien avec la combinaison de ces différents polluants même si la difficulté de cette pollution est de la dater.
Il existe de nombreuses études aux USA, certaines de plus de 10 ans, sur les effets des ions perchlorate, émanant de l’eau potable, des fruits et légumes, et du lait en poudre maternisé avec pour le lait de vache un taux conséquent de perchlorate d’ammonium. Pour autant, la France a un 1er avis de l’ANSES datant seulement de juillet 2011 suite à une évaluation des risques sanitaires demandée en février 2011. Ce type de pollution issue des activités de poudres et explosifs était donc connu et aucun organisme d’Etat ne s’y est intéressé en France. Nous souhaitons que les recommandations de l’ANSES relatives à la réalisation d’une enquête nationale sur la contamination des aliments au Perchlorate d’Ammonium soient suivis d’effets.
Les raisons pour lesquelles cette pollution n’a jamais été prise en compte alors qu’elle est étudiée de longue date aux U.S.A. un des 3 pays fabricant du Perchlorate d’Ammonium avec la France ?
Nous avons appris qu’il existait d’autres sites de la SNPE dans le département, notamment entre Ste Hélène et Moulis, ce qui nous interroge sur la présence de perchlorate sur ces sites.
Le fait que les captages arrêtés soient en relation directe avec l’Oligocène mais aussi les jalles, pose la question de
l’élargissement des périmètres de protection de ces captages.
Les décisions prises par arrêté préfectoral nous semblent adaptées à la situation, cependant, ces études et actions de dépollution étant réalisées par l’exploitant, nous demandons qu’un organisme indépendant extérieur puisse travailler en appuis des services de contrôle de l’Etat vu le caractère sensible du sujet pour suivre ces actions et émettre des préconisations.
D’autre part nous ne pouvons que soutenir la démarche du Président de la CUB qui souhaite porter plainte, ceci pour plusieurs raisons :
cette pollution nécessite réparation, car elle va engendrer probablement un coût de plusieurs millions d’euros pour la collectivité.
contrairement à ce qui a pu être affirmé par ailleurs, il n’est pas certain que les captages touchés puissent à nouveau être utilisés dans le futur du fait :
o de la possibilité de voir la pollution perdurer très longtemps ;
o de la possibilité de voir d’autres pollutions apparaître ;
o de l’absence de traitement adapté (cf. avis ANSES) ;
o de la possibilité que l’hydrogéologue agréé en charge de la révision des propositions de périmètres de protection propose des emprises et des contraintes telles, qu’elles soient jugées inacceptables ou tout au moins impossibles à mettre en œuvre (l’hydrogéologue agréé peut d’ailleurs préconiser l’abandon pur et simple de ces captages).
Cette pollution vient percuter de plein fouet ce dossier, avec comme première conséquence outre l’arrêt des captages, de puiser encore plus dans la nappe de l’Eocène. Il y a donc urgence à mettre en œuvre les ressources de substitution, car les mesures actuelles ne suffiront pas à compenser les fermetures des captages pollués durant plusieurs années.
Nous ne pouvons également qu’être stupéfait par le silence de l’entreprise sur ce dossier, aucune communication ou explication n’a été à ce jour fournie alors que les dirigeants font par ailleurs la une de la presse sur la réorganisation du groupe dénommé HERACKLES.
Contact :
Gérard Chausset
Président du groupe EELV CUB
06 62 48 74 92