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EELV coupe les vannes dans Sud Ouest et revue de presse Journal de TV7 et Rue 89

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Journal de TV 7

ITW TV7 Pollution perchlorate KERAKLES ROXEL 2015 par gchausset

 

EELV coupe les vannes

olivier saint-faustin

Les élus EELV demandent l’annulation d’une subvention à Hérakles. Cette société avait été au cœur d’une affaire de pollution en 2011 et 2013, et une de ses filiales vient de récidiver.

 «Qu'il y ait des accidents, ça peut arriver, on y est habitué. Mais qu'il y ait une absence d'information, même auprès des services de l'État, c'est une faute. » Président du groupe EELV au sein de Bordeaux Métropole, Gérard Chausset n'en revient toujours pas.

En début de semaine, c'est presque par hasard que l'élu Vert a appris qu'un incident s'était produit, entre le 9 et le 13 janvier dernier, sur le site de la société Roxel, à Saint-Médard-en-Jalles. Près de 7 kilos de perchlorate d'ammonium, une molécule de synthèse servant à fabriquer du propergol (combustible utilisé dans la propulsion des missiles, de fusées ou pour les airbags), ont été déversés accidentellement dans la Jalle de Blanquefort. « On parle d'une concentration de 8 500 microgrammes par litre, ajoute-t-il. Il faut savoir que le taux réglementaire est de 4 microgrammes par litre pour un nourrisson et 15 pour un adulte… »

Ce qui chagrine le plus l'élu, c'est le temps qu'il a fallu à l'entreprise pour alerter les autorités : « L'incident a été passé sous silence, grogne-t-il. Les élus n'ont été informés par la Dreal que quatre mois plus tard ! Cela pose un problème de confiance et cela met en évidence un problème d'impunité écologique, de transparence. Le système d'alerte est défaillant car il faut que l'industriel soit fiable pour qu'il fonctionne. »

Des incidents en 2011 et 2013

Si Gérard Chausset tire la sonnette d'alarme, c'est que cet incident n'est pas le premier pour Hérakles, ex-société nationale des poudres et explosifs (SNPE) et maison mère de Roxel.

En 2011, la découverte d'une pollution des sols au perchlorate sur le site de cette entreprise Seveso avait entraîné l'arrêt, par la CUB et La Lyonnaise des eaux, de deux stations de captage contaminées : celles du Thil et de la Gamarde. « Elles sont toujours à l'arrêt et cela représente plus de 10 % de la ressource en eau de l'agglomération, relève l'élu. Un arrêté préfectoral avait demandé une dépollution du site, qui est en cours, et la création d'une station de dépollution. Mais l'affaire est encore devant la justice, nous attendons un rapport d'expertise. Nous évaluons le préjudice à 2 millions d'euros. »

En 2013, une autre pollution accidentelle, toujours liée au perchlorate d'ammonium, avait de nouveau été constatée sur le site d'Hérakles.

Une subvention annulée ?

Selon l'élu EELV, le « risque écologique n'est pas pris en compte » par Hérakles. « Quand on fabrique des armes, l'environnement n'est pas la première préoccupation », grince-t-il.

En assistant, en fin de semaine dernière, à une réunion de la commission des finances de Bordeaux Métropole, l'écologiste a « fait les gros yeux » lorsqu'il a découvert qu'une subvention de près de 900 000 euros devait être accordée à Hérakles : « J'ai demandé de ne pas voter cette subvention et a priori, cela devrait se faire. Il y a une absence d'information, un manque de transparence, nous sommes en conflit avec eux et nous allions leur donner 900 000 euros ? Il faut plus de rigueur. J'espère qu'Alain Juppé ira jusqu'au bout. Ne pas donner cette subvention, c'est un moyen de faire pression. Et j'espère que d'autres collectivités, comme la Région ou le Département, feront de même. »

« Aucune dissimulation »

Pour Marc Augustin, le directeur de la société Roxel, l’incident de janvier n’est « pas exceptionnel » et il est seulement la conséquence de « la pollution historique du site. » « C’est un événement que nous n’avons pas négligé mais il n’a pas été considéré comme un accident car toutes les mesures que nous avons effectuées dans la Jalle avant, pendant et après, ont permis de constater que la concentration en perchlorate n’était pas supérieure à la normale. »

Concernant la lenteur de la diffusion de l’information aux autorités, le responsable réfute les accusations de Gérard Chausset : « Les autorités sont informées chaque mois car nous adressons un relevé des valeurs constatées à la Dreal. Dès fin janvier, celle-ci était au courant. Il n’y a aucune volonté de dissimulation de notre part. Des travaux, réalisés avec Hérakles, sont en cours, des millions sont investis pour que notre activité n’impacte pas et n’impacte plus l’environnement. »

« ‘‘Fin janvier’’, ce n’est pas ce que dit la Dreal, persiste l’élu EELV. Et la Métropole, elle, n’a été informée que le 29 avril.

Article Rue 89

Eau polluée, subvention sucrée pour Hérakles

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Christine Moebs et Gérard Chausset, élus écologistes de Saint-Médard et Mérignac (SB/Rue89 Bordeaux)

Christine Moebs et Gérard Chausset, élus écologistes de Saint-Médard et Mérignac (SB/Rue89 Bordeaux)

A la demande de ses élus écologistes, Bordeaux Métropole ne votera pas une subvention de 900000 euros au groupe Hérakles. Du perchlorate d’ammonium, utilisé dans les systèmes de propulsion et déjà en cause dans la pollution de sources d’eau potable de l’agglomération, a de nouveau été accidentellement rejeté dans la Jalle, à Saint-Médard.

 

« C’est une situation d’irresponsabilité écologique qui règne sur le site de Saint-Médard » affirme Gérard Chausset. Le président du groupe Europe écologie – Les Verts de Bordeaux Métropole dénonce « la faute » du groupe Hérakles : du 9 au 13 janvier dernier, sa filiale Roxel a accidentellement rejeté dans la Jalle de Blanquefort, 6,63 kilos de perchlorate d’ammonium.

L’incident serait intervenu suite à la réfection d’une canalisation d’eau pluviale de la Poudrerie de Saint-Médard, site très pollué par cette matière utilisée notamment dans la fabrication de carburant pour missiles et fusée.

« On ne veut pas affoler les foules », selon l’adjoint au maire de Mérignac, qui précise néanmoins que si ce polluant se dilue rapidement dans l’eau, « on n’en connaît pas toujours les effets » – il peut avoir des conséquences sur la glande thyroïde.

« Le minimum serait de respecter les procédures, or même les services de l’Etat n’ont été informés par l’entreprise que quatre mois après les faits », déplore Gérard Chausset. Dans son rapport d’incident du 29 avril, présenté ce mercredi par les élus écologistes, la DREAL Aquitaine note en effet que Roxel aurait dû informer les gestionnaires des captages d’eau potable et du réseau de distribution d’eau, ce qu’elle n’a pas fait, sans être en mesure de justifier cette absence d’information.

Secret défense

Sur ce site Seveso, la direction régionale de l’environnement a mesuré les « concentrations anormalement élevées » dans la Jalle de 8500 microgrammes/litre, quand celle-ci s’élève d’habitude à 10 microgrammes/l.

Si cette quantité ne représente que le fond d’un verre, le taux est « plus de 200 fois (pour un nourrisson) et plus de 500 fois (pour un adulte) supérieurs aux normes conseillées par l’Anses » (agences national de sécurité sanitaire de l’environnement), indiquent les écologistes, qui déplorent le « secret défense » en vigueur à la poudrerie, et le « dysfonctionnement du système d’alerte ».

« Il y a pas mal de jardins familiaux qui puisent de l’eau dans la Jalle, cela pourrait causer un problème de santé publique », abonde Christine Moebs, conseillère municipale de Saint-Médard, qui espère une montée au créneau sur ce sujet du maire Jacques Mangon.

Produit à Toulouse, le perchlorate d’ammonium est utilisé par Hérakles, filiale de Safran et descendante de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), comme composant des propergols, produit de propulsion utilisé dans les moteurs des fusées Ariane, des missiles… mais aussi dans le système de déclenchement des airbags.

10% des ressources d’eau en moins

Couramment utilisé à Saint-Médard, cet oxydant a provoqué en 2011 une grave pollution des sources d’alimentation en eau potable de Thil et Gamarde, entrainant la fermeture de ces captations, et privant la métropole de plus de 10% de sa ressource en eau potable.

« Près de quatre ans après les faits, rien n’est réglé dans ce dossier, déplorent les élus écologistes. Si la dépollution du site est en cours, les captages sont toujours à l’arrêt et nous sommes encore dans l’attente du rapport d’expertise environnementale. L’affaire est toujours pendante en justice, le préjudice écologique de ces pollutions étant estimé à 2 millions d’euros. »

Aussi, en commission des finances de Bordeaux Métropole, le groupe EELV a obtenu le retrait d’un projet de délibération sur une subvention au groupe Hérakles, qui devait passer en conseil de Métropole la semaine prochaine. Destinée principalement à la recherche et développement de la société, cette aide de près de 1,3 million d’euros pour la période 2006 à 2016, devait être ramenée à 906000 euros, et contribuer à la préservation de 5 emplois à Saint-Médard.

« Mais on ne peut les donner d’un côté, et espérer de l’autre reprendre 2 millions », souligne Gérard Chausset.

3 millions d’euros pour 5 postes

Le conseiller métropolitain assure avoir bon espoir qu’Alain Juppé aille « jusqu’au bout » et oppose son véto définitif à cette subvention. Le président de Bordeaux Métropole s’exprimera la semaine prochaine sur ce dossier.

Le conseil départemental de la Gironde et le conseil régional d’Aquitaine devaient participer pour un montant similaire à celui de la Métropole. Au département, qui doit encore verser les deux tiers de la subvention, on indique à Rue89 Bordeaux ne pas avoir été politiquement saisi de cette question par le groupe écologiste. La région n’avait mercredi soir pas encore donné suite à notre demande.

Pour EELV, le jeu n’en vaut de toutes façons pas la chandelle : le seul engagement d’Hérakles en matière d’emploi consiste à maintenir 5 postes à Saint-Médard, sur les 2200 que compte le groupe en Gironde. Ce alors que la société filiale du groupe Safran, est en pleine restructuration interne, avec notamment le départ à Paris de son siège du Haillan.

 

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