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Des Amapiens comblés
Eyquems Les 70 membres de L’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne du domaine de Fantaisie ont fait des légumes leur grande priorité
Aurore Sournac (à gauche) livre ses légumes aux Amapiens des Eyquems. (photo D. M.)
Comme chaque mardi, un peu avant 18 h 30, Aurore Sournac gare sa camionnette devant la maison de quartier des Eyquems et s’apprête à sortir ses cageots regorgeant de légumes. Aujourd’hui, salade rouge, salade blonde, tomates, pommes de terre, oignons rouges et jaunes, tomates cerise, pâtisson et courgette. 7 euros pour le demi-panier, 12 pour le grand. Depuis trois ans, le rituel ne varie pas et les Amapiens et Amapiennes donnent un coup de main.
L’Amap du domaine de Fantaisie, la première créée sur la ville, fonctionne au feeling : « Ce qui me plaît », explique l’agricultrice qui travaille avec son mari Philippe sur leur exploitation eysinaise, c’est le contact. Les adhérents me disent ce qui va ou ce qui ne va pas. Moi, je les remets gentiment à leur place quand ils me demandent pourquoi il n’y a pas de haricots verts. Alors j’explique à ces citadins que pour ce légume, le coût de la main-d’œuvre est très élevé. »
Bref, tout ce petit monde y trouve son compte.
Priorité aux contrats légumes
Cette première Amap est née dans le prolongement d’une réunion des Verts au Krakatoa : « Le 3 décembre 2008, nous avions organisé un débat sur le thème de l’alimentation et de la santé. Les gens ont été sensibilisés et l’idée était en route », se souvient Gérard Chausset, maire adjoint à l’environnement et aux déplacements. Et adhérent.
Dominique Vaillant et Mounira Benouar font partie des initiatrices de l’association : « On a pris contact avec des producteurs, les plus locaux possibles mais on aimerait faire des contrats légumes une priorité. Certes, on peut aussi acheter de la viande, des œufs, du chèvre, du brebis, du miel, du pain, du poulet et du poisson. À ce jour, nous avons 70 contrats légumes mais il reste de la place pour quelques paniers », annonce Dominique Vaillant, coordonnatrice légumes. C’est elle qui encaisse les 12 chèques qui permettent aux Amapiens de récupérer chaque semaine les produits du couple Sournac. Le prix de l’adhésion est de 5 euros. « Nous serons présents au Forum des associations du mois prochain, aux côtés de l’association Cekidis, le cercle des kilos disparus », précise-t-elle.
Conversion biologique
Aurore Sournac fournit aujourd’hui huit Amap sur l’agglomération, le Médoc et la rive droite. Concernant Fantaisie et Capeyron, elle nourrit 150 familles. « Notre métier est difficile. Les aléas climatiques nous touchent de plein fouet, nous devons résister à la domination de la grande distribution, et contrairement aux gros agriculteurs, nous ne sommes pas aidés. Voilà pourquoi je ne vends pas mes carottes à 20 centimes. Je rappelle que la Gironde est le premier producteur français de carottes. Voilà deux ans que notre exploitation est en période de conversion biologique. Le but étant d’arriver à 100 %. Mais, par exemple, nous sommes obligés d’utiliser du désherbant chimique sur la carotte, le poireau et le radis noir parce qu’il est impossible de se procurer une machine à désinfection vapeur dans le département. Cest l’achat de matériel qui nous bloque. »
Aurore et Philippe Sournac reçoivent les Amapiens sur leur domaine : « On leur montre ce que l’on peut faire et on leur fait comprendre qu’il vaut mieux mettre le prix dans les légumes que dans le dernier mobile. L’Amap est une philosophie tant pour le producteur que le consommateur. »
Dominique Vaillant ne dément pas : « Les légumes sont très frais, pas chers, on mange bio et on fait en sorte que les agriculteurs restent là. Bref, on est ravis. »
Site : amap-merignac.free.fr e-mail : mounira-benouar@laposte.net
Téléphone : 06 52 73 92 37.
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