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CUB : les dossiers chauds de la rentrée

Mise à 2x3 voies de la rocade, logement, métropolisation, extension du réseau de transport… Dans un contexte budgétaire contraint, les élus vont devoir faire des choix.

Archives Olivier Delhoumeau/Laurent Teillet/thierry david

Ce matin Alain Juppé, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, fait sa rentrée. L'année qui se profile sera déterminante. D'abord parce qu'il s'agira de rebattre les compétences de la CUB qui prendra le statut de métropole au 1er janvier. Ensuite, il faudra faire des choix. Dans un contexte économique contraint, il faudra ajuster les ambitions affichées aux dernières municipales aux réalités budgétaires. Tour d'horizon des dossiers chauds. Situation financière de plus en plus tendue La Communauté urbaine de Bordeaux est dans une situation financière saine mais qui tend à devenir de plus en plus fragile. Le niveau d'endettement est faible, les ressources fiscales sont encore dynamiques et la capacité à investir reste importante pour la CUB, premier donneur d'ordres public de la région, avec un budget annuel de 1,4 milliard d'euros. Mais si l'on s'intéresse aux évolutions en cours, c'est plus inquiétant. Depuis plus d'un an, la CUB constate que les dépenses augmentent plus vite que les recettes. Parmi les différents scénarios élaborés pour essayer de prévoir ce qui va se passer, le vice-président de la CUB chargé des finances, l'UMP Patrick Bobet (maire du Bouscat), estime que le plus pessimiste se dessine actuellement. Notamment parce que les dotations de l'État sont en train de s'effondrer. Sur les budgets 2015, 2016 et 2017, ces dotations devraient faire perdre 60 millions d'euros de recettes à la CUB. Comment l'institution réagit-elle ? Tout d'abord en essayant de compresser les dépenses. « Nous avons demandé un sérieux tour de vis à tous les services. L'objectif est de geler ou baisser les dépenses de fonctionnement, hors salaires », explique Patrick Bobet. Toutes les subventions devraient baisser de...

  • Situation financière de plus en plus tendue

La Communauté urbaine de Bordeaux est dans une situation financière saine mais qui tend à devenir de plus en plus fragile. Le niveau d'endettement est faible, les ressources fiscales sont encore dynamiques et la capacité à investir reste importante pour la CUB, premier donneur d'ordres public de la région, avec un budget annuel de 1,4 milliard d'euros. Mais si l'on s'intéresse aux évolutions en cours, c'est plus inquiétant. Depuis plus d'un an, la CUB constate que les dépenses augmentent plus vite que les recettes.

Parmi les différents scénarios élaborés pour essayer de prévoir ce qui va se passer, le vice-président de la CUB chargé des finances, l'UMP Patrick Bobet (maire du Bouscat), estime que le plus pessimiste se dessine actuellement. Notamment parce que les dotations de l'État sont en train de s'effondrer. Sur les budgets 2015, 2016 et 2017, ces dotations devraient faire perdre 60 millions d'euros de recettes à la CUB. Comment l'institution réagit-elle ? Tout d'abord en essayant de compresser les dépenses. « Nous avons demandé un sérieux tour de vis à tous les services. L'objectif est de geler ou baisser les dépenses de fonctionnement, hors salaires », explique Patrick Bobet.

Toutes les subventions devraient baisser de 5 %, le budget communication de 10 %. Ensuite, les investissements vont être étalés. La construction du tramway, par exemple, ne pourra pas aller aussi vite qu'annoncé. Enfin, la CUB pourrait s'endetter davantage : sa capacité de désendettement est d'un an et demi, elle pourrait passer à quatre ou cinq ans.

  • Rocade : le bouclage reste dans le flou

Lorsqu'il était président de la CUB, Vincent Feltesse avait annoncé un bouclage à 2x3 voies de la rocade d'ici à 2020. Grâce notamment à un cofinancement CUB-État, portant sur environ 200 millions d'euros alors que, rappelons-le, la rocade ne ressort pas des compétences de la CUB mais de celles de l'État. 200 millions d'euros, c'est ce qu'il faut pour achever la mise à 2x3 voies entre les échangeurs 10 (Mérignac) et 4 (pied du pont d'Aquitaine).

Ce plan a volé en éclat lorsque l'écotaxe, qui devait fournir la partie État du financement (100 millions d'euros), a été ajournée. Depuis, l'élargissement de la rocade se trouve sans financement. Il existe au niveau national un vague projet de taxer le gasoil pour dégager des fonds en faveur des infrastructures de transport. Rien de précis ni de certain. Les travaux de mise en 2x3 voies actuellement en cours sont financés jusqu'à l'échangeur 10, pas plus loin.

Pour le reste, c'est le flou le plus total. Et le programme d'économies annoncé par le gouvernement ne semble pas vraiment rassurant pour les milliers d'automobilistes qui sont coincés tous les jours sur une rocade tantôt à 2x3 voies, tantôt à 2x2 voies seulement.

  • Aéroport : une desserte pour… 2019

Accéder à l'aéroport reste une affaire épineuse dans l'agglomération. Dans le cadre du SDODM (Schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains) cette liaison figure en première position car il y a là un bassin d'emplois très important. La martingale est la suivante : prolongement du tramway jusqu'aux Quatre-Chemins. Puis liaison en bus à haut niveau de service jusqu'à l'aéroport et la gare de Pessac Alouette. « Certes ce scénario implique une rupture de charge mais un bus à haut niveau de service coûte deux fois moins qu'un tramway (chiffré à environ 80 millions d'euros) », précise Gérard Chausset, élu (EELV) à Mérignac et président de la commission transport à la CUB. « En outre, l'aéroport va perdre 800 000 voyageurs avec l'arrivée de la LGV. La desserte de l'aéroport est donc nécessaire mais n'est pas une priorité au regard de l'intérêt général et de la fréquentation. »

Mérignac souhaite également que l'aéroparc et la zone commerciale, via des arrêts soient desservis. La carte tram et bus semble donc être la plus « raisonnable ». Néanmoins il faudra s'armer de patience car la mise en service ne sera pas effective avant 2019.

  • Tramway : Gradignan et pas Saint-Médard ?

La question de la desserte de l'aéroport ne sera pas la seule à l'ordre du jour du SDODM qui a vocation à étendre la toile des transports collectifs de l'agglomération avec une vision à moyen et long terme. Débattu aujourd'hui en bureau à la CUB, le dossier promet de faire débat. Parmi les scenarii de l'après-troisième phase retenus, le rapport préconise le lancement d'études opérationnelles sur la desserte de la rive droite et le bouclage en transport en commun en site propre avec la rive gauche, via le pont Chaban-Delmas et le futur franchissement Jean-Jacques-Bosc.

La liaison entre le CHU Pellegrin, le domaine universitaire de Talence et le quartier de Gradignan fait également partie des propositions contrairement à la desserte de Saint-Médard-en-Jalles. Pour Saint-Médard- en-Jalles, le rapport ne retient ni le tramway ni l'option de bus à haut niveau de service, chiffrée à 130 millions d'euros, mais préconise la mise en place d'un bus amélioré dont le coût s'élève entre 50 et 70 millions d'euros. « Ces choix traduisent clairement un rapport de force politique et on voit bien que l'on met plus de moyens là où il y a le moins de potentiel », s'inquiète Gérard Chausset. Reste à savoir si les promesses politiques des dernières municipales dépasseront la barrière de la réalité budgétaire. « Tout le monde est d'accord sur les sites à desservir (ou presque : NDLR) mais se pose la question des financements. La Ségotaxe (nouvelle écotaxe 2015) ne suffira pas, il faudra donc se financer tout seul », précise Christophe Duprat, maire de Saint-Aubin du Médoc et vice-président de la CUB en charge des transports. Et le montant de la rallonge risque d'être élevé dans un contexte budgétaire sous tension. D'autant plus que la CUB a déjà consenti à d'importants efforts financiers dans le cadre de la troisième phase.

Le coût global qui comprend les extensions des lignes A, B et C, la réalisation de la ligne D, le tram-train du Médoc et le renforcement du réseau s'élève à 957 millions d'euros hors taxe (valeur 2012) dont 878 millions d'euros à la seule charge de la CUB et 79,2 attribués par l'État. L'après troisième phase devrait donc être étalée dans le temps.

  • Le tram-train prend du retard

S'il est budgété dans le cadre de la troisième phase du tramway (109 millions d'euros hors taxe), le tram-train du Médoc, cette nouvelle ligne de 7,2 kilomètres entre Ravezies et la gare de Blanquefort, est encore loin d'être sur les rails. Les travaux ont certes bien avancé mais reste à régler la question du franchissement des passages à niveau. « Nous avons dû repousser le tram-train car des discussions sont engagées avec la SNCF sur les responsabilités des uns et des autres ». La CUB préconise un passage à vue des tramways (contrôle visuel du conducteur) mais la SNCF se montre réticente pour des raisons de sécurité. Le calendrier de mise en service n'a donc pas encore été arrêté.

  • Que deviendra le parc animalier Save ?

C'est inscrit dans toutes les délibérations du Conseil communautaire, « Save fait partie des grands projets touristiques de la CUB […]. Il participe à enrichir l'offre globale touristique de la Métropole et à prolonger le séjour des visiteurs sur l'agglomération […]. » Pourtant, le futur grand parc animalier est en sursis. Le nouveau maire de Pessac, Franck Raynal, l'a toujours dit, il est contre ce projet et souhaite réallouer les sommes qui devaient être engagées par la Ville et la CUB (respectivement 7 et 8 millions d'euros) pour sa commune. Une étude est en cours pour évaluer le coût du désengagement de ce projet cher à Alain Rousset et initié depuis vingt-cinq ans.

Si Raphaël Dupin, le directeur du zoo, sait faire avec de nouveaux investisseurs et sans l'apport de la Ville, il ne sait pas se passer de celui de la CUB. Alors que le projet accumule du retard, la décision d'Alain Juppé, qui n'a jamais publiquement manifesté son opposition au projet, est vivement attendue.

 

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