Back to top

CONSENSUS AQUATIQUE SUR LA SEMAINE DE L’EAU REACTION DANS SUD OUEST "CHAUSSET PREFERE LES LANDES" ET REPORTAGE TV 7

Accueil » CONSENSUS AQUATIQUE SUR LA SEMAINE DE L’EAU REACTION DANS SUD OUEST "CHAUSSET PREFERE LES LANDES" ET REPORTAGE TV 7
Fichiers joints: 

Reportage tv 7 conseil CUB Juin 2010

 

2 juillet 2010 09h26 | Par HERVÉ MATHURIN

Un consensus aquatique Majorité et opposition du Conseil général de Gironde en phase sur la manifestation.

Si l’on en croit les spécialistes de la géopolitique, l’eau sera l’un des principaux enjeux du XXIe siècle au point de provoquer, peut-être, des guerres. On n’en est heureusement pas là en Gironde. L’organisation par le Conseil général de la Semaine de l’eau (qui s’achève ce week-end) a même engendré un consensus gauche-droite sur ce sujet d’intérêt on ne peut plus général. Seuls les écologistes (lire par ailleurs) ont à redire sur certains aspects de cette initiative, mais il est vrai qu’ils ne sont pas élus dans cette assemblée. Sensibiliser, pas culpabiliser Organisateur en chef de la Semaine, le vice-président du Conseil général Alain Renard (PS) a voulu un programme très varié, pas toujours très lisible mais dont on retiendra qu’il a associé les professionnels et les universitaires (réunis pendant deux jours en congrès) avant de basculer vers le grand public. Celui-ci est invité ce week-end à visiter stations d’épuration et d’eau potable, centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, Île Nouvelle etc. (1) pour toucher du doigt la réalité d’une matière d’une autre façon qu’en payant sa facture. Coût de l’opération selon Alain Renard : 80 000 euros, pour une affaire qui a demandé un an de travail. Mais pour le vice-président du Conseil général, le jeu en vaut la chandelle : « Nous voulons sensibiliser sans culpabiliser », dit-il. Et aussi peut-être rassurer car le moratoire sur l’aide à l’assainissement, décidé par le Conseil général en raison des restrictions de subventions d’Etat, a ému un certain nombre de présidents de syndicats intercommunaux : « Nous avons cependant programmé 13 millions d’euros en 2010 pour des subventions qui étaient déjà programmées », signale Alain Renard, qui précise : « Je rappelle que le domaine de l’assainissement n’est pas de notre compétence. Tant qu’on a des sous en poche, on se fait fort d’aider les communes mais la sagesse nous a commandé ce moratoire pour nous concentrer sur les dépenses sociales. » Chef de l’opposition au Conseil général, Yves d’Amécourt (UMP) n’a aucune envie de ferrailler avec la majorité sur ce chapitre : « Tout ce qui fait prendre conscience de l’importance de l’eau est une bonne chose ; d’ailleurs, à Sauveterre-de-Guyenne (NDLR, dont il est maire), nous participons sans réserve à l’opération en permettant la visite de notre station d’épuration dimanche. » Signature d’une charte Yves d’Amécourt indique au passage que dans sa propriété viticole, comme dans celles de ses voisins, l’eau du puits reste la seule source d’approvisionnement, faute d’adduction : « Ce sont des eaux de surface dans laquelle nous puisons notre consommation quotidienne, pour le domicile comme pour l’exploitation. Parfois, elle n’est pas potable, ce qui nous contraint à utiliser des bouteilles. Tout ceci pour dire qu’on n’a pas la même perception du sujet à la campagne et en ville. Avec mon puits, j’ai une vision très nette de ma consommation et à ce titre, je suis un super-écolo ! » Yves d’Amécourt reconnaît qu’en matière de développement durable, il n’a pas grand-chose à redire sur la politique du Conseil général, « si ce n’est que cela ne va pas assez vite parfois ». La charte pour la qualité de l’assainissement non-collectif en Gironde signée hier matin par Alain Renard et divers acteurs (artisans, entrepreneurs, notaires, constructeurs, agence de l’eau Adour Garonne etc.) n’est pas davantage de nature à briser ce consensus aquatique. Dans l’esprit de son concepteur, c’est un moyen d’harmoniser les techniques et les activités de tous dans un même domaine : « La multiplicité des intervenants et la diversité des compétences rendent la question de la responsabilité complexe », justifie Alain Renard. Tout est désormais précisé. Sur ce point au moins, la Semaine de l’eau n’aura pas été inutile. Chausset préfère les Landes

Vice-président (Verts) de la Communauté urbaine de Bordeaux, Gérard Chausset n’est pas opposé sur le fond à la Semaine de l’eau : « En matière de communication sur ce sujet, on n’en fait jamais assez, et j’approuve également la signature d’une charte dite des porteurs d’eau avec Danièle Mitterrand », dit-il en préambule. Mais cette approche consensuelle prélude à une attaque directe contre certains aspects de la politique du Conseil général : « J’attends maintenant de savoir quelle politique de l’eau Philippe Madrelle va désormais mettre en œuvre. Est-il plus proche de Danièle Mitterrand ou de son fils Gilbert qui vient de renouveler le contrat avec la Lyonnaise des eaux à Libourne ? J’avoue que j’aimerais bien le savoir. » Gérard Chausset dénonce également « un fonds d’harmonisation du prix de l’eau bien peu utilisé » et souligne « l’arrêt de l’investissement dans ce domaine », faisant référence au moratoire cité ci-dessus par le vice-président Alain Renard. Par ailleurs, l’écologiste pointe « un dossier majeur en Gironde qui est « la ressource de l’éocène et de l’oligocène ; on doit investir 80 millions d’euros pour mettre en place des substitutions ». Pour Gérard Chausset, la Gironde doit s’inspirer d’une autre collectivité socialiste : le Conseil général des Landes « qui propose une vraie politique de l’eau et favorise sa gestion publique ». Alain Renard répond qu’il n’y a pas de « monoculture de l’eau » et que « les actions d’aujourd’hui n’auront un impact que dans trente ans ». La polémique sera durable. H.M.

Partager