Soumis par admin le
Après les déclaration du Président du CIVB
28 avril 2016 Communiqué de presse
Pesticides - le CIVB veut sortir de l’impasse : les écologistes seront attentifs
Europe Ecologie les Verts accueille avec satisfaction l’annonce faite par Monsieur Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), de vouloir sortir à terme des pesticides.
Les professionnels reconnaissent enfin la dangerosité de ces produits et l’impasse économique, sanitaire sociale et environnementale dans laquelle est plongée cette filière. Toutefois, nous tenons à rappeler les risques encourus depuis des décennies par les vignerons, les années de lutte des associations et mouvements écologistes. Il aura fallu une émission de télévision, la pression des citoyens et le relais des réseaux sociaux pour faire réagir le CIVB.
Aujourd’hui, sans une inflexion claire des professionnels de la viticulture c’est l’image des vins de Bordeaux qui va se ternir.
Si c’est « au pied du mur » que l’on voit le maçon, c’est dans les rangs de vigne que nous jugerons les actes. En effet, au-delà d’une déclaration d’intention, cette annonce doit être suivie rapidement d’un plan d’actions.
C’est pourquoi nous demandons au CIVB :
- De préciser les mesures concrètes qu’il compte mettre en œuvre ?
- De consacrer une part de son budget (35 millions d’euros) à l’accompagnement d’une conversion vers le bio.
Nous demandons au Préfet un comité de suivi constitué des professionnels, des services de l’Etat, des organismes de formation, mais également des associations.
En Gironde, le secteur de la vigne est particulièrement important, mais nous rappelons que c’est l’agriculture conventionnelle dans son ensemble qui est concernée par les pesticides et l’agrochimie. C’est l’ensemble de la profession qui doit bénéficier d’un accompagnement culturel, technique et financier pour une conversion à des modes de cultures respectueux des hommes (agriculteurs, riverains et consommateurs) et de l’environnement (sols, air, eau et biodiversité).
Groupe ELLV de Bordeaux Métropole Pour La Coordination Gironde
Armand Guérin
Gérard Chausset
06 62 48 74 92 06 52 40 16 79
SUD OUEST Les vins de Bordeaux prêts à diminuer voire supprimer l'usage des pesticides
Publié
le 26/04/2016 .
Mis à jour à
12h15
par Denis Lherm
Bernard Farges, président du très puissant Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), a fait sensation hier lundi, en annonçant vouloir la fin des pesticides.
Coup de tonnerre hier lundi, lors de l'assemblée générale du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), l'interprofession la plus puissante de France. En plein climat de défiance envers la viticulture, l'une des plus grosses utilisatrices de produits phytosanitaires, le président du CIVB, Bernard Farges, a peut-être annoncé un virage historique. « Oui, les vins de Bordeaux ont pour objectif la diminution forte voire même la sortie de l'usage des pesticides », a-t-il déclaré.
Dans la bouche d'un homme qui représente le premier vignoble de vins fins du monde (mais encore très fermé au bio), qui plus est président de la Confédération nationale des appellations d'origine contrôlée, c'est un revirement historique.
« Pas par plaisir »
Ces dernières années, alors que l'opinion était marquée par les « affaires » de Preignac (étude de l'Institut de veille sanitaire Invs sur des cas de cancers pédiatriques dans la commune viticole) et de Villeneuve-de-Blaye (20 enfants intoxiqués en mai 2014 après un épandage sur des vignes près de leur école), le CIVB s'est un peu enfermé dans une ligne de défense qui semblait en dessous des enjeux.
La rédaction vous conseille
« On ne traite pas par plaisir mais par besoin »
« On ne traite pas par plaisir mais par besoin », résumait ainsi Bernard Farges en février dernier, après le choc provoqué par l'émission « Cash investigation » sur France 2. Le président du CIVB expliquait aussi qu'on « ne peut pas être insensible aux conséquences de certains produits ou de leur mauvaise utilisation ».
Mais en regard, il mettait en avant les progrès dans la façon d'utiliser les produits phytosanitaires, sans remettre en question le modèle de la viticulture dite conventionnelle, qui engloutit 20 % des pesticides utilisés en France. Le CIVB donnait le sentiment de se crisper, face à une opinion de plus en plus inquiète.
Depuis 2013, le recours aux phytos a augmenté de 10 %.
Un virage historique
Si les propos tenus lundi par Bernard Farges ne sont pas un simple effet d'annonce, ils traduisent donc un virage. C'est la première fois que l'interprofession des bordeaux fixe comme objectif la sortie des pesticides. Ce virage n'intervient pas par hasard. Outre la pression de l'opinion, le milieu du vin subit aussi celle de l'État. En janvier dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait comparé les produits phytosanitaires à une bombe à retardement. En présentant un nouveau plan de lutte, le ministre de l'Agriculture actait l'échec du plan Écophyto, un volet du Grenelle de l'environnement qui visait une baisse de 50 % de l'usage des pesticides. Or, depuis 2013, le recours aux phytos a augmenté de 10 %.
Au niveau local, le préfet de la Gironde a signé la semaine dernière un arrêté plus sévère avec les conditions d'épandage. Le contexte est en train de changer. Bernard Farges sait aussi que l'image d'excellence des vins de Bordeaux, un peu partout dans le monde, représente pour le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux des millions d'euros de budgets publicitaires. Une image que la question des produits phytosanitaires ne peut que troubler
Ajouter un commentaire