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Bravo à Sud Ouest de promouvoir ce projet d'intérêt général!
Ce qui n’est encore qu’un projet suscite l’unanimité de nos internautes, à quelques réserves près.
Une adhésion franche et massive au projet de RER métropolitain. C’est une rareté en cette période éruptive. C’est ce que révèlent les résultats de notre simulateur lancé sur sudouest.fr le 30 novembre 2018, qui s’appuie sur les données chiffrées rassemblées par un cadre de la SNCF et l’élu de Mérignac Gérard Chausset, président de la commission transports à Bordeaux Métropole. L’objectif est de permettre à chacun de calculer les gains en temps de trajet si le projet de RER (Réseau express régional) métropolitain autour de Bordeaux voyait le jour et d’exprimer son opinion sur ce sujet, qui concerne l’épineuse question des déplacements en Gironde.
Projet utile
C’est un sujet majeur pour la métropole et pour toute la Gironde. Il y a du bon sens à solliciter le réseau existant et le refaire renaître de ses cendres. Faire du neuf avec de l’ancien, ce qui constituerait un élément de plus dans la palette des réponses aux questions d’engorgement. Les plus de 2 000 personnes qui ont pris le temps de se pencher sur les outils numériques mis en place par « Sud Ouest » voient le RER métropolitain comme nécessaire à 72,68 %, ils le jugent utile bien que pas nécessairement adapté à leurs besoins. Au-delà des réponses chiffrées, ce sont les commentaires recueillis qui tracent des pistes intéressantes.
« Bonne idée, qui a le mérite de pouvoir être déployée assez rapidement, sans création d’infrastructures lourdes, coûteuses… et longues à construire. Mais ce projet ne doit pas en obérer d’autres, car le schéma de déplacement doit être conçu globalement », estime Aurélie Vanpeteghem. Pierre-Yves Durand y voit un projet "formidable" :
Aujourd’hui, tous les habitants des communes de la première couronne qui veulent aller à la gare Saint-Jean doivent prendre bus et tramways qui sont déjà à la limite de l’asphyxie. Ce projet évite à tous ces passagers de converger vers Bordeaux par les transports classiques. Bordeaux Paris, c’est 2 heures en TGV. Mais Le Bouscat/gare Saint-Jean, c’est une heure entre le bus 5 et le tram. Avec en plus les aléas de la circulation. »
Ce qui apparaît, c’est un léger ressentiment face au temps perdu.
Temps perdu
« Ce projet aurait dû sortir de terre bien avant. Les projets qui sortent pour la ville bordelaise arrivent toujours trop tard. Exemple : les trois voies de la rocade ! Déjà saturée », estime Jeff 3375. « Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais force est quand même de constater que nos dirigeants locaux n’ont pas été des visionnaires », explique Michel Frindel.
De nombreux internautes réclament par ailleurs une billettique unique pour pouvoir passer des trains aux transports en commun de la métropole. Selon l’adage « chat échaudé craint l’eau froide », certains se montrent prudents : « Je travaille au CHU Pellegrin et habite Ambarès, soit deux heures de trajet (bus + tram) donc oui, il le faut, mais à un prix raisonnable. Et surtout qu’il ne soit pas sujet aux innombrables pannes du tram et autres grèves SNCF… sinon le client déçu, reprendra sa bulle égoïste dévoreuse de carburant fossile ! », prédit cette lectrice.
Emmanuelle Goussot explique, elle : « En complément, il serait intéressant de développer les lignes de bus pour desservir les principaux pôles d’emploi. Certains sont assez éloignés des lignes de tram actuelles ou avec des fréquences trop réduites. Or, s’il faut faire à chaque fois 20 minutes de marche, souvent dans le noir (car les zones industrielles/artisanales ne sont pas forcément très bien éclairées ou adaptées aux piétons, les gens continueront de prendre la voiture. Moi la première, surtout pour des raisons de sécurité. »
Autre aspect et non des moindres pointé par Marie-Anne Pasquier : « Quel investissement pour les riverains des lignes qui vont supporter ce RER toutes les 5 minutes ? Le sujet est complètement oublié. Je pense aux riverains de la LGV qui souffrent tous les jours. »
Un TER bordelais sur le modèle du RER parisien
Il existe un réseau de TER (trains express régionaux) en étoile autour de Bordeaux, mais il est sous-dimensionné par rapport aux besoins. Il transporte chaque jour un peu plus de 15 000 passagers vers l’agglomération. Par comparaison, le seul réseau de tram enregistre 300 000 passagers par jour. D’où l’idée de doper le réseau TER pour améliorer les déplacements de la métropole vers les communes des deuxièmes et troisièmes couronnes. Et ce afin qu’il prenne sa place dans le maillage des transports en commun, dans un département où la voiture reste reine, mais une reine coincée dans les bouchons.
Cela fait plusieurs mois que l’on évoque ce projet d’un RER métropolitain desservant le Grand Bordeaux. Il vise à s’appuyer sur des infrastructures qui existent (des gares et des voies de chemin de fer) pour bâtir un réseau plus performant.
Réorganiser l’exploitation
Comment ? Tout d’abord en utilisant à plein les 17 petites gares SNCF qui maillent le territoire de l’agglomération. Actuellement, en dehors des gares Saint-Jean de Bordeaux et de Cenon Pont rouge, les autres sont sous-utilisées. Ensuite, en réorganisant l’exploitation du TER. Actuellement, tous les TER ont leur terminus à la gare Saint-Jean. Pour aller de Libourne à Arcachon, un voyageur est obligé de changer de train à Bordeaux.Ce RER métropolitain sur le modèle parisien desservirait le Grand Bordeaux.
Crédit photo : MARTIN BUREAU/AFP
Or, il est possible de supprimer cet arrêt obligatoire, d’organiser le service pour transformer le Libourne-Bordeaux et le Bordeaux-Arcachon en une ligne directe Libourne-Arcachon, sans changement à Bordeaux. Ce n’est qu’un exemple. Selon le cadre SNCF Benjamin Ulm et l’élu de Mérignac Gérard Chausset, on peut créer à Bordeaux une sorte d’équivalent du RER parisien. C’est-à-dire un réseau de train bien cadencé, adapté aux déplacements en provenance de Libourne, du Nord-Gironde ou encore du Langonnais.
Gains de temps considérables
Comme le simulateur mis en ligne sur sudouest.fr a pu le montrer, un RER métropolitain apporterait des gains de temps considérables. Un voyageur pourrait ainsi gagner 43 minutes sur un Ambarès-Talence (temps de trajet actuel : 1 h 03 en TER, avec un changement), ou encore 18 minutes sur un Carbon-Blanc-Bègles (temps actuel : 34 minutes).
La Région Nouvelle-Aquitaine, autorité compétente pour le réseau TER, et Bordeaux Métropole ont récemment harmonisé leurs positions respectives pour présenter à l’État et à la SNCF un front uni. Toutes deux souhaitent accélérer la cadence, mais il reste à convaincre la SNCF et à aborder la question délicate du financement. Un réseau qui profiterait plus à la métropole sans dégradation du service pour ceux qui viennent de plus loin ne peut être envisagé sans un financement élargi.
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