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23 février 2011 06h00 | Par Benoît Lasserre 1 commentaire(s)
« Il faut des idées neuves »
Pour leur porte-parole Gérard Chausset, les écologistes n’ont jamais éé autant en position de forces.
« Sud Ouest ». Comment les Verts peuvent-ils présenter des candidats à des élections cantonales alors qu’ils sont pour la suppression du département ?
Gérard Chausset. Les Verts Europe Écologie ne prônent plus la suppression pure et simple du département. Si la plupart des compétences du Conseil général pourraient être exercées par les villes et les communautés urbaines, le département reste essentiel pour le monde rural et y maintenir des services publics de proximité menacés.
En cas de victoire, en 2012, la gauche se devra de proposer une nouvelle réforme territoriale qui prenne en compte l’émergence des agglomérations et des villes et une organisation plus efficace qui assure le développement du monde rural.
Comment pourriez-vous siéger avec une gauche départementale que vous n’épargnez pas dans vos professions de foi ?
Nous considérons que la représentation politique au Conseil général n’est pas à l’image de la société d’aujourd’hui. Il faut apporter plus de mixité et de diversité. Ce n’est pas faire affront à Philippe Madrelle que de souhaiter que des idées neuves soient portées par des élus nouveaux. Ce qu’on peut dire à l’approche du scrutin, c’est que le bilan de la majorité sortante est plutôt décevant. On ne peut avoir comme seul projet la critique du gouvernement actuel même si elle est nécessaire car la situation est dramatique. Même les CRS se mettent en grève de la faim.
Sur l’action du Département, quelques exemples. Transports : on a un des réseaux les plus chers de France. Eau : le Département ne fait rien pour soutenir les communes qui veulent gérer en régie. Maisons de retraite : deux tiers sont privées. Et il y en a d’autres.
Je me sens en fait plus en phase avec un socialiste comme Vincent Feltesse, le président de la Communauté urbaine de Bordeaux, qui a une vision plus moderne de l’action politique et qui partage avec nous un certain nombre de problématiques.
Comment interprétez-vous les couacs dans la fusion Verts et Europe Écologie ?
Il n’y en a pas tant que ça. Il est normal que tout le monde ne se retrouve pas dans l’idée d’un grand rassemblement. Moi, je préfère constater que l’ensemble de la mouvance écologiste ne s’est jamais aussi bien porté. Il y a du monde à nos réunions et les idées que nous défendons depuis longtemps passent dans l’opinion publique.
Comment pouvez-vous empêcher Eva Joly d’être candidate à 2012 ?
Eva Joly a beaucoup de courage et les gens le lui reconnaissent. De là à ce qu’elle devienne notre candidate… La présidentielle, c’est l’élection majeure. Il faut qu’on ait un candidat et un candidat rompu à la joute politique comme l’a été Noël Mamère ou comme aurait pu l’être Dany Cohn-Bendit. C’est une élection qui ne nous a jusqu’à présent pas réussis parce que nous n’avions pas encore un appareil politique et militant important et parce que nous étions vécus comme un parti supplétif, pas en mesure d’exercer le pouvoir. C’est en train de changer. Être absent de la présidentielle, ce serait confier l’écologie à un prestataire extérieur alors que jamais les thèmes écologistes n’ont été autant portés actuellement par l’actualité. En tout cas, outre Eva Joly, nous avons d’autres candidats potentiels et je ne suis pas inquiet sur notre présence en 2012.
Comment jugez-vous les revirements de ce gouvernement à l’égard de l’écologie ?
Il y a eu le Grenelle qui a permis de faire avancer les choses mais n’importe quel gouvernement aurait été obligé de prendre en compte la problématique environnementale tant elle est d’actualité. Cela dit, je pense que travailler avec les socialistes, c’est difficile, travailler avec la droite, c’est impossible. Sarkozy a toujours arbitré en faveur de la finance et de l’argent au détriment de l’écologie. Ce qu’on peut dire du mandat de Sarkozy ? Il est temps que ça s’arrête et je l’entends beaucoup au cours de ma campagne pour les cantonales.
politique Le point sur cette rentrée 2011 avec les responsables girondins des partis politiques. Aujourd’hui, Gérard Chausset, adjoint au maire de Mérignac et porte-parole des Verts Gironde.
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