Déployée à l’angle du Pin Galant, une grue lève un arbre d’une dizaine de mètres. Il s’agit d’un chêne chevelu, quercus cerris. Âgé entre dix et quinze ans, le sujet a été acheminé le matin même, par convoi, depuis son lieu d’origine : un pépiniériste installé à la frontière franco-belge. Eh oui, les marchés publics ne donnent pas toujours des résultats très… développement durable.

La motte, emmaillotée dans une toile de jute, se dirige lentement vers un large trou. Des élus, dont le maire Michel Sainte-Marie, assistent à distance à la manœuvre. La scène se déroule le long de l’avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, à proximité de la future station de tramway qui desservira la salle de spectacle.

279 arbres abattus

« Cela prouve qu’on ne fait pas que mettre des rails. Le respect de l’environnement est également pris en compte », se félicite Gérard Chausset, vice-président de la CUB en charge des transports de demain. Il ajoute : « Pour l’extension de la phase 3, le nombre d’arbres plantés à Mérignac sera supérieur aux unités abattues. On est à 500 d’un côté contre 279 de l’autre. » Soit un solde positif de 221 sujets, qui s’égrèneront entre le centre-ville et la résidence Les Pins. Pour l’heure, seuls 80 ont été mis en terre, sachant que les plantations s’étalent de novembre à mars.

Le choix des essences s’est opéré en lien avec le service des espaces verts de la Ville. Les variétés exotiques ou trop gourmandes en eau ont été écartées au profit de végétaux plus adaptés au contexte local. En l’occurrence, la commune sera essentiellement pourvue de chênes, d’érables et de poiriers d’ornement. Ces derniers viendront surtout habiller les stations. En outre, les bosquets ont été préférés aux alignements.

Des gazons plus rustiques

Un fois érigés, ces arbres ne seront pas livrés à eux-mêmes. « Le contrat de la société Brettes prévoit un suivi sur deux ans. Ensuite, cette mission reviendra à la Ville », précise Camille Alix, du groupement Tisya, chargé d’assurer la maîtrise d’œuvre des travaux pour les extensions de la phase 3.

Les principes de développement durable liés au choix des essences et à une gestion économe en eau seront appliqués de la même manière à la trame arbustive. En outre, les gazons qui tapisseront la plate-forme de transport seront des mélanges de graminées plus résistants. La CUB a tenu compte des erreurs du passé. Il ne s’agit plus d’être dans une logique d’entretien de green de golf. L’arrosage intégré sera présent mais limité. Du reste, la perméabilité de la structure de la plate-forme a été étudiée pour offrir un meilleur équilibre hydrique.