À la cime du succès La Ville vient d’être distinguée du label Ensemble arboré remarquable. Décerné par l’association Arbres, il récompense la richesse végétale du patrimoine du parc de Bourran. Article Sud Ouest

La Ville a reçu, hier soir, une nouvelle distinction en lien avec l’écologie. Il s’agit du label Ensemble arboré remarquable.

Décerné par l’association Arbres (Arbres remarquables : bilan, recherche, études et sauvegarde), ce prix récompense Mérignac pour la richesse et la diversité de ses arbres. En l’occurrence, les dix sujets auréolés se trouvent dans le parc de Bourran. Dans le détail, le jury a ciblé un groupe de cyprès chauves, un cèdre de l’Himalaya et un calocèdre. Des essences à l’origine lointaine dont la présence locale remonte vraisemblablement à la création de l’écrin de Bourran, vers 1870, par le paysagiste Le Breton.

Des racines aériennes

S’étendant sur 17 hectares, traversé par le cours d’eau canalisé de La Devèze (d’où le vaste bassin d’étalement) et surmonté d’un château, ce site, classé monument historique, « compte plus d’un millier d’arbres, selon le dernier recensement effectué en 2007 », expose Arnaud Gaillard, gestionnaire du patrimoine arboré.

« Au départ, nous avions présenté d’autres arbres importants au regard du paysage, mais aucun d’entre eux n’a retenu l’attention. Preuve que l’association Arbres a ses propres critères », souligne Marie Combrié, chef de service au secteur territorial 5 de Bordeaux Métropole. Parmi la liste des recalés, citons les cèdres du Liban du parc du Vivier, devant la chartreuse, les séquoias géants du parc de Tenet ou encore les pins de l’avenue de l’Yser.

Pour quelle raison les cyprès chauves de Bourran ont-ils plus tapé dans l’œil des spécialistes ? « Le fait d’en dénombrer huit comme ici semble assez rare », soutient Marie Combrié. Autre élément, leurs racines aériennes, appelées pneumatophores, sont bien apparentes en bord de la pièce d’eau. « Le cyprès chauve vit habituellement dans un milieu marécageux. Les Everglades de Floride constituent son aire de répartition d’origine. Il produit ce type de racines pour éviter d’être asphyxié par l’eau », explique Arnaud Gaillard.

Situé plus au nord, non loin du château abritant l’école supérieure du professorat et de l’éducation (Espe), le cèdre de l’Himalaya en impose par ses dimensions. Au pied du tronc culminant à 30 mètres, il est vraiment énorme, droit comme un i. « Sa masse a séduit le jury », résume Arnaud Gaillard. Les hivers éventuellement rigoureux du Sud-Ouest ne sont pas de nature à l’impressionner. Originaire du Népal, cette essence peuple les contreforts himalayens jusqu’à 3 500 mètres d’altitude.

Le calocèdre, appelé aussi cèdre blanc de Californie, ferme la marche. Là encore, sa taille a fait la différence. « Le pauvre a subi quelques tempêtes qui ont nécessité des opérations d’élagage pour des raisons de sécurité. Mais en règle générale, on évite d’intervenir. Plus l’arbre est tranquille, mieux c’est. »

Gérard Chausset, adjoint délégué à la transition énergétique et à l’espace public, salue l’obtention du label. « Il confirme la richesse de notre patrimoine végétal tout en mettant un coup de projecteur sur le parc de Bourran qui mériterait d’être mieux connu au-delà de Mérignac », poursuit l’élu. Sachant que la réfection récente des allées a considérablement amélioré son accessibilité.

Pour Gérard Chausset, l’enjeu des prochaines années va consister à mieux intégrer le dessin historique du parc à la gestion écologique des espaces verts. Ce qui implique une réflexion sur le choix des essences à planter, les perspectives à ouvrir vers le château, etc.

En attendant, la labellisation des arbres inscrits au patrimoine naturel et culturel de la ville se traduira bientôt par la mise en place d’une signalétique à l’intention du public.