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« Ce n’est qu’un début »
Élue dimanche, la liste conduite par Alain Anziani obtient 37 sièges au Conseil municipal qui se réunira samedi. Pour la nouvelle équipe, le travail ne fait que commencer||réactions.
o.delhoumeau@sudouest.fr
Il y a des victoires qui rendent euphorique et d'autres qui soulagent. Tout simplement. Dimanche soir, à l'annonce des résultats définitifs, on devinait sans peine à la vue des mines tendues d'Alain Anziani et de ses colistiers que la majorité sortante se rangeait dans la deuxième catégorie.
En dépit d'une participation en hausse d'environ deux points par rapport au 1er tour, la liste Mérignac, une ville pour vous, n'assied sa victoire que sur une majorité relative (48,81 %). Plus inquiétant, elle dévisse de 15 % par rapport à l'élection municipale de 2008 (1). Thierry Millet et les siens peuvent donc nourrir des regrets.
Une majorité resserrée
En totalisant 43,32 % des suffrages, l'alliance de la droite et du centre perd une nouvelle fois la ville, tout en réussissant à combler une partie de son retard. 1 722 voix séparaient les deux listes le 23 mars. Dimanche, il n'y en avait plus que 1 365. Au-delà du soutien apporté par le candidat Antoine Jacinto (471 voix, soit 1,96 % au premier tour), Thierry Millet a incontestablement profité de l'affaiblissement du Front national. Lequel perd plus de 500 électeurs entre les deux tours. Toutefois, ce rattrapage n'a pas empêché le FN de jouer son rôle de fossoyeur des espoirs de l'opposition. Il faut dire qu'une triangulaire au second tour favorisait, dans le cas de Mérignac, les desseins de la gauche.
« Notre victoire n'est pas une fin en soi. Ce n'est qu'un début, avec beaucoup de responsabilités à la clé », soulignait Alain Anziani au soir de la victoire. L'élu pensait sûrement à la cuisante défaite de la gauche à l'échelle de l'agglomération.
À Mérignac, le futur maire socialiste va devoir composer avec une majorité municipale resserrée : 37 sièges au lieu de 42 sous l'ère de Michel Sainte-Marie. À cela s'ajoute la difficulté de trouver le bon équilibre entre le PS et ses partenaires écologistes, communistes et radicaux de gauche. En face, la minorité de droite et du centre s'étoffe en passant de sept à onze élus. Elle en profite pour se rajeunir. L'arrivée de nouvelles têtes comme celles de Christophe Vasquez, Rémi Cocuelle, Catherine Tarmo ou Bruno Marne, devrait redistribuer les cartes du débat municipal.
Un nouveau DGS
À l'UMP, Christine Peyré, conseillère municipale de Mérignac depuis 2008, semble la mieux placée pour assurer le leadership du parti en remplacement de Vincent Cœurderoy. Elle sera épaulée par Hélène Delneste, Élisabeth Raux et Philippe Briant. Côté Front national, Jean-Luc Aupetit sera le seul représentant.
Fin de cycle oblige, Alain Anziani va devoir consolider sa majorité en façonnant sa garde rapprochée d'élus. Ce n'est pas tout. Le départ à la retraite du directeur général des services, Gérard Peccabin, oblige à trouver un nouveau patron (une patronne ?) à la tête de l'administration générale de la ville.
Avec Bordeaux plus que jamais à droite, Pau qui bascule, Mérignac, troisième ville d'Aquitaine, constitue le premier fief (fragilisé) socialiste de la région. Ce statut confère un certain poids à son leader, mais aussi des obligations. Conservera-t-il, par exemple, la présidence du groupe des élus socialistes à la CUB ? La question se pose d'ores et déjà.
(1) L'écart approche même 18,5 % si on compare les résultats du premier tour de la liste d'Alain Anziani avec ceux de la liste Sainte-Marie en 2008 (élection dès le 1er tour).
Marie Récalde
Députée socialiste de la 6e
« J'éprouve beaucoup de joie à la lecture du résultat final. Il a fallu mener une campagne acharnée et se défendre pied à pied. Cela prouve que le travail de terrain via le porte-à-porte reste irremplaçable. Il ne faut jamais oublier de qui on détient la légitimité du suffrage universel et pour qui on se bat. Ce n'est pas pour nous mais pour toute la population. Les électeurs ont montré que Mérignac reste une ville où il fait bon vivre. »
« C'est une grande satisfaction. Les fondamentaux étaient bons, on a su résister. Faire l'union dès le départ a été une bonne chose. Cela nous a permis d'éviter les frictions, de travailler ensemble. Pour le reste, les échecs de Saint-Médard et Pessac sont plus inquiétantes. Quand on est capable de garder Bruges et de perdre Le Taillan ou Pessac, c'est qu'il y a eu localement un problème. La vague nationale n'explique pas tout. Le PS devra s'interroger. »
Gérard Chausset
Leader du groupe EELV à la Ville
Michel Sainte-Marie
Le maire socialiste sortant
« Je suis extrêmement satisfait de ce résultat relativement confortable dans le climat actuel. Plus globalement, c'est une journée très dure pour la gauche. Jamais une élection intermédiaire comme ce scrutin municipal n'a été aussi grave pour le parti au pouvoir. À la CUB, j'avais déjà connu Pessac et Saint-Médard à droite, mais c'était il y a 25 ou 30 ans. Quel retour en arrière ! Quant à la CUB, si les présidents se succèdent, la cogestion, elle, demeure. »
Thierry
Millet
Leader de l'opposition municipale
« On ne peut pas parler de défaite dans une triangulaire quand on progresse comme on le fait, en réduisant l'écart qui existait avec la liste Anziani. On peut parler au contraire d'un certain succès. Bien évidemment, la municipalité n'est pas gagnée mais on signe le plus fort score jamais réalisé par la droite et le centre depuis 70 ans. Et ce, malgré la présence du FN. La gauche n'atteint pas les 50 %. Cela prouve que des choses doivent changer. »
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