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Plus de couloirs de bus et plus de TER

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Vous trouverez ci-dessous mon intervention en conseil de Métropole et auprès du journal Sud Oust conernant la stratégie des mobilités et l'étude INSEE conernant l'agglomération Bordelaise.

Intervention en Conseil de Métropole du 23 octobre 2020 sur la politique des  mobilités.

 

A chaque conseil le dossier des déplacements nourris les débats et suscitent de nombreux commentaires.

Nous devons agir sur deux temporalités en même temps :

- penser l'avenir des déplacements à l’horizon 2040 mais pas seulement à l'intérieur de Bordeaux Métropole

- améliorer l'existant rapidement au risque de voir la situation se dégrader.

Aussi les critiques pleuvent sur notre réseau et nos choix qui n’ont pas résolu la saturation de la rocade, qui est pour beaucoup dans l’alimentation de ces critiques.

La situation que nous vivons s'analyse d'abord d'un point de vue historique.

Au risque de passer pur un rabat joie, je rappelle que pendant 40 ans, des années 60 à l'inauguration du tramway en 2003, il y a eu très peu d’investissements sur les infrastructures de transport collectif dans notre métropole. La CGFTE (ancêtre du réseau TBM) gérait les transports depuis le début du siècle dernier en développant des nombreuses lignes à la demande des Maires et au gré du développement des communes avec de nombreux arrêts partout sans beaucoup d'efficacité. C’était le règne de la voiture. Pendant toutes ces années, les habitudes urbaines se sont ancrées. Aussi, quand nous avons inauguré le tramway en 2003 après avoir débattu pendant près de 10 ans sur le métro, Nantes avait le sien depuis 18 ans, Strasbourg depuis dix, Grenoble également, Lyon avait un système de gestion des transports intégrés avec le SYTRAL qui fait référence. C’est la peur au ventre que la CUB d’alors a misé sur le tramway (traumatisée par le débat sur le métro) et elle a eu raison, le tort a été de croire que cela suffirait pour résoudre tous les problèmes, essentiellement par manque de culture de transport et de connaissance ne voulant pas déplaire aussi aux automobilistes électeurs.

Pour autant ne nous trompons pas de débat. S'il est normal d'avoir un regard critique sur notre réseau au vu des milliards que nous y avons consacrés, apportons un peu de nuances car il y existe de nombreux points positifs.

Que ce soit la future DSP ou l’étude sur la stratégie du nouveau SDODM et sa remise à plat, certains risquent au final d'être déçus. Notre réseau TBM n’est pas un mauvais réseau, bien au contraire, il y a eu en quelque sorte « un grand soir » il y a dix ans, les bases sont posées avec les lianes, nous avons progressé de 30 % en 5 ans, ce qu'aucun autre réseau n’a fait, (même si nous avons du retard). Bien sûr la nouvelle DSP apportera des modifications, des ajustements, elle devra proposer des réponses aux insufisances, les liaisons transversales, les bouts de lignes ou certaines liaisons inter quartiers, mais globalement l'enjeu est surtout de rendre notre réseau plus efficace, plus régulier, plus fiable, plus rapide.

Je porte le constat que notre réseau est faible en amont et en aval du réseau de Tram. Je m’explique.

Notre réseau est trop déséquilibré, l'essentiel du trafic se fait sur le tramway qui représente près de 80 % des voyages. Il nous faut donc le rééquilibrer. Pour cela, la solution existe, on peut la mettre en œuvre assez rapidement et ainsi nous pourrons gagner de la part modale, des nouveaux usagers, de la vitesse commerciale. Il s'agit de prioriser la réalisation de couloirs de bus. Pour cela nous n'avons pas besoin d'étudier pendant des mois, nous avons 50 km de couloir de bus (dont 4 depuis le COVID) 7 en cours et une trentaine à l’étude. Faisons ce que Nantes à su faire avec son « chronobus », développons rapidement 20 à 30 km de couloirs de bus sur les lianes et les liaisons transversales, c'est faisable, il s’agit d’une décision politique, évidemment il y aura quelques mécontents, car il faudra supprimer des places de stationnements notamment, mais au bout du compte ça sera la solution la plus efficace, commençons par la route de Toulouse par exemple.

L’autre point faible en amont du Tramway qui est une des causes de la congestion sur la Rocade c’est la faible part du trafic voyageur sur les TER. Environ 60 mille voyageurs par jour en Aquitaine dont 10 % d’abonnés. Certes le TER a fait des progrès mais nous sommes loin d’autres réseaux régionaux. C’est pourquoi je défends depuis deux ans un dispositif dit RER appelé aujourd’hui SEM (service express métropolitain) dont l'objectif est d'utiliser nos 18 gares et d’offrir une alternative à la voiture combinée avec un réseau de cars express. Ainsi chaque nouveau voyageur dans le TER ou RER est un automobiliste de moins qui se rend sur l’agglomération. C’est pourquoi il faut bien sûr pousser ce projet, mais aussi l’engager vers une gouvernance appropriée avec un pilotage dédié.

Agir en amont sur le réseau ferré, agir en aval sur le réseau de bus, cela permettra également le développement du vélo avec des couloirs ouverts au vélo et contribuera à rééquilibrer notre réseau, à mieux le hiérarchiser, à intégrer les autres intercommunalités trop absentes de nos décisions.

Voilà Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Vice-présidentes et Vice-présidents, vous êtes aujourd'hui un exécutif qui peut prendre ces décisions en concertation avec les Maires pour le mettre en œuvre. Les projets sont dans nos services.

 

Gérard CHAUSSET

 

 

 

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