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La disparition du groupe Ecologiste à l’Assemblée Nationale est l’acmé d’une dérive politique.
Lorsqu’on est parlementaire, censé représenter le peuple dans un pays démocratique, même si la démocratie est souvent malmenée, il est impératif de mettre son ego, son besoin de « clarification » en arrière plan et se poser la question : pourquoi j’ai été élu ?
Les députés écologistes français sont là pour défendre et proposer une autre vision de la société. Ils sont là pour agir, pousser des amendements contre les lobbies, porter une parole qu’aucun autre n’est en mesure d’assumer.
La défense de la planète, promouvoir la justice sociale, la biodiversité, la lutte contre les projets inutiles, la sortie du nucléaire, le changement climatique etc
Nous avons pendant des années lutter pour avoir un groupe parlementaire. Qu’en avons-nous fait ? Qu’est-il devenu ?
Je suis outré par la gestion de ce parti où tout le monde se renvoie la balle sans aucun sens de la retenue.
Ils vont bien rire nos adversaires. Je ne parle pas des autres partis politiques mais des lobbies des multinationales du pesticide, du nucléaire, de la chimie en tête. Avec des opposants comme ça, leur avenir est assuré.
A l’heure du festival de Cannes, nous écologistes, nous devrions incarner la nouvelle vague politique, en définitive nous offrons un mauvais film de série B.
Les acteurs et actrices s’entre tuent politiquement. Les termes de vendus, trahison, oukase sont employés et mis en avant.
Je ne citerai pas de nom, tant les acteurs sont mauvais. Les premiers rôles ou les seconds, ceux qui participent au groupe (en ayant quitté EELV) ou ceux qui attendaient que ça pour partir aussi ont fait preuve d’un sens certain de l’irresponsabilité.
Ce n’est pas la faute au PS comme je le lis sur les listes de discussion, même si on ne peut qu’être déboussolé par ce gouvernement, mais c’est d’abord notre incapacité à produite un projet écologiste qui accepte cette double culture qui nous ait nécessaire, la protestation par la présence dans les mouvements sociaux ou associatifs qui produisent une nouvelle société mais également la culture de proposition réformiste en étant présent à tous les étages institutionnels là où se fabrique aussi la société.
Ceux qui sont dans le « mouvement social » doivent accepter que les écologistes soient également dans les institutions et inversement.
Il y avait vraiment une place politique à prendre dans cette mandature ratée entre les renoncements de Hollande, les outrances de Mélenchon ou la disparition de Bayrou.
Nous n’avons pas trouvé les femmes et les hommes capables d’être à la hauteur de cet enjeu, nous n’avons pas su construire un rapport de force politique, englués que nous sommes dans des guerres picrocholines.
L’écologie politique est en train de mourir et ce n’est pas le congrès du 28 Mai qui va la sauver. Il faut absolument qu’il y ait un ressaisissement, on ne peut continuer comme ça!
Gérard CHAUSSET, adjoint au Maire de Mérignac, Président du Groupe EELV de Bordeaux Métropole.
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