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Les Verts s’opposent au pont levant de la CUB

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CONSEIL COMMUNAUTAIRE. —La CUB a donné son aval, hier, au projet de réalisation du pont Bacalan-Bastide. Ne reste plus qu’à attendre les recours

Oui au pont levant
:Maryan Charruau

Vincent Feltesse, Alain Juppé et Alain David ont présenté la cinquième délibération
ARCHIVES DESPUJOLS, LARTIGUE ET LACROIX
« Les opposants continuent de s’opposer. Le débat n’a pas évolué. » Ni désabusé ni agacé, mais plutôt serein, voici comment Alain David, maire PS de Cenon, a résumé hier la situation avant le vote positif sept votes contre et deux élus qui ne se prononcent pas (1) de la délibération dite de déclaration de projet du pont de Bacalan-Bastide. Une décision sans surprise, à laquelle chacun a apporté sa pierre au fil des débats, même si nul ne sait justement quand l’édifice sera érigé. Tous s’attendent à ce que des recours soient déposés. C’est en cours (lire ci-dessous).
« PONT URBAIN ». Alain Juppé (maire de Bordeaux) :
« Des recours, nous en aurons certainement. C’est une sorte d’acharnement partisan. Ces mêmes personnes avancent même des contre-vérités, comme par exemple qu’un tunnel serait moins cher qu’un pont levant. Concernant le trouble lié à la circulation maritime, le pont serait levé, donc fermé au trafic routier, 1 % de son temps à l’année. C’est un pont à caractère urbain. »
« PERVERS ». Jacques Respaud (PS Bordeaux) :
« Je ne suis pas séduit par l’exposé d’Alain Juppé, favorable au franchissement. La situation actuelle n’aurait jamais dû exister. Alain Juppé, alors président de la CUB, a imposé ce projet comme une punition. Nous sommes acculés à deux postures : une vision technicienne "On a perdu trop de temps, il faut conclure" , une vision plus humaniste. Nous refusons ces deux démarche. C’est un franchissement pervers. »
« TRES ROUTIER ». Pierre Hurmic (Verts Bordeaux) :
« Ce pont sera donc interdit aux poids lourds de plus de 5,5 t. Nous sommes prêts à renoncer au terme "pont autoroutier" et dire "pont très routier". Mais jamais nous ne parlerons de pont urbain. Il manque une étude sérieuse sur la CUB : la dernière enquête de ménage date de 1998. Si nous sommes rassurés sur l’aspect maritime, nous voulons un pont accueillant tous types de bateaux. Le pont mobile réduit était notre solution, il favorise les déplacements doux. Dans ce dossier fragilisé, il faut relancer la procédure et une enquête publique, soit quatre mois en plus. »
« GESTICULATION ». Alain Juppé :
« Je note le caractère laborieux de la démonstration de Pierre Hurmic. Il dit qu’il est pour un pont réduit, mais il restera le problème de la levée pour le passage des bateaux. Et, une fois baissé, ce sera pareil que pour un pont à 2 2 voies. C’est donc de la gesticulation. »
« TECHNOSTRUCTURE ». Gérard Chausset (Verts, Mérignac) :
« La CUB n’a pas de politique commerciale pour développer le maritime. Aussi, on pourrait économiser 15 millions d’euros pour un pont fixe sur une enveloppe de 120 millions. Je demande au maire de Bordeaux s’il prendra un arrêté pour interdire le passage des poids lourds ? (Pas de réponse.) Dans ce dossier, fruit de la technostructure, la technique l’a emporté sur le juridique. »
« OSTRACISME ». Max Guichard (PC, Cenon) :
« Nous apprenons qu’une telle réalisation voit enfin le bout du tunnel ! (Rires et applaudissements.) Nous ne pouvons imaginer qu’un recours soit pris en considération. C’est un véritable ostracisme. »
« AGORA PERMANENTE ». Nicolas Florian (UMP, Villenave-d’Ornon) :
« La CUB n’est pas une simple chambre d’enregistrement. Quand le fait majoritaire s’est exprimé, c’est impossible que ce soit l’agora permanente. Ce qui serait regrettable, c’est que les élus qui ne sont pas d’accord utilisent un moyen juridique. Ce serait un détournement de la fonction d’élus. »
« ALAMBIQUES ». Hugues Martin (UMP, Bordeaux) :
« Je trouve les propos des socialistes peu convaincants, alambiqués, et M. Respaud, affligeant. J’ai peur que vous loupiez le grand rendez-vous avec les citoyens. Courageusement, vous n’allez pas participer au vote. »
« UNION ». Vincent Feltesse.
« On doit remercier la commission d’enquête pour son avis, qui nous a poussé dans nos retranchements. Concernant les questions juridiques, nos avis ont évolué. Oui, nous risquons des recours. Mais si nous relançons l’enquête publique, le projet est repoussé de douze à dix-huit mois. Le vote d’aujourd’hui n’est pas un accord tactique, politique ou de gestion. C’est l’union de la rive gauche et de la rive droite. »
(1) Mme Diez et M. Jault (PS, Bordeaux), M. Chaussé (Vert, Mérignac), M. Daney (Verts, Bègles), Mme Curval (Verts, Pessac), Mme Noël et M. Hurmic (Verts, Bordeaux) ont voté contre ; Mme Nabet et M. Respaud (PS, Bordeaux) n’ont pas participé au vote.

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